L'idée de progrès était très largement répandue dans la seconde partie du XIXe siècle, jusqu'à la grande désillusion provoquée par le premier conflit mondial. Une grande partie de la société, et notamment des élites, y était alors acquise, ce qui explique la grande vague de modernisation qui eut lieu tout au cours de cette période. Que ce fût dans le domaine économique, ou dans le domaine sociétal, nombreux furent les dirigeants qui tentèrent de moderniser leurs pays. Ainsi, Otto Von Bismarck en Allemagne, Benjamin Disraeli au Royaume-Uni ou encore Napoléon III en France, et alors même qu'ils étaient réputés conservateurs, menèrent des politiques visant à faire progresser l'ensemble de leur territoire.
L'un des éléments majeurs de ces politiques de modernisation concernait les villes. De grands travaux furent ainsi menés dans l'ensemble des grandes capitales d'Europe, dont les plus célèbres furent ceux du Baron Haussmann à Paris, afin d'en faire des villes modernes. Malgré cette volonté de modernisation, dans quelle mesure la ville peut-elle se définir comme un espace de modernité entre le milieu du XIXe siècle et le début de la Première Guerre mondiale ?
[...] Il convient de signaler ici qu'on trouvait une situation inverse en Amérique du Nord, d'une part parce que le rapport à l'espace, qui y était beaucoup plus abondant, y différait totalement, et d'autre part parce que les usines s'y trouvaient au centre des villes. L'innovation de cette période fut finalement l'apparition d'un nouveau type de discrimination, dite verticale. En effet, les rénovations visant à moderniser les villes ont donné naissance à de nouveaux types d'habitats, tels les immeubles haussmanniens, où ce n'était pas non plus la localisation qui importait, mais bel et bien l'étage de l'immeuble. Ainsi, les deux premiers étages étaient les plus luxueux, tandis que les derniers consistaient en des chambres de bonnes. [...]
[...] En premier lieu, la révolution industrielle, ou au moins l'industrialisation selon les cas eut une influence considérable sur les rapports de forces en matière économique, redéfinissant la place des villes, et leur organisation, mais aussi leur structure sociale. Ceci contribua fortement à leur modernité, notamment vis-à-vis de campagnes moins affectées par ces changements. L'industrialisation se fit avant tout dans le périmètre urbain, bien qu'elle ne fût pas uniquement son apanage, car les campagnes connurent elles aussi une certaine industrialisation. Néanmoins, il en résulta que la structure économique des villes changea bien plus que celle des campagnes. [...]
[...] L'idée était donc principalement de s'organiser afin de se prémunir d'éventuels problèmes et de gagner en efficacité. Elles se rapprochaient en cela quelque peu des corporations présentes dans d'autres secteurs d'activité, à cela près qu'elles possédaient une dimension solidaire beaucoup plus développée. Néanmoins, l'une des bases de ce système était la propriété, tant celle du petit paysan parcellaire (Karl Marx) que celle du grand propriétaire. Les organisations ouvrières étaient tout autres, car l'ensemble de ses membres était salarié. Dès lors, elles revêtaient un aspect bien plus social. [...]
[...] Elles purent ainsi se construire en conformité avec les standards techniques modernes. Ce fut le cas pour pratiquement l'ensemble des grandes villes d'Amérique du Nord, mais aussi de Saint Petersburg, Buenos Aires ou encore la ville nouvelle de La Roche-sur-Yon, entièrement créée sous le Second Empire. Si les villes insalubres évoquées précédemment purent paraître rétrogrades, ce ne fut pas le cas des villes modernes ou modernisées. Néanmoins, entre ces deux types de villes existait un genre intermédiaire de ville. C'est le cas de toutes les villes de campagne, qui conservaient un lien très fort avec le monde rural, tout en étant cependant des villes à part entière, du fait de leur nombre d'habitants. [...]
[...] Elles permettaient en effet de maintenir un semblant de cohésion sociale de par la communauté qu'elles formaient. Certains penseurs considérèrent même que l'activité de l'Eglise consistait en un endoctrinement des masses visant à maintenir l'ordre établi, comme ce fut le cas de Karl Marx ! Ces idéologies rencontraient d'ailleurs un certain public dans les classes ouvrières, tandis que les classes supérieures se trouvaient généralement du côté du pouvoir, qui leur était souvent favorable. Les partis politiques socialistes ou les organisations anarchistes étaient d'ailleurs très liés aux organisations ouvrières, et notamment les syndicats. [...]
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