En 1848 la carte de l'Allemagne, définie en 1815 par les puissances prussienne et autrichienne, pose problème. Le morcellement des États, véritables mosaïques de nationalités, ne convient plus à une Allemagne qui désormais aspire à l'unité. La révolution de 1848 permet de dégager nettement les deux questions auxquelles vont devoir faire face les partisans de la nouvelle Allemagne : ses limites géographiques et la nature de ce nouvel État.
Comment est-on parvenu à unifier les aspirations parfois contradictoires sous une même égide et quelle fut-elle ?
[...] La prussianisation de tous des états allemands caractérise ces années. Des lois sont adoptées qui unifient les poids et mesures, la monnaie (le mark) et le droit commercial. Les dernières entraves à la liberté commerciale et industrielle sont levées, ces dispositions étant consignées dans le Code commercial et industriel (Gewerbeordnung) de 1869. La Confédération de l'Allemagne du Nord a donc clairement préparé l'unification politique. Les mesures prises par la Confédération de l'Allemagne du Nord et la Confédération de l'Allemagne du Sud La Confédération d'Allemagne du Nord est liée à chaque état du sud par des traités bilatéraux et à tous par le traité d'union douanière (Zollverein). [...]
[...] Celui-ci se rend indispensable au roi, il impose un régime de dictature, lève illégalement les impôts et force à la réforme militaire de Roon, soutenu par la bourgeoisie d'affaires (SIEMENS, BLEICHRÖDER . ) qui le voit mettre de l'ordre et de l'autorité. Une accalmie de courte durée À la fin des années 1860, la question des duchés va offrir à Bismarck l'occasion de regrouper les inspirations nationalistes derrière les intérêts prussiens. En 1863, le nouveau roi Christian IX remet en question l'autonomie relative des deux duchés réaffirmés par le protocole de Londres signé en 1852. Le gouvernement prussien entend se renforcer en annexant les duchés. [...]
[...] La confédération de l'Allemagne du Nord Elle voit le jour en septembre 1866 et rassemble vingt-trois États. Les premières élections, organisées en février 1867, voient les nationaux libéraux et conservateurs libres, qui soutiennent la politique bismarckienne, l'emporter. La chambre nouvellement élue va voter la constitution de la nouvelle Confédération dont Bismarck a rédigé seul le texte fondamental. Le Conseil fédéral (Bundesrat) est créé, les députés sont élus au suffrage universel masculin et représente le peuple allemand. La prééminence prussienne est assurée par la présidence de la Confédération héréditaire du roi qui signe les traités et dirige l'armée. [...]
[...] L'Autriche fait figure d'obstacle à la constitution de l'unité puisqu'elle domine la Diète de la Confédération germanique. En 1858, la bourgeoisie fonde le Nationalverein qui a pour but de créer une confédération dominée par la Prusse d'où l'Autriche est exclue. De plus, depuis la reculade d'Olmütz les ministres autrichiens ont pris l'habitude d'imposer leurs décisions à la Diète sans en référer au gouvernement prussien. En Prusse en 1860, le roi Guillaume Ier de Hohenzollern veut doter la Prusse d'une forte armée et propose donc une réforme de l'armée présentée par Albrecht von Roon, ministre de l'armée, cette proposition sera la base d'un conflit constitutionnel opposant les conservateurs aux libéraux, d'une part, et le roi aux députés d'autre part. [...]
[...] Ainsi, beaucoup voient dans la Prusse la seule capable d'assurer l'unité allemande, le pilier autour duquel elle pourra s'unifier. L'intégration de l'Empire autrichien, mosaïque de nationalités, dans la Grande Allemagne dont il est question dans les débats au Vorparlement, pose problème. Il apparaît d'abord comme une évidence dans la mesure où les territoires non germaniques (Galicie, Hongrie, Lombardie-Vénitie et Croatie) en sont exclus, bien qu'ils demeurent en union personnelle avec la couronne autrichienne. En 1848, la répression menée par les autorités autrichiennes contre les peuples insurgés de Bohême et de Silésie, la terreur contre révolutionnaire du mois d'octobre qui voit le député démocrate Robert Blum assassiné ainsi que le rappel des représentants autrichiens concourent à l'évincement de celle-ci dans la constitution de la Grande Allemagne, surtout qu'elle refuse de se laisser imposer les frontières de son territoire par une assemblée allemande. [...]
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