De nos jours, les vacances appartiennent au patrimoine culturel français : les départs sont chose courante que le calendrier inclut. Toutefois, ce n'est pas tant le plaisir recherché pendant les vacances qui est récent mais bien sa conception même, dans des sociétés dominées jusqu'à la deuxième moitié du 20ème siècle par les règles et contraintes du travail. Il faudra tout d'abord passer par le stade des congés payés, qui rendent légitime l'absence du lieu de travail sans craindre de perdre son emploi. Ce temps de loisir évolue lentement dans les consciences et la manière dont il est perçu change progressivement, grâce au développement d'une culture de loisir. Ce loisir s'étend progressivement sur des plages de plus en plus vastes de la vie des hommes, qui désormais y voient des « vacances », attendues, souhaitées, planifiées. Avant de devenir un « devoir social qui tient à l'estime de soi » (Félix Mornand), il faut tout d'abord en faire l'apprentissage et l'intégrer dans les normes de vies, sous le vecteur essentiel : la République et les cadres démocratiques.
[...] Le tournant des années 1960 donne lieu à des changements que ceux qui ont décidé des congés payés et de la semaine de 40 heures n'auraient même pas oser espérer en 1936. Partir en vacances est un déterminant social, une question d'identité. Il y a une hantise réelle de gâcher ses vacances, ne rien en faire. Les choix deviennent de plus en plus personnels et chacun organise et gère son propre temps, dans lequel le travail n'a plus un rôle dominant. Les années 1960 (surtout la fin) marquent le passage à une nouvelle phase. [...]
[...] La mobilité et les migrations sont permanentes. Les vacances sont également organisées : aménager les espaces de loisirs, programmer la durée de leur occupation imposent qu'hébergements et prestations fassent l'objet d'une réservation préalable. Dès lors, des services prestataires se chargent d'organiser les choses: depuis 1901, nombre d'associations proposent des vacances économiques et tout au long du siècle, ce "tourisme social" perdure. Imbrications économiques (facteur d'exclusion) S'il est vrai que les individus continuent d'avoir une perspective régionale et chercher tout d'abord des activités de loisir dans leur région, la mobilité grandissante favorise indéniablement le développement de certaines régions. [...]
[...] Chaque région a ses charmes, et la France est le premier pays touristique dans le monde. Son sol regorge en effet de monuments et vestiges d'une histoire particulière et d'une identité communautaire précise. ( Mais du fait que les frontières deviennent floues entre tourisme, loisir, mobilité ; que tout se recoupe, la non conformité à ce groupement global peut être un facteur conséquent d'exclusion et de stigmatisation. Certaines familles pauvres dont le revenu mensuel est inférieur à 1500€ sont privées de tous les liens sociétaux et des rôles intégrateurs qui en découlent. [...]
[...] La bourgeoisie fait des cures, se déplace dans des villes d'eaux ou de bains. Ceux-ci disposent d'avantage d'un temps de culture de soi. Les touristes du XIXème siècle ont surtout la sensation de renouer avec le passé, avec la nature, alors que plus tard il s'agira de profiter d'un réel acquis social au sens historique. Les vacances restent encore éminemment de l'ordre du domaine privé (vie privée) alors qu'il basculera sur la scène publique. Déplacements du peuple Les déplacements du peuple, au sens de véritables vacances sont quasi inexistants. [...]
[...] Partir en vacances est une révolution dans le sens du repos et de la détente. On s'achète des valises, on s'achète des vêtements adaptés. Les billets de train SNCF congés payés sont près de 40% moins cher que les normaux. De même, l'apparition des chèques vacances est un des vecteurs essentiels de l'incitation à partir en vacances. Suite à la libération, après la Deuxième Guerre mondiale, ces pratiques pénètrent dans la vie et les représentations courantes. Des habitudes nouvelles apparaissent de manière concomitante aux changements de la manière de penser. [...]
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