L'élection présidentielle de 1974 représente un tournant dans l'histoire de la Ve République. Au premier tour, le 5 mai, François Mitterrand, candidat unique de la gauche, arrive nettement en tête (43,4 %); à droite, Valéry Giscard d'Estaing, leader des républicains indépendants, devance largement Jacques Chaban-Delmas (32,9 %, contre 14,6 %), qu'une partie des gaullistes a abandonné (« appel des 43 » lancé par Jacques Chirac). Le second tour constitue le sommet de la bipolarisation, Giscard d'Estaing (50,8 %) l'emportant d'à peine 400 000 voix sur son adversaire (49,6 %).Si François Mitterrand ne réussi pas à imposer l'alternance avec son « argent qui corrompt », pour la première fois, la magistrature suprême échappe au mouvement gaulliste, et le président n'est pas le chef du principal parti de la majorité.
Ce nouveau président est jeune (48 ans), brillant (polytechnicien, il a été ministre des Finances à 36 ans), et un exemple de ces technocrates qui, dans un premier temps, ont soutenu l'entreprise de modernisation du général de Gaulle. Mais depuis 1966, il souhaite un rééquilibrage à l'intérieur de la majorité (« La France doit être gouvernée au centre ») et, par son élection, il semble avoir réussi.
Valery Giscard d'Estaing entend compléter la modernisation de la société française par des réformes que la vieille garde gaulliste avait toujours repoussées. S'il choisit Jacques Chirac comme Premier ministre pour cimenter la majorité, des antigaullistes notoires (Jean Lecanuet, Jean-Jacques Servan-Schreiber) entrent également au gouvernement.
Le septennat Giscard démarre donc sous le signe de la réforme en entreprenant de grands chantiers qui visent à changer le visage de la société française. Le nouveau Président à basé sa campagne sur une double exigence, le changement dans la continuité. Cet habile exercice ne va pourtant pas être simple à mener, et les conjonctures politiques ne vont pas l'aider. La société veut changer, son Président est féru de modernité, et la plupart des réformes qui suivent l'accession de VGE à l'Elysée, concernent des domaines délicats comme les moeurs.
Si changement il y a eu, il parait intéressant de comprendre pourquoi la société a été réformée, et par quelles mesures. Pourtant le train des réformes s'est vite arrêté ce qui amène à considérer les raisons de cet abandon ...
[...] Cette réforme n'a pas qu'un simple aspect constitutionnel. Enfin les représentants de la souveraineté nationale, vont pourvoir déclencher un contrôle de conformité de la loi, expression de la volonté générale, votée par a majorité, avec la Constitution, texte suprême et de référence. Mais ce changement se traduit aussi par des gestes symboliques qui rompent avec le conformisme passé. Modification du rythme de la Marseillaise pour la rendre moins belliqueuse, visite aux détenus dans les prisons On a également parlé de la volonté de supprimer le 8 Mai. [...]
[...] Et Jacques Chirac va en quelque sorte plus vite que ne l'attend l'électorat gaulliste la droite en général. Certaines réformes de la libéralisation de la vie des Français sont ainsi mieux perçues et accueillies à gauche même si, encore une fois, le côté spectacle est dénoncé. De plus, la montée en puissance de la gauche des les cantonales de 1976 divisent déjà sur les stratégies à adopter au sein de la droite. Giscard se prononce pour une décrispation de la majorité vis-à-vis de l'opposition. [...]
[...] Ce faisant Giscard se défend d'affaiblir la fonction présidentielle, de contribuer à sa désacralisation, comme le lui reprochent beaucoup de commentateurs de droite, l'objectif qu'il poursuit est de doter le politique de formes contemporaines dont il pense qu'elles seront plus efficaces et plus propres à accompagner la modernité. Valéry Giscard d'Estaing, obsédé de façon inavouée par la stature gaullienne, a tenté d'apparaître comme un individu d'une autre essence, irréductible au commun. Son image s'est d'ailleurs modifiée au cours du septennat. Après avoir joué, sur un mode américain, le président simple, décontracté et dynamique, il est pourtant progressivement revenu à un style plus solennel, plus distant, plus secret. [...]
[...] Les réformes de moeurs et de société sous Valery Giscard d'Estaing L'élection présidentielle de 1974 représente un tournant dans l'histoire de la Ve République. Au premier tour, le 5 mai, François Mitterrand, candidat unique de la gauche, arrive nettement en tête (43,4 à droite, Valéry Giscard d'Estaing, leader des républicains indépendants, devance largement Jacques Chaban-Delmas ( contre 14,6 qu'une partie des gaullistes a abandonné («appel des lancé par Jacques Chirac). Le second tour constitue le sommet de la bipolarisation, Giscard d'Estaing (50,8 l'emportant d'à peine voix sur son adversaire (49,6 %).Si François Mitterrand ne réussi pas à imposer l'alternance avec son argent qui corrompt pour la première fois, la magistrature suprême échappe au mouvement gaulliste, et le président n'est pas le chef du principal parti de la majorité. [...]
[...] Pourtant le train des réformes s'est vite arrêté ce qui amène à considérer les raisons de cet abandon. I Pourquoi des réformes A L'attente de la société Giscard pense avoir entendu le message de la France en 1968. Les pancartes brandies telles que sois jeune et tais toi, montrent la volonté d'une partie de la population française d'aspirer à autre chose, à des changements notoires dans la société. La libéralisation des mœurs, la volonté de libre disposition par chacun de son corps, sont des revendications de plus en plus pressantes. [...]
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