Depuis la fin du 19e siècle, l'Europe est divisée en alliances en vue d'une guerre probable. D'un côté, la Triple Entente, qui est composée de la France, de l'Angleterre et de la Russie et de l'autre côté, la Triple Alliance composée de l'Allemagne, de l'Autriche-Hongrie et l'Italie (en 1915). Des affrontements entre ces deux blocs rivaux ont déjà eu lieu, avant 1914 : la France et l'Allemagne se sont affrontées à deux reprises au Maroc (1906 et 1911), tout comme la Russie et l'Autriche-Hongrie dans les Balkans. L'Europe est donc totalement bipolarisée bien avant la guerre, ce qui permet aux gouvernements de se préparer au conflit.
[...] Par ailleurs, la nouveauté de la guerre est marquée par les innovations en matière militaire : les canons et les obus sont utilisés pour l'artillerie, le gaz moutarde, les chars, les ballons puis l'aviation, les batailles navales de nouvelles armes, plus puissantes, plus dévastatrices sont fabriquées. Ces prouesses techniques vont alors mener à une guerre extrêmement violente et meurtrière. Deux faits majeurs du conflit doivent ici être soulignés : il s'agit tout d'abord de la déshumanisation des soldats au front, ainsi que le génocide arménien, le premier du XXème siècle. [...]
[...] Cabanel et M. [...]
[...] Comment les poussées patriotiques du début du siècle dernier ont-elles pu entrainer une guerre d'une violence extrême et d'un type nouveau ainsi qu'une brutalisation des sociétés européennes ? Après avoir vu comment les pays belligérants se préparent au conflit, il s'agira d'étudier la violence de la guerre, puis le concept de George Mosse, la brutalisation des sociétés européennes après le Premier conflit mondial. Dès la fin du XIXème siècle, les deux nations rivales que sont la France et l'Allemagne anticipent le conflit en banalisant et en sacralisant la guerre auprès des populations, ainsi qu'en préparant les gouvernements aux combats. [...]
[...] Il est maintenant de mode chez certains d'aller à l'assaut simplement avec des grenades et une pelle. La pelle bien aiguisée est une arme plus commode et beaucoup plus utile ; non seulement on peut la planter sous le menton de l'adversaire, mais, surtout, on peut asséner avec elle des coups très violents ; spécialement si l'on frappe obliquement entre les épaules et le cou, on peut facilement trancher jusqu'à la poitrine. Souvent la baïonnette reste enfoncée dans la blessure ; il faut d'abord peser fortement contre le ventre de l'ennemi pour la dégager, et pendant ce temps on peut facilement soi-même recevoir un mauvais coup. [...]
[...] Après la défaite française à Sedan, les gouvernements ont banalisé et sacralisé la guerre afin d'accoutumer leur population à la violence. Ceci a donné lieu à un conflit d'une violence rare dont les répercussions sur la société ont conduit à l'avènement des totalitarismes : le début du 20ème siècle s'apparente alors à un enchaînement, à un cycle de la violence : les gouvernements ont poussé les populations à la haine de l'étranger, ils les ont brutalisées De là en résulte une exacerbation des violences, des atrocités durant le conflit. [...]
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