Au lendemain de la vague révolutionnaire qui a agité l'Europe en 1848, la Russie s'enorgueillit d'être un foyer de stabilité au milieu d'une Europe agitée. Mais l'humiliation de la guerre de Crimée ramène le tsar à la réalité de son immense empire qui sombre progressivement dans l'archaïsme. 50 ans après Sébastopol, les Russes sont défaits à Port Arthur face aux japonais et 10 ans plus tard, face aux allemands en Mazurie. Nous sommes alors en 1914 et rien ne semble indiquer que ces défaites ne soient pas le résultat d'un même archaïsme qui continue de paralyser la société civile russe en dépit des efforts d'hommes inspirés par l'exemple britannique de la lente marche vers la monarchie parlementaire. Dans ces conditions en quoi les efforts de constitutionnalisation du régime se sont-ils heurtés et brisés contre le poids d'une autocratie tsariste vivant encore à l'heure de Pierre le Grand ? S'il est indéniable que les tsars ont créé les conditions d'une vie politique, ils ont bloqué toute évolution du régime radicalisant ainsi l'opinion, preuve que même en 14, l'autocratie est comme le dit Leroy Baulieu « Un soleil qui ne veut point admettre de voir son propre éclat obscurci ».
[...] L'impopularité et la défiance à l'égard des Zemstvos vont croissante. Premièrement du fait de leur impuissance, toute aspiration libérale est sévèrement réprimée. Deuxièmement parce que leur fonctionnement a un coût et pour faire face aux dépenses nécessaires ils sont obligés de créer des impôts locaux, s'assurant du même coup une impopularité sévère. A partir de 1866 et de la première tentative de régicide, le mouvement réformateur s'estompe. Il faut attendre 1880 pour que ce mouvement redémarre timidement sous l'impulsion du ministre de l'Intérieur, Loris Melikov, il convainc le tsar que la répression est inutile si elle n'est pas accompagnée de réformes venues d'en haut. [...]
[...] Devant l'échec de la première dissolution, Stolypine en prononça une seconde le 3 juin mais cette fois ci en modifiant autoritairement le scrutin, cela en était fini du Suffrage Universel. Dans ces conditions la troisième Douma de novembre était beaucoup plus docile députés sur 446 étant de tout repos pour l'autocratie. Stolypine avait donc fini d'étrangler le peu de parlementarisme qui existait en Russie. Il se fit en effet évincer par le Tsar en 1911 qui entendait désormais régner en autocrate absolu et s'accommodait mal de l'ombre qui lui faisait son ministre. [...]
[...] Aux côtés des 2 socialismes, un courant libéral s'affirma en l'espace de 10 ans : de 1894 à 1904. Le mouvement fut lancé par les Zemstvos, puis il fut relayé par les professions libérales ainsi que par le monde étudiant. En refusant toute réforme qu'il qualifiait de rêves insensés Nicolas II radicalisa l'opposition libérale qui se persuada alors qu'il fallait détruire l'autocratie et les exigences libérales se convertirent en exigences démocratiques (élection d'une assemblée nationale constituante au suffrage universel, évolution sociale). [...]
[...] Décentraliser l'Etat La centralisation est apparemment incompatible avec un Etat de la taille de la Russie et dont la capitale Saint Petersbourg est à l'extrême périphérie du territoire, néanmoins elle n'est nulle part plus exacerbée qu'en Russie. En 1850, le pouvoir central partout commande. Les institutions sont relativement simples : au centre du système se trouve le Tsar, en dessous il existe deux corps, le Sénat qui ne dirige rien mais se console avec quelques attributions judiciaires et le Conseil de l'Empire, le théorique pouvoir législatif est en fait une chambre d'enregistrement dont les membres sont nommés par le Tsar. [...]
[...] Leurs revendications sont simples et le 9 janvier, un cortège pacifique se dirige vers le palais d'hiver pour remettre solennellement une pétition au tsar qui les résume. DOCUMENT Ils ne trouveront que l'armée et s'en suit un massacre. Il en découle une réaction en chaîne dans toute la société pour en finir avec le tsarisme. A tel point que le tsar publie un manifeste le 17 octobre garantissant aux russes les libertés fondamentales, l'élection d'une douma législative et promet à terme une constitution. Cela ne répond que très partiellement aux exigences du peuple qui réclamait une assemblée constituante. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture