A l'aube de la seconde moitié du XIXème siècle symbolisé par la proclamation de l'Empire de Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III le 2 décembre 1852, la France est un pays majoritairement rural: le secteur primaire étant le secteur majoritairement dominant, plus de la moitié des Français fonde son travail et assure sa survie par l'intermédiaire de l'agriculture. Cependant, le développement progressif des villes en marge des paysages agricoles constitue une concurrence non négligeable pour le secteur agricole, autant sur le court terme que sur le long terme. En effet, l'émancipation des villes, créant un effet d'attraction sur la population des campagnes incite de plus en plus les paysans, qui espèrent trouver de meilleurs emplois dans les villes, à la fois mieux rémunérés et moins éreintants, à émigrer dans ces nouveaux milieux urbains. Ainsi, cet exode rural, d'abord très important durant la période du Second Empire, puis plus relatif dès les années 1870, contribue à remplir les villes et décompresser la démographie des campagnes, auparavant surpeuplées. La nouvelle organisation des villes, qui se structurent autour de logements privés et des nouvelles industries en développement dans un premier temps, sera progressivement un facteur de tensions sociales et le point de départ d'une lutte des classes, le milieu urbain regroupant les populations de tous les milieux sociaux.
Nous pourrons alors nous demander quelles sont les influences respectives que se soumettent ces deux mondes parallèles que représentent les campagnes et les villes, les amenant à évoluer, à s'émanciper et à se moderniser tout au long de la seconde moitié du XIXème siècle.
[...] En effet, la crise économique plonge la République dans une grave crise sociale, car si le salaire ouvrier résiste face à la baisse des prix dans les villes, un chômage très important affecte le revenu , touchant près de 20% des ouvriers employés dans les usines de métallurgie et dans les mines. Paris, qui compte au moins chômeurs voit les manifestations de plusieurs milliers d'ouvriers touchés par la crise se multiplier en 1883. Les mécontentements sont d'autant plus grands qu'une loi de 1893 a été mise en place afin de durcir les conditions de l'immigration, le repli traditionnel des ouvriers sur l'activité rurale est désormais plus difficile. [...]
[...] Ainsi, afin de contrôler le Paris populaire et faciliter la circulation, le nouveau préfet fait détruire les habitats qui abritaient les quartiers populaires pour les remplacer par de nouveaux et coûteux immeubles bourgeois, engendrant la migration des classes populaires vers la périphérie de Paris. Les grandes villes et les grands centres de la périphérie et des régions de Province suivent l'exemple parisien et s'haussmannisent progressivement eux aussi, donnant alors une nouvelle dimension à la ville capitaliste. Au sein de ces villes nouvellement réaménagées s'effectue un classement des groupes sociaux, ayant pour base la classe ouvrière émergente. Face à l'émancipation et à la progression des classes moyennes et de la bourgeoisie capitaliste, l'élite sociale se trouve bouleversée et recomposée. [...]
[...] Ceux-ci se gonflent rapidement, bien plus fortement que dans les villes moyennes ou dans les petites villes dont le réseau urbain est encore majoritairement ancien. Parmi ces grandes villes: Paris, la capitale française voit sa population augmenter à un rythme d'abord très rapide, sa population atteignant les environs milles habitants en 1870. Attirés par les salaires nominaux et les possibilités d'emploi florissantes, les immigrants originaires des régions proches s'y installent, bien que le coût de la vie y soit plus élevé qu'en province, espérant trouver l'occasion d'une ascension sociale. [...]
[...] Alors que les paysans souffraient du surpeuplement des campagnes en 1850, les exploitants se plaignent dès lors de la pénurie de main-d'œuvre qui fait front en 1860, la situation n'évoluera qu'en empirant, les plaintes se multipliant jusqu'en 1880. Face à cette main d'œuvre salariale raréfiée, les salariés sont plus exigeants et moins dociles. Les journaliers et les domestiques étant dans une position de force, les exploitants sont contraints de leur accorder plus de crédit: alors qu'ils étaient traités comme du bétail auparavant, les salariés sont dès lors traités en humains et respectés. [...]
[...] En effet, les campagnes témoignent de plus en plus d'attirance et d'attraction pour les villes dominantes, notamment la capitale parisienne. Face à une République opportuniste, voir même radicale qui permet l'instauration d'un véritable pouvoir local au sein des villes et des campagnes avec l'élection du maire, mais aussi la mise en place de relais réels entre le niveau villageois, le département et la nation, l'espace rural devient progressivement autonome. Il devient nécessaire pour les hommes politiques d'avoir un enracinement à la fois rural et local afin de mener à bien des carrières sans aléas. [...]
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