Avant même la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France multiplie les marques de reconnaissance envers son Empire. Le gouvernement provisoire, la presse, les partis, tous exaltent la contribution des « 500 000 soldats d'outre-mer » à la victoire et soulignent l'atout impérial pour la reconstruction du pays. Pour s'acquitter de sa dette, la France se dit prête aux plus larges concessions en faveur de ses colonies.
La nouvelle politique coloniale française est esquissée dès 1944 à la Conférence de Brazzaville. Les participants sont animés d'une volonté novatrice et énoncent de grands principes tels que de plus grandes responsabilités données aux colonies, plus de représentation, plus de progrès. Pourtant, les contradictions de cette nouvelle politique apparaissent déjà puisque les recommandations finales se révèlent être conservatrices. En conclusion, la conférence « écarte toute idée d'autonomie ».
Après la guerre, la France entre dans un processus de reconstruction notamment institutionnelle en vue de donner une Constitution à la nouvelle IV République. C'est dans ce cadre que s'inscrit la création de l'Union française, appelée à réorganiser l'Empire mais sans le faire disparaître.
C'est là toute la difficulté de cette union. Elle se veut union librement consentie et innovation progressiste. De quelle manière se révèle-t-elle de fait symbole du difficile abandon des colonies ?
[...] Deviendront-ils des citoyens ? Et dans quelle entité ? Tous les débats se retrouvent dans la presse et la littérature de l'époque, mais aussi dans le processus d'institution de l'UF. Un 1er courant réformateur Première manifestation de l'ouverture, les habitants de l'outremer ont le droit d'élire des délégués dans la future Constituante délégués au total (sur 586), à peu près la moitié d'« indigènes coloniaux, l'autre étant les représentants des Français des colonies, très largement sous- représentés. L'Assemblée constituante élue en octobre 45 est nettement orientée à gauche. [...]
[...] De même, j'ai mentionné l'adoption de la loi Lamine Gueye qui accorde la citoyenneté française. En fait, malgré cette citoyenneté, le droit de vote n'est pas universel (jusqu'en 1956) et s'exerce le plus souvent dans le cadre du double collège : un collège pour la population d'origine métropolitaine, et un collège pour la population locale, avec pour conséquence une surreprésentation de colons, en complète contradiction avec l'égalité de droits affirmée. (Le collège unique ne s'applique qu'au Sénégal, en Nouvelle-Calédonie, en Océanie, et dans les comptoirs indiens.) Enfin, on tarde à appliquer les lois votées en métropole, par exemple l'abolition du travail forcé, puisqu'aucun règlement ne remplace le règlement antérieur, laissant une grande liberté aux employeurs et rendant impossibles les sanctions. [...]
[...] Les élections qui suivent voient le renforcement du courant conservateur dans la nouvelle Assemblée, conforté par les états généraux de la colonisation française qui se tiennent à Paris en juillet-aout et qui regroupent les partisans du maintien des prérogatives françaises. Les élus d'outre-mer expriment quant à eux une volonté d'émancipation plus radicale (notamment F Abbas et les élus algériens pour un Etat algérien associé), mais leurs idées sont rejetées. Le texte adopté est plus conservateur et l'expression d'« Union librement consentie a disparu. [...]
[...] Elles sont également influencées par les récentes agitations anticolonialistes de l'empire : manifestations du 1er mai 1945 en Algérie suivies par la répression à Sétif et Guelma, déclarations d'indépendance en Indochine dans l'année 45. L'empire français est en ébullition. La nouvelle politique coloniale française est esquissée dès 1944 à la Conférence de Brazzaville. Les participants sont animés d'une volonté novatrice et énoncent de grands principes tels que de plus grandes responsabilités données aux colonies, plus de représentation, plus de progrès. Pourtant, les contradictions de cette nouvelle politique apparaissent déjà puisque les recommandations finales se révèlent être conservatrices. [...]
[...] Ainsi, on le voit la création d'une UF ne satisfait pas les anciennes colonies, puisque la remise en cause de la domination se poursuit. Et ce qu'il faut souligner, c'est qu'en répondant par la répression, la France renonce à sa politique d'association, et décrédibilise l'UF, d'autant plus qu'elle fait intervenir les troupes de l'Union (dans la guerre d'Indochine et dans la guerre d'Algérie). Remises en cause en métropole Tout d'abord, on constate c'est la politique économique qui est critiquée avec la naissance du cartiérisme. [...]
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