- Philosophie,
- Morale,
- Législation, droit public et jurisprudence,
- Économie politique et statistique,
- Histoire générale et philosophique.
Le 8 novembre 1834, un crédit spécial de quatre mille francs est dégagé par l'Académie afin de répondre à la demande de Guizot de « constater, aussi exactement que possible, l'état physique et moral des classes ouvrières ». Cette mission est confiée à Villermé et Benoiston de Châteauneuf, tous les deux médecins qui ont connu une carrière similaire :
Louis-Renée Villermé (1782-1863) : Né à Paris, il avait dû interrompre ses études de médecine, en 1804, pour faire les guerres d'Empire comme sous aide-major. Il n'avait pu soutenir sa thèse qu'en 1814 et, dès l'année suivante, il présentait à la Société d'Emulation de Paris, un mémoire sur les amputations partielles du pied.
En 1818, il se marie avec la fille d'un conservateur des musées royaux dont la dot, ajoutée aux bénéfices d'une petite pension et à un petit héritage, lui permet de ne plus exercer et de se consacrer entièrement à ses propres travaux. C'est ainsi qu'il présente à la Société de médecine ses recherches sur La famine et ses effets sur la santé dans les lieux qui sont le théâtre de la guerre.
En 1823, il est élu à l'Académie de médecine, crée en 1821, mais il ne devient membre titulaire qu'en 1835, dans la section d' « hygiène publique, médecine légale et police médicale ». Comme hygiéniste, il a beaucoup travaillé sur l'importance de l'environnement. En 1824, il étudie La mortalité en France dans les classes aisées comparée à celle qui a lieu parmi les indigents ; et, en 1829, La distribution par mois des conceptions et de la naissance de l'homme dans son rapport avec le climat, les saisons... soulignant l'importance de la température dans la surmortalité des enfants. Il montre que la mortalité n'est pas dépendante uniquement de facteurs matériels mais également sociaux, ce qui fait de l'hygiène une question d'ordre social (...)
[...] La nouveauté de l'enquête de Villermé ne réside pas dans le sujet étudié mais surtout dans les nouvelles méthodes d'appréhension du réel. L'observation directe a autant de valeur à ses yeux que la mesure des faits sociaux par la statistique. C'est également à partir de cette observation et des descriptions qui en résultent que va se développer au cours du siècle toute une littérature misérabiliste sur le sort des ouvriers ; les usines et les ateliers fascinent l'imaginaire du XIX° siècle comme les rivages lointains et exotiques avaient fasciné celui du XVIII° siècle. [...]
[...] Il fut élu à l'Académie des sciences morales et politiques en 1833 mais resta académicien libre c'est à dire qu'il ne fut rattaché à aucune section. Le voyage : Cette mission était conforme à l'esprit et au texte de la loi du 3 brumaire an VI, qui a organisé l'Institut, et voulait que tous les ans plusieurs membres de cette compagnie voyageassent soit ensemble, soit séparément, pour faire des recherches sur diverses branches des connaissances humaines autre que l'agriculture. Le choix des lieux à parcourir et du plan à suivre nous étaient laissé. ( . ) Afin de rendre notre voyage plus utile, M. [...]
[...] Ainsi, en 1840, L'Atelier de Corbon entreprend une enquête sur les conditions de vie du monde ouvrier. Par ailleurs, en 1845, La démocratie pacifique de Victor Considérant demande que soit organisée une grande enquête publique sur le monde ouvrier. Cette revendication montre bien qu'aux yeux de ce fouriériste convaincu, et de surcroît, polytechnicien, l'enquête de Villermé ne pouvait en tenir lieu. Bibliographie Villermé Louis-René, Tableau de l'état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie, Renouard et Cie vol. [...]
[...] Il compare également souvent ses observations aux études des autres observateurs sociaux, comme celles de Villeneuve-Bargemont, ou encore à la situation anglaise grâce à des enquêtes comme celle de James Ph. Ray, parue en 1832. Ainsi, Villermé, perçoit d'abord, il voit, goûte, sent, touche, entend, puis mesure et compare. Par exemple : Le jour où j'ai visité ces ateliers, ils étaient tellement encombrés de travailleurs que je n'hésitais pas à regarder cette circonstance comme la cause de la chaleur sensiblement trop élevée et à la difficulté à respirer qu'on y éprouvait. [...]
[...] Il montre que la mortalité n'est pas dépendante uniquement de facteurs matériels mais également sociaux, ce qui fait de l'hygiène une question d'ordre social. En 1829, Villermé prend également part, avec Parent-Duchâtelet, Joseph d'Arcet, Marc et Esquirol, à la création des Annales d'hygiène publique et de médecine légale. En décembre 1832, il est élu à l'Académie des sciences morales et politiques et entre dans la section d'économie politique et statistique. Benoiston de Châteauneuf (1776-1854) : Il st également un ancien médecin militaire, mais il semble qu'il s'intéressa d'abord aux sujets d'histoire avant d'en arriver à des questions d'hygiène. [...]
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