La IVè République est un régime éphémère, né sans enthousiasme en 1946 et disparu dans l'indifférence en 1958. Bien qu'il ait conduit la France dans les « Trente Glorieuses » et qu'il ait lancé la construction européenne, il souffre d'un large discrédit dans l'opinion publique, parce qu'il renvoie surtout aux thèmes de l'instabilité ministérielle et des guerres coloniales.
Avec un demi siècle de recul, on peut tenter un bilan : en quoi l'échec de la IVè République était-il inévitable ? Pour répondre, il convient d'étudier les difficultés de sa mise en place, son impuissance à résoudre les problèmes institutionnels et son échec colonial, cause directe de son effondrement (...)
[...] C'est la politique de rigueur qui prévaut (répression des émeutes de Sétif et de Madagascar) et la IV* République se laisse entraîner dans les désastreuses guerres coloniales d'Indochine et d'Algérie. Pourtant, on peut mettre à l'actif du régime la loi cadre Defferre qui ouvre la voie à l'autonomie de l'Afrique noire en 1956. La même année, à la suite de solutions négociées, le Maroc et la Tunisie accèdent à l'indépendance. Des guerres coloniales à l' effondrement de la IV* République . [...]
[...] La IV* République a laissé passer une chance de rénovation du système politique : Jusqu'à sa chute, en 1958, elle restera confrontée à la faiblesse de ses institutions L' échec colonial et l' effondrement du régime . Une France qui n' est pas prête à la décolonisation . ( Au lendemain de la guerre, le contexte international est favorable à la décolonisation, mais les Français y sont majoritairement hostiles : Ils pensent que le maintien d'une Union française permettra d'accélérer la reconstruction du pays et de conserver le statut de grande puissance. [...]
[...] La France s'enlise et, après le désastre militaire de Dien Bien Phu, doit signer les accords de Genève (1954), reconnaissant l'indépendance du Laos, du Cambodge et du Vietnam (deux Vietnam devant se réunifier dans les deux ans à la suite d'élections générales). ( L'expédition de Suez (1956) s'apparente à une intervention coloniale. Agissant de concert avec Israël, la France et le Royaume-Uni tentent de reprendre possession du canal, nationalisé quelques semaines plus tôt par le Président égyptien Nasser. Mais l'expédition est condamnée par l'ONU, les Etats-Unis et l'URSS : Le succès militaire se transforme en échec diplomatique qui consacre le déclin des deux anciennes puissances coloniales. ( La guerre d'Algérie, d'abord qualifiée de simple rébellion éclate à la Toussaint 1954. [...]
[...] La création de la Sécurité sociale et des Allocations familiales, la reconnaissance du droit de vote aux femmes (1944) et l'instauration de comités d'entreprise dans les établissements de plus de 100 salariés visent à promouvoir la justice sociale. L' adoption d' une nouvelle Constitution . Après le rejet, par référendum, d'un retour aux institutions de la III* République, il faut élaborer une nouvelle Constitution. Très vite, De Gaulle, qui souhaite établir un pouvoir exécutif fort (discours de Bayeux), se heurte aux partis politiques, qui veulent confier l'essentiel du pouvoir au Parlement, le mauvais souvenir du régime de Vichy les poussant à se méfier d'un exécutif fort. [...]
[...] Or, le grand nombre de partis politiques et le système électoral à la proportionnelle entraînent un émiettement des voix. Aucun parti n'obtient la majorité absolue. Les gouvernements sont tous des coalitions qui se font et se défont aussi vite, tant sont importants les clivages sur les grands problèmes du moment : la place de l'Etat dans l'économie, la laïcité, la décolonisation, la construction de l'Europe, la politique extérieure de la France dans le contexte de guerre froide. Eclatements de coalitions et motions de censure engendrent une grave instabilité ministérielle : 23 ministères se succèdent en 12 ans, soit un nouveau ministère tous les six mois La question de la ratification du traité de Paris de 1952, instituant une CED (Communauté européenne de défense) constitue un bon exemple de ces débats passionnés qui agitent la classe politique. [...]
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