La République turque voit le jour le 29 octobre 1923, par décision de la Grande Assemblée nationale d'Ankara. L'ascendance du monde occidental a joué un rôle capital dans la création de cette république. L'influence occidentale, qui est soit une réaction contre l'Ouest soit une émanation de l'Ouest, est visible partout : dans l'armée turque, organisée pour contrer la menace d'une conquête de l'Ouest, dans l'agriculture, qui exporte principalement vers l'Ouest, et surtout dans les fondements politiques de l'état turc, reposant sur un état souverain, nationalement homogène, à l'administration centralisée (sur le modèle français), sans parler de l'émancipation des femmes (influencée notamment par les communautés anglophones de l'Ouest), l'éducation, la littérature, l'évolution du langage (...)
[...] Pour le reste, la constitution est un document relativement simple, suffisant pour les besoins d'une nation simple, docile en politique, sans complexité dans son organisation. Pour un tel peuple, habitué au commandement absolu du sultan et de ses ministres, une structure politique très simple est nécessaire. Un parlement élu, la Grande Assemblée nationale, est investi des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Afin d'empêcher l'assemblée de devenir un groupe militaire, on ne permet pas aux officiers de l'armée d'y siéger. Cela assure une administration purement civile, libre de toute influence militaire. [...]
[...] La signature du traité signifie la victoire des idéaux nationalistes et la fin de la domination alliée et de l'ascendance étrangère sur la vie interne de la Turquie. C'est aussi la reconnaissance de la République de Turquie, qui retrouve respect, pouvoir, prestige, indépendance et sécurité. La Grèce se consacre désormais à ses problèmes internes et tente de recouvrer une stabilité politique et économique. Un million de réfugiés de Thrace Orientale et d'Asie Mineure se sont tournés vers la Grèce, à l'ouest de la Maritsa, où déjà une population de quatre millions de personnes survit difficilement avec les ressources locales. [...]
[...] La Turquie prend pied solidement en Europe et n'est plus restreinte à l'Asie Mineure et à une possession conditionnelle de Constantinople. C'est aussi la fin des aspirations grecques aux dépens de la Turquie. Les Grecs abandonnent officiellement, par l'armistice de Mudania du 14 octobre, leurs revendications concernant Smyrne et la Thrace orientale. Les Turcs victorieux obtiennent tout ce qu'ils avaient revendiqué dans leur Pacte National. A la fin de la guerre gréco-turque, Lloyd George, voyant l'effondrement de sa politique, donne sa démission au roi le 19 octobre. [...]
[...] De plus, les voies de communication par mer des grecs sont ouvertes, tandis que les forces turques, par la nature de leur pays et leur manque de moyens de transport, sont coincées au centre de l'Anatolie et forcées de survivre avec les moyens dont ils disposent à l'intérieur. Début 1921, les Grecs et les forces alliées s'inquiètent de leur position militaire. Les Grecs trouvent difficile l'occupation des provinces asiatiques, et les Turcs gagnent en force. En février, une conférence est donnée à Londres, à laquelle participent les délégués grecs, les représentants turcs de Constantinople, et les Turcs kemalistes. [...]
[...] L'Italie saisit les provinces de Tripoli et de Benghazi en Afrique du Nord. Et les états des Balkans conquièrent toutes les provinces européennes de l'Empire à l'ouest du fleuve Maritsa. Ainsi, en 1913, la tentative de réforme turque a pour résultat la perte de la Macédonie, ce que devait précisément empêcher la révolution. La Turquie connaît une plus grande désillusion encore en choisissant de s'engager dans la guerre de 1914-18. La Turquie voit la Russie comme l'ennemi absolu, dont la victoire éventuelle ne pourra se faire qu'à ses dépens. [...]
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