Qui sont les Tsiganes ? Cela semble difficile à définir. ‘Tsiganes' est devenu au XIXème le terme pour regrouper de nombreuses communautés issues principalement de trois familles : les Roms qui parlent le romani et sont présents dans le monde entier, majoritaires en Europe de l'Est, les Gitans ou Kalé localisés en Espagne, au Portugal et au Brésil et les Manouches ou Sinté, majoritaires en France. Leur folklore fait rêver : qui n'a pas dansé sur les Gipsy King ou rêvé de savoir jouer comme Django Reinhardt ? Pourtant, lorsqu'on passe sur le plan social, la réalité est autre : Séparés en de nombreux groupes aux langues et aux modes de vie très différents, les Tsiganes semblent incapables de faire entendre leurs droits dans une société qui les rejette depuis la nuit des temps. Pourchassés mais aussi déportés et exterminés, ils sont devenus des parias de l'Histoire. Or, aujourd'hui, ils pensent et veulent croire qu'une nation peut exister sans Etat. Car ils ne revendiquent aucunement un pays et refusent l'assimilation forcée : Hommes fiers, ils ne désirent qu'une chose : être reconnus avec leur culture, leurs croyances et leur langue, pour former une unité.
C'est cette exclusion qui date depuis des millénaires que nous tenterons de décrire .Tout d'abord, leurs origines et le début de l'oppression, puis l'horreur nazie qui a exterminé de 500 000 à 800 000 d'entre eux et fit de leur disparition une réalité presque tangible. Cette extermination a failli être oubliée à jamais car les Tsiganes ne parlent pas des morts, les études sur ce sujet sont donc rares si on les compare aux travaux similaires menés sur les Juifs. C'est donc sur ce point que j'insisterai car il est peu connu. Aujourd'hui, confrontés à une industrialisation et une urbanisation généralisée, ils doivent s'organiser à l'échelle internationale, les choses changent petit à petit même si l'exclusion reste très importante comme nous le verrons avec l'exemple français.
Pour faire ce travail je me suis majoritairement inspirée de deux ouvrages : Isabel Fonseca : Enterrez moi debout, l'odyssée des tsiganes et Guenter Lewy : La persécution des
Tsiganes par les Nazis, ouvrages que j'ai lus et résumés. J'ai aussi lu beaucoup d'articles (notamment pour la période actuelle) car j'ai eu la chance d'obtenir une revue de presse et je me suis inspirée de l'ambiance très particulière en regardant des films comme Gadjo Dilo (« l'étranger fou » en romani) de Tony Gatlif ou en lisant des romans comme Grâce et Dénuement d'Alice Ferney.
[...] Mais le gel de la mobilité est maintenu malgré quelques dérogations. Il faut noter que, pour la première fois, les Tsiganes blancs c'est-à-dire les voyageurs de type tsigane n'étaient pas inclus dans la mesure, ce qui renforce son caractère racial. Mais ce n'était que partie remise. Le 7 octobre 1940, Hitler désigna Himmler commissaire du Reich pour le renforcement des spécificités nationales. En avril 1940, il commence le plan prévu antérieurement et concernant en priorité les Tsiganes des zones frontalières. [...]
[...] Globalement, beaucoup de tsiganes souffrirent de la faim et du froid et moururent. De plus, ils avaient une interdiction absolue de retourner en Allemagne fusse pour un court séjour ceux qui étaient attrapés étaient envoyés en camps de concentration. Il faut aussi noter, l'expulsion des Tsiganes d'Alsace-Lorraine et de Prusse Orientale : ces derniers ballottés d'endroits en endroits finirent à Auschwitz La ségrégation sociale Il y a eu des tentatives de lois contre les Tsiganes. Le premier projet a d'abord vu le jour en 1936. [...]
[...] Au début de la guerre, les Tsiganes purs furent visés puis ce furent les Mischlinge Le cas des Tsiganes autrichiens Comme pour la déportation au Gouvernement Général, les autorités envisageaient une déportation pour les Tsiganes autrichiens. Ils furent d'abord internés, puis, vers la fin Tsiganes furent déportés à Lodz, dans le ghetto juif. Ils étaient entassés dans des conditions déplorables ; bientôt, le typhus ravagea le ghetto. Fin décembre Tsiganes étaient décédés de la maladie qui se propageait rapidement : même le directeur du camp mourut. [...]
[...] Bien sûr, pour certains, ces deux traits étaient liés (ils sont asociaux car ils ne font pas partie de la pure race aryenne) mais il résulta de ces deux axes différentes décisions contradictoires : parfois c'étaient les Tsiganes purs qui étaient sauvés (caractère racial), parfois c'étaient les Tsiganes socialement adaptés (caractère social). On estime à le nombre total de victimes tsiganes durant la guerre. Les pertes furent donc colossales. Le 9 décembre 1948, la Convention pour la prévention du crime de génocide est approuvée par l'assemblée générale des Nations unies. [...]
[...] Les Tsiganes sont différents et cela dérange. Ils ont donc, comme les Juifs, été accusés de tous les maux possibles et imaginables ; on les a transformés en bouc émissaires. Cela se voit dans notre langage, par exemple, en anglais le verbe to gyp signifie escroquer, et il n'est pas rare d'entendre on dirait un gitan Certes, ils ont un comportement parfois négatif mais les chercheurs l'assimile plutôt à une obligation : la discrimination les a très souvent poussés au vol et à la mendicité. [...]
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