Dans cette dissertation complète et entièrement rédigée, nous montrerons en quoi l'Union des Eglises, malgré des tentatives réelles pour permettre sa réalisation du XIIème au XVème siècle, est restée infructueuse pour des raisons politiques et identitaires dépassant clairement le cadre spirituel.
Pour ce faire, dans un premier temps nous verrons que des divergences fondamentales existent, déjà difficilement réconciliables, dans un contexte peu favorable au rapprochement. Dans un second temps, nous renforcerons notre démonstration par l'étude des résultats des deux conciles – de Lyon et de Florence – qui vont effectivement tenter concrètement d'unir les Eglises, toujours sans succès.
[...] Pourtant, dans le contexte d'alors d'ambitions d'expansion pour la chrétienté (affrontements avec l'islam sur plusieurs terrains, de l'Espagne à la Turquie, en passant bien entendu par Jérusalem) mais aussi de contrôle des croyants au sein de l'Europe chrétienne, cette séparation du continent en deux ne pouvait apparaitre objectivement comme un acte stratégique. C'est en ce sens que, consécutivement au schisme, plusieurs tentatives, de négociations en conciles, vont tenter de réaliser un objectif: l'Union des Eglises. Cette initiative, en effet, aurait une vocation très simple : il s'agirait, par le dialogue, d'évoquer les différends entre les deux religions et d'essayer de les résoudre, afin de revenir, comme antérieurement à 1054, à l'existence d'une seule Eglise chrétienne, unissant l'ensemble des fidèles d'Europe occidentale et orientale. [...]
[...] Ces brefs rappels historiques ont leur importance. Ils montrent en effet que résoudre l'opposition entre Rome et Constantinople n'aurait pu se faire en se basant sur les différends de 1054 et postérieurs ; les causes de divergences apparaissaient en réalité comme plus profondes, et ayant marqué toute l'histoire chrétienne sur de nombreux sujets. L'Union face aux évènements politiques : une confiance des orthodoxes mise à mal par la croisade et les ambitions occidentales En second lieu, il s'agit de replacer la rivalité religieuse dans un autre aspect, celui des tensions politiques, par ailleurs observables tant avant qu'après le schisme. [...]
[...] Les tensions ne s'achèveront qu'en 1452 avec la ratification de l'Union . opportunément dénoncée un an plus tard par le patriarche choisi par le Sultan turc un an plus tard, celui-ci étant le nouveau maitre de la ville. Pour ces raisons, alors qu'il avait vocation à finalement réunir, « le concile de Florence représente le point à partir duquel le schisme entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe est réellement consommé, » selon un historien orthodoxe qui s'intéresse à cette question en 1991. [...]
[...] En effet, l'organisation de ce concile a été voulue par les deux parties et celui-ci, d'ailleurs, se déroule d'une manière que nous pourrions qualifier de constructive, avançant sur les différends de lectures théologiques et trouvant des points de convergence réels, jusqu'à la signature par les deux parties d'un accord pouvant réellement aboutir à l'Union des Eglises. Il faut comprendre que nous sommes à nouveau dans une période où cette Union apparait comme judicieuse. La menace turque est plus présente que jamais à Constantinople, qui a perdu quelques années auparavant Thessalonique, et l'Empire apparait condamné sans le soutien de l'occident. [...]
[...] C'est en ce sens que le Pape Grégoire lui aussi désireux d'en finir avec la séparation des deux Eglises, qui détourne en Orient les croisés de leurs objectifs premiers, convoque le concile de Lyon. Le Pape sait d'ailleurs pouvoir compter sur la bonne volonté byzantine rarement, dans la mesure où il a d'ores et déjà soutenu l'Empereur contre Charles d'Anjou, à le faire accepter trois conditions qui semblent acceptables - elles sont toutes trois liées à la primauté du pape, alors même que Michel VIII est convaincu que le Pape ne viendra jamais à Constantinople pour en juger et que le dogme orthodoxe n'en sera pas perturbé. [...]
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