Il est habituel d'évoquer le XIXème siècle comme étant le siècle de la naissance des Nations. La question des nationalités atteint d'ailleurs son apogée en 1848, date à laquelle ont lieu les révolutions dans un certain nombre d'Etats européens. Cependant, ce courant qui traversa toute l'Europe ne constitue guère qu'une étape dans le processus d'émergence des nationalités et d'émancipation des peuples. En effet, c'est après 1848 que de nouvelles aspirations apparaissent et que d'autres perpétuent leur développement afin d'obtenir la création d'un Etat nation, c'est-à-dire un Etat dont les citoyens forment un peuple ou un ensemble de populations se reconnaissant comme ressortissant essentiellement d'un pouvoir souverain émanant d'eux et l'exprimant. C'est précisément le cas des aspirations nationales allemandes et italiennes. Les unifications allemande et italienne se déroulent toutes deux au XIXème siècle et ce de manière quasi simultanée. L'unification est un acte qui permet d'amener ou de ramener à l'unité. Ainsi, l'unité allemande s'achève lors de la proclamation du IIème Reich dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles le 18 janvier 1871. De même, les Etats de la botte italienne se retrouvent unifiés par la conquête de Rome le 20 septembre 1870, Rome devenant capitale de ce qui est désormais un Etat unitaire : l'Italie. Tout semble inciter à comparer ces deux pays, qui ont connu un même processus à un même moment, menés par des réalistes s'appuyant sur l'armée, guerroyant contre l'empire austro-hongrois, unifiés autour d'un Etat moteur…
Dès lors, il est possible de se demander si les unifications allemande et italienne sont vraiment comparables. Par delà cette question, les processus d'unification sont-ils identiques ou possèdent-ils un certain nombre de différences ? Est-ce que les faits obéissent à une même logique, ou bien ne représentent-ils que des ressemblances accidentelles ne justifiant en rien qu'on les place sur le même plan ?
Afin de répondre à ces questions, nous verrons que s'il apparaît que les unifications allemande et italienne présentent de nombreuses analogies (I), il n'en reste pas moins que chacun des deux pays se caractérise par un processus d'unification qui lui est propre (II).
[...] Les deux Etats se retrouvent confrontés à la guerre. Cependant, les contextes sont différents tout comme l'utilisation de la guerre. En Allemagne, d'après Bismarck : l'unité se fera non par des discours et des décisions de la majorité mais par le fer et le sang en Italie Cavour évite la guerre. La Prusse a pour but d'asseoir sa suprématie. La victoire contre l'Autriche lors de la bataille de Sadowa le 3 juin 1866 lui permet d'affirmer sa crédibilité sur la scène internationale. [...]
[...] Elle adopte ainsi une législation avancée dans le but de rallier les ouvriers au pouvoir impérial. Enfin, en 1871, le taux d'alphabétisation atteint environ 90% en Allemagne, chiffre totalement opposé à celui de la Sicile mais également inférieur à celui de toute l'Italie. Les unifications allemandes et italiennes sont comparables mais jusqu'à un certain point. En effet, c'est en les comparant que l'on s'aperçoit des différences. Les points pré unitaires mais aussi la symétrie des éléments de 1848 auraient pu faire croire à un processus commun, mais ce n'est pas le cas. [...]
[...] Naissance de l'Italie contemporaine (1770-1922), Paris, Nathan- Université, Fac Un ouvrage qui permet de bien comprendre la formation de l'unité. Ouvrages spécialisés A. Histoire de l'Allemagne, 1.La formation de l'unité allemande 1789-1871, Jacques Droz, Paris, Hatier Université (réédition). Ouvrage détaillé qui permet de bien se rendre compte de la naissance des aspirations libérales et nationales et de la formation de l'unité. B. La formation de l'unité italienne, Paris, Armand Colin C'est un ouvrage détaillé qui rend compte de tous les aspects de la formation de l'unité italienne. C. [...]
[...] Les guerres permettent à la Prusse d'être indépendante et d'unifier l'Allemagne sans que les autres puissances l'en empêchent. Elle permet de convaincre les Etats du sud de se rallier à elle. Bien que le Piémont tente d'éviter les affrontements, le processus d'unification n'échappe pas à moins de trois guerres : mars 1849, mai- juillet 1859 et 1866. Ces guerres sont appelées guerre d'indépendance Le Piémont veut se débarrasser de ses ennemis afin de faire l'unité, mais pas dans le but de construire l'unité autour de la victoire face à un ennemi commun. [...]
[...] De plus, il ne faut pas oublier de citer deux personnages phares des unifications allemande et italienne. Tout d'abord, il s'agit d'Otto Von Bismarck (1815-1898), Premier Ministre de la Prusse en 1862, aristocrate conservateur, il put avec la confiance de son souverain établir une véritable dictature qui devait lui donner les moyens de réaliser son unique objectif : la grandeur de la Prusse. Grâce à la realpolitik, attitude réaliste et pragmatique qui marie l'art du compromis, le sens des opportunités et des alliances, et le recours à la force, il parvint à mener son programme d'unification en moins de dix ans. [...]
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