La IIIe République est la première de l'histoire de France à avoir dépassé le cap des cinq années d'existence. Elle détient d'ailleurs encore de nos jours le record de longévité pour une République en France avec 65 années d'existence si l'on considère la Constitution de 1875 comme le point de départ de celle-ci. L'étude de la vie politique française sous la IIIe République apparaît donc extrêmement intéressante dans la mesure où cette période correspond véritablement à une période d'apprentissage de la vie démocratique et que la longévité du régime permet de constater une véritable évolution.
Après avoir étudié dans une première partie la primauté de la tendance dans le choix des électeurs et la structuration progressive de la vie politique au fur et à mesure de l'apparition de véritables partis politiques, nous évoquerons dans une seconde partie l'évolution politique remarquable de la France sous la IIIe République malgré une considérable instabilité ministérielle à laquelle diverses réformes des modes de scrutin n'auront pas remédié.
[...] Avec la Révision constitutionnelle de 1884, et la suppression des 75 sénateurs inamovibles Sénat assure mieux, selon Bertrand de Jouvenel, la représentation d'une force sociale réelle, les petites oligarchies des campagnes A partir de 1909 se pose la question d'une réforme électorale, au profit de la représentation proportionnelle. La population, irritée par la hausse de l'indemnité parlementaire que ses représentants se sont octroyée, estime qu'il s'agit d'un meilleur procédé pour choisir les parlementaires. Les socialistes, les conservateurs et les progressistes sont pour, ce mode de scrutin assurant un siège à tous les membres influents du parti, grâce au choix des têtes de liste, et leur permettant d'augmenter leur représentation. Les radicaux au contraire sont presque tous hostiles. [...]
[...] Pas de suffrage des femmes. Celui-ci a été voté par la Chambre des Députés mais le Sénat mettra son veto (crainte notamment de l'influence des curés et des militaires). Les étapes-clé de la vie politique française sous la III° République -la crise du 16 mai 1877 marque l'échec radical du dualisme parlementaire et le triomphe du parti républicain, moniste -l'élection de Jules Grévy à la présidence de la République en 1879 est extrêmement symbolique : il s'agit du premier Président de la République aux républicains Il va désarmer l'institution présidentielle (Constitution Grévy) et désarmer l'exécutif en évitant le plus possible les fortes personnalités à la présidence du Conseil. [...]
[...] Autrement dit, le changement de gouvernement ne prend pas la forme d'une alternance au pouvoir de deux partis opposés, mais résulte plutôt du changement dans les combinaisons des groupes coalisés La division républicaine Le programme du parti républicain est à l'origine le programme de Belleville de 1869 : -instruction primaire gratuite, laïque et obligatoire -séparation de l'Eglise et de l'Etat Une auréole mystique entoure ce programme aux yeux des foules urbaines qui attendent vaguement de son exécution la liberté et l'égalité. Cependant, si les conservateurs sont en déclin après les élections de 1879, ils continuent à détenir dans le pays réel quelques forteresses et quelques grands domaines de puissance sociale. Les républicains doivent donc méditer leur tactique : doivent-ils appliquer globalement et tout de suite le programme ou procéder par paliers ? Sur une question aussi grave, les différents groupes républicains se divisent inévitablement. La grande coupure a lieu entre les opportunistes et les radicaux. [...]
[...] Ce n'est qu'à dater du boulangisme (1889) et de l'affaire Dreyfus(1899) que cette tendance se teintera de nationalisme, de militarisme, d'antisémitisme, ingrédients qui à l'origine lui étaient profondément étrangers. La tendance démocratique, égalitaire, antihiérarchique groupe pour sa part en 1879 les individus économiquement indépendants des classes dirigeantes tels les artisans, les vignerons ou les petits fonctionnaires. Ces troupes, qualifiées de nouvelles couches sont encadrées par des bourgeois dissidents. A noter également le rôle croissant d'encadrement des instituteurs publics. Apparition et structuration des partis 1. [...]
[...] Il sera dissous par Daladier en 1939 après le pacte germano-soviétique conclu en août. II Une évolution politique remarquable malgré une considérable instabilité ministérielle Un régime apparemment instable, qui tente de remédier à ce défaut par des réformes électorales 1. L'instabilité ministérielle contraste avec la stabilité du personnel politique. Sous la Troisième République, on peut distinguer deux catégories de ministres : -une première qui se renouvelle extrêmement lentement, sorte de fonds permanent des ministères français. -une deuxième qui correspond à un personnel d'appoint, utile pour assurer au cabinet l'appui d'une certaine fraction de la Chambre. [...]
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