La Villa Médicis désigne à la fois un lieu unique et une institution prestigieuse dont les destins sont indissociables depuis deux siècles. Dès l'Antiquité, la colline du Pincio apparaissait aux Romains les plus raffinés comme un séjour de prédilection. Au déclin de l'Empire, l'empereur Honorius fit bâtir son palais à l'emplacement exact de la Villa Médicis, autant pour le charme du lieu que pour sa valeur stratégique. L'éclat fut de courte durée, et le palais servit bientôt de carrière de marbres précieux.
A l'heure où l'année 2003 a été l'occasion de célébrer le bicentenaire de l'acquisition de la Villa Médicis par la France, il est intéressant de se plonger un peu plus dans l'histoire culturelle mais aussi diplomatique de ce lieu et de voir comment cette institution fait face aux défis de ce nouveau millénaire.
[...] Au Sud, les ruines du temple de Fortune (édifié pendant l'Antiquité) furent recouvertes pour laisser place à un belvédère d'ou le regard embrassait la plus grande partie de la ville et ce qui était alors la campagne environnante : décadence En 1587, le cardinal succéda à son frère sur le trône de Toscane et quitta Rome pour régner sur Florence. La Villa resta propriété des Médicis, puis de leurs héritiers, les Lorraine. Les collections qu'elle renfermait furent alors progressivement transportées à Florence. [...]
[...] Plus encore, la Villa Médicis est entre la France et l'Italie un vecteur de la diplomatie culturelle à part, puisque par de nombreux partenariats, des échanges d'œuvres ont pu avoir lieu entre musées français et romains principalement. Actuellement l'ambition de la Villa est d'améliorer son influence hors les murs en s'ouvrant davantage sur l'Europe et en créant de nouveaux partenariats multilatéraux. Afin de permettre à l'Académie de France à Rome d'évoluer, une réforme fut introduite en 1971 qui transforma certains dispositifs de l'institution. La réforme de 1971 La réforme de 1971 constitue à bien des égards un renversement par rapport au système antérieur. [...]
[...] L'Académie se détache alors de la tutelle de l'Académie des Beaux-Arts et les principes du concours sont profondément modifiés. La durée du séjour passe de quatre ans à deux ans tandis qu'écrivains, cinéastes, photographes et historiens d'art agrandissent le cercle de pensionnaires, dont le nombre passe de12 à 22. Participant aux échanges culturels et artistiques, la Villa Médicis organise des expositions, des concerts, des colloques ou des séminaires sur des sujets relevant des arts, des lettres et de leur histoire. [...]
[...] La France a acquis la Villa Médicis au moyen de tractations longues et compliquées. Les aspects politiques, diplomatiques et juridiques de l'affaire ont eu plus de poids que les considérations pratiques dans l'issue finale et l'Académie de France, établissement destiné à la formation des jeunes artistes, a été transférée du palais Mancini à la Villa Médicis sans que le directeur ait eu une grande part dans le choix ; diplomates et généraux ont tout mené. D'après ces constatations, on sent déjà tout le potentiel diplomatique et tout l'enjeu qui résidait pour la France mais aussi pour Rome derrière cet établissement. [...]
[...] L'organisation repose sur un conseil d'administration composé par un conseiller d'Etat, de fonctionnaires et de personnalités. Le directeur de l'Académie est nommé par décret sur proposition du ministre chargé des affaires culturelles et ne peut être maintenu en fonction plus de 10 ans. Enfin l'effectif des pensionnaires est fixé à 25. En définitive, la réforme de 1971 apparaît, du fait même de la personnalité de son inspirateur, comme un succès officiellement incontestable. Et pourtant, si elle a permis la survie de l'institution, c'est au prix d'un fonctionnement qui a perdu une bonne part de sa cohérence, et qui semble assurer difficilement l'articulation entre les fonctions assignées à l'organisme. [...]
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