« La ville est pourtant ce qui compte le plus, qui doit compter le plus. Parce que rien n'est plus nous-mêmes que ça. Quand elle change, c'est nous qui la faisons changer ». Ainsi Eugène Guillevic, poète français du XXème siècle, pose le lien indissociable de la ville et des hommes, c'est à dire de la société. Lorsque la société évolue, la ville change en conséquence, de sorte que les modifications spatiales de la ville peuvent réciproquement servir de témoin d'une société en mouvement. La France, du XIXème au début du XXème siècle, traverse une période de grands bouleversements politiques et économiques, devant faire face d'une part à l'après Révolution Française (comment gouverner un pays après une telle rupture ?) et d'autre part bénéficiant d'un incroyable élan industriel et financier Européen.
[...] L'arrivée du train en France à partir des années 1850 eut un réel impact sur la construction urbaine et surtout sur la perception de la ville. Dès 1870, toutes les grandes villes Françaises sont reliées à Paris. L'espace-temps généré par la difficulté du transport d'une ville à une autre avant le train est 1 considérablement réduit ; il ne faut désormais plus que neuf heures pour aller de Paris à Strasbourg , comparé à trois jours en diligence. On assiste dès lors à une disparition progressive de la place des campagnes dans l'esprit urbain. [...]
[...] Enfin, et surtout, ce siècle traverse une véritable révolution politique, et voit la République se mettre progressivement en place, en opposition à un ancien modèle rejeté lors de la Révolution Française. Le XIXème siècle est donc le témoin des premiers pas d'une République d'abord hésitante, puis rendue de plus en plus forte au fil des décennies jusqu'à un nouveau point de rupture en 1914, où la conception de société devra, par la force des évènements, à nouveau se modifier. Bibliographie : 13 - Aux Marges de la Ville, Faubourgs et banlieues en France 1815-1870, John M. [...]
[...] En 1858, un procès-verbal est monté contre un chiffonnier vivant avec quatorze chiens, dont plusieurs atteints de la rage, dans un espace de quatre mètres carré et rinçant les pansements avec lesquels il frotte les plaies de ses chiens dans le puits d'eau potable du quartier, infectant ainsi tout le voisinage. Contrairement aux grandes avenues, les rues de ces quartiers sont étroites, pleines d'immondices et présentent un taux de criminalité très élevé. Cette démarcation sociale se traduit aussi par la densité de population par quartier. [...]
[...] Le XIXème siècle est marqué par une explosion démographique Européenne. En France on passe ainsi de vingt-sept millions d'habitants à trentehuit millions d'habitants en l'espace d'un siècle. Cette explosion démographique, corrélée avec l'industrialisation des villes, a pour conséquence un exode rural des populations agricoles vers la ville, dans l'espoir de trouver du travail dans les usines. Il y a alors un entassement dans les villes de toute une couche défavorisée de la population. A Paris, la population double presque, passant de six cent mille habitants en 1845 à un million d'habitants en 1848. [...]
[...] En 1820, Saint-Etienne n'a aucune espèce d'importance, et ne possède que quelques mines. En 1827, la première ligne de chemin de fer français est construite, et achemine le charbon de Saint-Etienne jusqu'à Andrézieux, ce qui permet d'éviter les problèmes liés à la navigation sur la Loire. Le transport du charbon est donc bien plus rapide, et cela a pour effet de multiplier la production de charbon. La Compagnie des mines de la Loire implantée à 4 Saint-Etienne produit alors près de cinq sixièmes de la production locale de charbon. [...]
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