"D'un côté, la modernité la plus extrême, de l'autre, l'amour austère de l'Antique". Cette tension qu'exprime Théophile Gautier, le 8 juillet 1867 dans "Le Moniteur universel", qualifie parfaitement les dissensions qu'occasionnent les mutations qui ont lieu dans les villes occidentales. Le mot même de modernité est remarquable, son apparition dans les années 1850 sous la plume de Théophile Gautier correspond au moment où la société se définit comme moderne. Or, ces changements qu'apporte la modernité dans la seconde moitié du XIXe siècle bouleversent les sociétés. Et c'est le lieu de cette modernité, la ville, qui va souffrir de cet ébranlement.
Comment la modernité, valeur transcendante dans les villes de la fin du XIXe et du début du XXe, marque-t-elle de manière négative la ville comme espace vécu ?
[...] Ainsi, la ville, joyau de la modernité dans de nombreux cas se voit attribuer l'image d'un espace dangereux du XIXe siècle. Les mécanismes engendrant cette peur ont cependant l'avantage d'accélérer les réformes des politiques urbaines. Alors qu'au début du XXe siècle, villes américaines et villes européennes partagent de nombreux points communs, ces ressemblances s'atténuent tout au long du siècle. En Europe, la croissance des villes est plus lente, les villes de plus d'un million d'habitants sont relativement rares, l'utilisation des centres-villes est très différente. [...]
[...] Un distinguo très net existe entre les quartiers du West end, de la City, d'East End et des Docks. A Paris, ségrégation horizontale (même schéma Ouest/Est) et verticale (à l'intérieur des immeubles). - Ségrégation horizontale sociale et ethnique aux Etats-Unis. Exemples : les immigrés et les ouvriers sans qualification doivent se contenter de véritables taudis comme à Pittsburgh. Les quartiers ethniques caractérisent les grandes métropoles étatsuniennes : les Italiens à Little Italie dans le sud-est de Manhattan par exemple. - Les inégalités sont également perceptibles dans les villes américaines à cause de la corruption très présente des élus municipaux qui s'enrichissent pendant leurs mandats. [...]
[...] La ville, espace inquiet de la modernité, du milieu du XIXe siècle à 1914 D'un côté, la modernité la plus extrême ; de l'autre, l'amour austère de l'antique». Cette tension qu'exprime Théophile Gautier, le 8 juillet 1867 dans le Moniteur Universel, qualifie parfaitement les dissensions qu'occasionnent les mutations qui ont lieu dans les villes occidentales. Le mot même de modernité est remarquable, son apparition dans les années 1850 sous la plume de T. Gautier correspond au moment où la société se définit comme moderne. [...]
[...] La ville, espace privilégié de la modernité Les villes européennes et américaines sont les témoins des principales mutations de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Lieu de l'industrialisation et de l'urbanisation - Phénomène essentiel du XIXe, les révolutions industrielles transforment la conception de la ville et sa forme. L'industrialisation se fait majoritairement dans les villes. Exemples : les nouvelles industries se fixent essentiellement dans les villes, puisque, à la fin du XIXe de la production industrielle américaine est urbaine. [...]
[...] La ville alimente ainsi l'imaginaire social. Cependant ces peurs sont combattues par les pouvoirs publics. Le mythe de la ville dangereuse Dans l'imaginaire social, la ville apparaît comme le lieu des plus grandes violences, en particulier dans les quartiers pauvres. - Les criminalistes et les magistrats entretiennent l'idée que les classes travailleuses sont toujours les classes dangereuses - Les romanciers et la presse entretiennent la même idée. Philippe Chassaigne souligne le rôle des romanciers compris Dickens) et de la presse à sensation dans la formation du mythe. [...]
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