Au début du XXe siècle, la Russie reste un pays en retard, d'un niveau d'industrialisation bien en deçà de celui des pays européens tels que la France, le Royaume-Uni ou l'Allemagne. Le régime est resté archaïque tout comme le niveau socio-économique. Une telle situation, assez désastreuse, créée les conditions d'éclatement d'une révolution de la population, poussée à bout. Que pourrait apporter un tel changement ? Beaucoup d'améliorations semble-t-il, quand on voit l'immense espoir qu'elle suscite parmi le peuple. Cependant, force est de constater que la situation ne s'embellit pas vraiment avec l'arrivée au pouvoir des bolchéviks, en 1917. La succession stalinienne ne se préoccupe pas non plus du sort du peuple. Toutefois, la propagande, grande réussite de Staline, parvient à cacher la véritable situation sous une apparence idéaliste de monde meilleur, plus juste, plus humain et plus harmonieux, face à un capitalisme de plus en plus dénigré, présenté comme conquérant, impérialiste et malsain. Malheureusement, les tentatives de changements ne sont pas toujours bien perçu par le pouvoir soviétique elargit, c'est-a-dire incluant toute la nomenklatura russe. Un tel gâchis répété ne trouverait-il pas sa source dans le fonctionnement russe depuis 1917 et l'arrivée au pouvoir du parti, qui est toujours resté maître en même temps que son chef, qui profite avec les autres apparatchiks du labeur du peuple, aidé dans son dessein par l'emprise de son idéologie et de ses convictions politique, par sa puissance et son omniprésence, par l'ampleur de sa terreur ? (...)
[...] L'agriculture a donc quelque peu progressée en comparaison à 1920 mais reste peu productive, et l'élevage a vu ses effectifs diminuer par rapport à 1928. En ce qui concerne l'industrie, la centralisation à outrance et la bureaucratisation excessive ont achevées les dernières possibilités de coopérations entre secteurs, usines, régions, et sont à l'origine d'une désorganisation et d'une inefficacité qui ne permirent pas d'atteindre les objectifs escomptés. L'idéologie du régime, qui rejetait certaines évidences scientifiques au profit de théories loufoques telles celles de Lyssenko, qui deviennent, comme d'autres, des références en matière d'agronomie ou pour fixer les objectifs industriels, sont aussi une des causes de l'inefficacité du système soviétique. [...]
[...] Mais la nouveauté réside surtout dans la volonté de stimuler l'industrie par une meilleure prise en compte des ouvriers. Ils devront être stimulés par l'attribution de primes en nature ou en argent en récompense d'un travail plus productif : c'est l'émulation socialiste qui leur permet d'accéder à un meilleur niveau de vie. La réforme amène des résultats, mais ceux-ci sont encore une fois limités et ne concernent qu'une partie de l'économie. Ainsi, l'agriculture progresse mais bien moins que l'industrie, les objectifs de production de biens de consommation ne sont pas atteints, l'industrie électronique est en retard et l'URRS manque toujours de personnel qualifié. [...]
[...] Les russes sont restés dans un climat de guerre, dans une paranoïa orchestrée et justifiant les pires crimes, climat entretenu au fil des ans et qui ne faisaient qu'accroître la puissance d'une idéologie, d'un système dont personne ne pouvait plus échapper, à l'image d'un simple gang. Les années Brejnev sont le début de la fin de l'URSS : la politique communiste est en déroute, l'économie s'écroule et le niveau de vie reste à la traîne. Dès lors, l'URSS s'écroule jusqu'à imploser au début des années 1990. Peut-être aurait-il pu en être autrement et l'utopie des 1ers jours devenir réalité. De telles déconvenues ne remettent pas en cause pour autant la théorie de départ, la manière de la mettre en pratique comptant plus que tout. [...]
[...] Il reconnait les erreurs du communisme de guerre et de la socialisation brutale qu'il a mené dans son pays. Comme il le reconnait en 1921, Le capitalisme est un mal par rapport au socialisme ; par rapport au Moyen-âge où s'attarde encore la Russie, le capitalisme est un bien. Nous avons trop conquis, il faut reculer et faire au capitalisme une place limitée dans un temps limité ; une pause s'avère donc nécessaire dans l'édification du socialisme. Ainsi naît la NEP. [...]
[...] Cependant, bien qu'il souhaite moderniser son pays et permettre l'augmentation du niveau de vie du peuple russe, les choix qu'il fait ne semblent pas satisfaire la grande majorité de celui-ci, à savoir les paysans. En effet, les promesses porteuses d'espoir que Lénine avait formulées avant 1917 et qui lui valurent le soutien massif de la paysannerie ne se concrétisent pas, ou tout du moins pas de la façon dont l'entendaient les paysans. Les menaces de collectivisation inhérentes à la création des sovkhozes, les réquisitions excessives effectuées de manière brutale, les situations de famine ou de disette provoquent l'indignation des paysans qui, de plus, voient leurs récoltes futures compromises. [...]
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