Ville coloniale, Buenos Aires, 1770, Concolorcorvo, essor de la ville, terre d'accueil
Dès la découverte des Amériques aux XVe et XVIe siècles, les Européens ont très vite compris les enjeux économiques que pouvaient représenter ces nouvelles terres. Richesses minières et plantations ont vite attiré nombre de colons, qui ont su s'enrichir grâce à une main d'œuvre servile, qu'elle soit amérindienne ou africaine. Le phénomène d'immigration en Amérique a conduit les autorités métropolitaines à organiser ce peuplement pour ne pas voir s'échapper les profits du Nouveau Monde. C'est ainsi que la couronne espagnole organise une société coloniale, entre vice-royaumes et gouvernements locaux. L'urbanisation est donc organisée et chaque ville créée doit l'être selon le modèle de la couronne espagnole. Buenos Aires, fondée par deux fois en 1536 et 1580, se doit de convenir aux normes coloniales espagnoles, devenue capitale de la gobernacion du Rio de la Plata (1617). Dans l'Amérique espagnole, Buenos Aires est surtout utile pour son interface atlantique, la reliant directement à l'Europe, contrairement aux autres grandes villes du vice-royaume du Pérou.
Un siècle et demi après l'établissement de la gobernacion, en 1770, c'est cet aspect commercial que ce texte entend nous illustrer. Son auteur, Concolorcorvo (pseudonyme, ~1715 - ~1778), est un fonctionnaire de la couronne qui assure un voyage d'inspection sur la route entre Buenos Aires et Lima. Celui-ci profite de ce voyage pour, en parallèle de son rapport, rédiger un ouvrage intitulé Itinéraire de Buenos Aires à Lima (Lazarillo de ciegos caminantes desde Buenos Aires hasta Lima, 1576) qui est construit sous la forme d'un dialogue entre lui-même et son secrétaire (Calixto Bustamente Carlos Inca) dans lequel il mêle des descriptions détaillées sur les villes et sociétés qu'il rencontre avec des anecdotes humoristiques sur les mœurs auxquelles il a été confronté durant son périple. Dans cet extrait, l'auteur nous dresse une physionomie de la ville et de ses habitants avant de retranscrire les données démographiques du recensement de 1770. Enfin, il nous présente les activités de la cité, politiques et économiques tout en nous donnant les défauts architecturaux qu'il a pu rencontré lors de son passage.
[...] - Le dernier aspect qui montre bien l'importance du commerce à BA = richesse grandes fortunes (l. 59). Là aussi, auteur est impressionné en comparant fortunes commerciales entre Lima et BA 4 plus grandes de BA > toutes de Lima réunies (l. 62). - Je ne sache pas que les habitants pensent à autre chose qu'à leurs commerces (l. 68-69) . aux dépens de l'agriculture impériale - On comprend que si la place du commerce est grande, elle l'est aux dépens des plantations qui ont fait le succès des colonies jusqu'à présent. [...]
[...] C'est ainsi que la couronne espagnole organise une société coloniale, entre vice-royaumes et gouvernements locaux. L'urbanisation est donc organisée et chaque ville créée doit l'être selon le modèle de la couronne espagnole. Buenos Aires, fondée par deux fois en 1536 et 1580, se doit de convenir aux normes coloniales espagnoles, devenue capitale de la gobernacion du Rio de la Plata (1617). Dans l'Amérique espagnole, Buenos Aires est surtout utile pour son interface Atlantique, la reliant directement à l'Europe, contrairement aux autres grandes villes du vice- royaume du Pérou. [...]
[...] En effet, dans les années qui suivirent, cette inflation rapide du rôle de Buenos Aires a conduit à un bouleversement des hiérarchies coloniales, devenant la capitale du nouveau Vice-royaume du Rio de la Plata en 1776, et rattrapant considérablement son retard démographique et économique sur les autres villes d'Amérique espagnole pour devenir un puissant centre dans l'Amérique post-coloniale. Bibliographie Ouvrages : BERNAND Carmen, Histoire de Buenos Aires, Paris, Fayard p. CALVO Thomas, L'Amérique ibérique, Paris, Nathan p. GOERG Odile, HUETZ de LEMPS Xavier, La ville coloniale XVe XXe, Paris, Seuil p. [...]
[...] 66- 67) mais met en doute la bonne fortune de ce dernier (voir l. 68) - Mais la principale utilité du monde rural : loisir développement de l'agriculture de plaisance avec la quinta résidence secondaire avec verger dont la finalité n'est que le bon plaisir de la haute société de Buenos Aires. Quinta n'a qu'une seule véritable utilité : fournit du bois à brûler (l. 11). - L'agriculture n'est donc pas une priorité pour Buenos Aires qui investit ses terres en des quintas, élément constitutif de l'identité portègne, caractérisée par une ville où il fait bon s'installer III/ L'identité des Porteños, une force d'avenir Une ville européenne de l'autre côté de l'Atlantique - BA a une certaine identité européenne comme le fait remarquer l'auteur l. [...]
[...] - En plus d'une économie dynamique et encore un grand accroissement migratoire européen, BA peut compter sur un accroissement naturel fort, d'après les recensements du texte, on peut l'estimer à 2,68%. Conclusion A travers ce texte, l'auteur nous a dressé un portrait de Buenos Aires en essayant de nous données variées et de tous registres : architectural, politique, économique, culturel, démographiques. Alors que ce tableau paraît partir tous azimuts, la description de Concolorcorvo se recentre autour d'une constante dans cette ville coloniale, le commerce. L'identité économique mais aussi démographique et culturelle serait liée à cette spécialité de la ville. [...]
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