Nous allons vous parler aujourd'hui de la propagande du régime franquiste à travers l'inauguration de la Basilique de Valle de Los Caidos (Vallée des morts en français). Ce monument est destiné au départ aux « héros et martyrs de la Croisade » c'est-à-dire aux morts nationalistes pendant la guerre civile. Il est présenté par la propagande franquiste comme « le symbole suprême de la réconciliation nationale » se traduisant par l'accueil des républicains catholiques également morts pendant la guerre civile. L'édification du monument fut d'ailleurs l'oeuvre des prisonniers politiques républicains condamnés à des travaux forcés. C'est 14 876 prisonniers dont certains aussi éminent que Sanchez Albornoz ou encore le colonel Saez de Arana qui ont, pendant près de 16 ans, exécutés ces travaux forcés afin d'obtenir au mieux une réduction de peine. Nous nous appuierons sur deux documents : le premier étant la une du journal La Vanguardia espanola du 2 avril 1959, parue le lendemain de la cérémonie d'inauguration du monument, (journal de centre droit fondé par la famille Godo, édité à Barcelone, soumis à la censure conformément à la loi d'avril 1938). Le second document est le discours que Franco prononce devant les familles des victimes, et les anciens combattants de la guerre civile présents lors de la cérémonie. Elle est précédée du transfert des cendres de José Antonio Primo de Rivera rejoint plus tard par Franco qui s'y fera entérrer. Le choix du 1 avril 1959 pour célébrer l'inauguration de la basilique n'est pas un choix anodin. Il s'agit du vingtième anniversaire de la victoire franquiste. De plus, en 1959, la guerre civile s'estompe peu à peu dans les esprits, les contestations ont repris, les grèves sont devenues chaque année plus fréquentes et plus étendues notamment à partir de 1956, la mobilisation étudiante est devenue omniprésente dans les rues de Madrid et de Barcelone, sans parler de l'arrivée au pouvoir de nouveaux technocrates issus de l'Opus Dei qui prennent une importance croissante au sein du gouvernement. Franco prend donc le prétexte de l'inauguration de la basilique pour réaffirmer la légitimité du régime.
[...] Le choix du 1 avril 1959 pour célébrer l'inauguration de la basilique n'est pas un choix anodin. Il s'agit du vingtième anniversaire de la victoire franquiste. De plus, en 1959, la guerre civile s'estompe peu à peu dans les esprits, les contestations ont repris, les grèves sont devenues chaque année plus fréquentes et plus étendues notamment à partir de 1956, la mobilisation étudiante est devenue omniprésente dans les rues de Madrid et de Barcelone, sans parler de l'arrivée au pouvoir de nouveaux technocrates issus de l'Opus Dei qui prennent une importance croissante au sein du gouvernement. [...]
[...] Les soldats nationalistes apparaissent ainsi comme des croisés menant une guerre sainte, une croisade à la fois patriotique et religieuse contre les ennemis de la vrai Espagne qui sont diabolisés "Le diable"L43 et souillent la patrie, une bataille du bien contre le mal et donc une bataille juste pour la libération. La cause nationale est devenue une entreprise sainte. La guerre menée a été une guerre en faveur de la défense de la civilisation chrétienne et de ses fondements, religion, famille, patrie . [...]
[...] La victoire du 1er avril 1939 constitue dans la conscience collective nationale un événement phare. Par cette cérémonie qui est une commémoration du souvenir, une sorte de réactualisation de l'histoire, Franco souhaite donc raviver l'enthousiasme populaire. Par le lyrisme, l'emphase, l'évocation des martyrs et des héros, il réintroduit ainsi un passé prestigieux dans un univers contemporain. Ce passé prestigieux passe également par la transformation de la Guerre Civile en véritable Croisade pour une guerre juste et chrétienne. Une Croisade de libération. La fin de la guerre sainte sonne le glas de la division chrétienne. [...]
[...] Ainsi, la poursuite de la lutte est necessaire. Le maintien d'une lutte contre l'Anti Espagne. Franco, en effet, en appelle à la méfiance et à la poursuite de la lutte. On observe dans la dernière partie du discours l'importance du CL de la guerre, L68 "bataille de la guerre" mis en parallèle avec "batailles de la paix", "l'ennemi", L70 "combattants". Ce CL illustre bien la volonté de Franco de poursuivre la guerre en temps de paix. Il exhorte pour cela ses ouailles à ne pas se démobiliser après la bataille, l'espagnol qui vit en temps de paix ne doit pas se reposer, il doit se méfier de l'autre. [...]
[...] Un sang pure de la vrai Espagne, de la seule Espagne. C'est un discours qui reste très racial dans ces subtilités. Conclusion : On a donc l'impression dans le discours de Franco s'adresse à toute la nation Espagnole, et qu'il réconcilie les camps antagonistes de la Guerre Civile, mais en réalité, il ne s'adresse qu'à la vrai nation, qu'aux vrais esapgnols, et qu'aux chrétiens, contre l'Anti-Espagne. Après l'anniversaire de la victoire inauguré à le Valle de los Caidos, d'autres cérémonies en grande pompes vont avoir lieu, le 17 juillet 1961, un défilé commémoratif du soulèvement de 1936, le 1er octobre 1961, une grande cérémonie à Burgos pour fêter l'accession de franco au pouvoir et surtout l'anniversaire des 25 années de paix en 1964. [...]
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