« L'Europe étant une construction de l'esprit humain à partir d'une réalité géographique mal délimitée, il y a, depuis que les hommes réfléchissent, une immense variété d'Europe. » Cette remarque fondamentale de J. B. Duroselle dans son ouvrage "L'idée d'Europe dans l'Histoire" met en évidence une problématique essentielle de la construction européenne : l'idée d'Europe n'a jamais été une évidence logique. Ses frontières, ses valeurs, son identité en somme, ont toujours fait l'objet de théories divergentes, et quelquefois contraires.
Mais outre cette difficulté à définir l'Europe en tant qu'entité, la volonté de l'après guerre de réunir une Europe morcelée et anéantie par deux conflits mondiaux se heurte à un deuxième problème : quelles doivent être les modalités de cette union ? Sur quelles bases doit-elle s'établir ?
L'idée de former une Europe unie est révolutionnaire en cela qu'elle remet en cause le dogme sur lequel s'est édifiée l'Europe politique depuis le XVIe siècle : la souveraineté absolue de chaque Etat. Aussi cette volonté n'a pu s'imposer d'elle même. Il a fallu attendre qu'elle apparaisse comme une nécessité, un impératif politique. Ce n'était pas le cas au XIXe siècle lorsque Victor Hugo évoquait « les États-Unis d'Europe ». Ce n'était toujours pas le cas dans l'entre-deux-guerres lorsqu'Aristide Briand œuvrait tant bien que mal à la réconciliation franco-allemande.
[...] Quelle union pour l'Europe ? (1947–1957) L'Europe étant une construction de l'esprit humain à partir d'une réalité géographique mal délimitée, il y depuis que les hommes réfléchissent, une immense variété d'Europe. Cette remarque fondamentale de J.B. Duroselle dans son ouvrage L'idée d'Europe dans l'Histoire met en évidence une problématique essentielle de la construction européenne : l'idée d'Europe n'a jamais été une évidence logique. Ses frontières, ses valeurs, son identité en somme, ont toujours fait l'objet de théories divergentes, et quelquefois contraires. [...]
[...] Cependant les opinions publiques européennes restent passablement indifférentes. Le sentiment national reste dominant dans l'immédiat après-guerre, et se double pour beaucoup d'un antigermanisme virulent. A titre d'exemple, il faut attendre 1952 pour qu'ait lieu le premier match de football France- Allemagne. D'une façon générale, les mouvements européens se divisent entre fédéralistes et unionistes. La tendance fédéraliste prône la création à l'échelle européenne d'instances politiques supérieures à chaque gouvernement. L'Europe étant considérée comme un projet politique, on suggère la mise en place d'institutions européennes et éventuellement d'une Constitution. [...]
[...] En effet elle refuse l'aide Marshall, et oblige tous les pays d'Europe Orientale sous son contrôle à l'imiter. Au niveau des opinions publiques, la construction européenne est marquée par la guerre froide : tous les partis communistes se positionnent contre, condamnant un projet considéré comme occidental. B. Le dynamisme des mouvements européens La cause européenne est servie dans la plupart des pays par des mouvements politiques spécifiques qui rassemblent des personnalités d'horizons très divers, à tel point qu'on parle de nébuleuse européenne Une Union européenne des fédéralistes compte près de membres, Churchill fonde un Mouvement pour les Etats-Unis d'Europe et Coudenhove Kallergi une Union Parlementaire européenne L'idée européenne ne concerne pas seulement les cercles politiques, on retrouve dans ces mouvements de nombreux intellectuels, Camus par exemple. [...]
[...] C'était le cas en 1945. Ravagée par la guerre, l'Europe ne pouvait se permettre de se préoccuper que de deux choses : la reconstruction, et le maintien de la paix. Il est très vite apparu que ces deux objectifs ne pourraient être atteints que par une Europe unie, voire unifiée. Pourtant, une nouvelle division voyait déjà le jour dans cette Europe tout juste sortie de la guerre : la fracture entre l'Est et l'Ouest, entre le communisme et le libéralisme. [...]
[...] Ces deux conceptions de l'Europe constituent aujourd'hui encore une des pierres angulaires du débat européen. Cependant, il ne faut pas réduire totalement la nébuleuse européenne, d'une extrême diversité, à cette opposition. D'autres mouvements sont plus marqués politiquement, comme le Mouvement socialiste pour les Etats unis d'Europe C'est en fait l'atlantisme qui constitue le point de synthèse de ces différents courants et qui permet les premières réalisations, avec l'incitation des Etats-Unis. C. Le Congrès de La Haye : une tentative de fonder une Europe politique Ces premières réalisations sous influences américaines sont d'ordre purement économique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture