La période après la Deuxième Guerre mondiale est une période de véritable rupture quant à la tradition américaine dans leur politique étrangère, habituellement isolationniste. De la fin du XVIIIe siècle à 1940, les Etats-Unis se sont maintenus à l'écart des grandes puissances et leur système d'alliances, quel que soit leurs but et organisation. Toutefois, une telle « neutralité » à l'américaine ne pouvait pas être maintenue face à la force grandissante du pays. Brusquement, entre 1941 et 1945 ils se trouvent propulsés, sans l'avoir vraiment voulu, au premier rang de l'ordre mondial. Dès lors, il leur est difficile de négliger ce qui se passe en dehors de leur frontière. « Devaient-ils, les hostilités achevées, revenir à leur tradition ou, au contraire, accepter des responsabilités internationales qu'ils avaient jusqu'alors refusé ? »
La nécessité de trouver une réponse à cette question se pose en 1945 devant un certain Harry Truman. C'est bien lui qui remplace le 12 avril 1945, presque au hasard du destin, le Président Roosevelt lors de la conférence de Potsdam (17 juillet – 2 août 1945), suite à la mort de ce dernier. La mort du Président Roosevelt, malade depuis des mois, met le nouveau Président Truman dans une situation extrêmement difficile, car tout en étant le colistier de Roosevelt depuis 1944, il n'est aucunement préparé à une tâche aussi immense. En effet, l'entrée de Truman dans la politique est relativement récente et il dispose d'une expérience minuscule dans les affaires internationales. Né en 1884, à Lamar (Missouri), en adolescence il subit la faillite de sa famille auparavant aisée, ce qui l'interdit de faire les études supérieures. Il est donc contraint d'essayer une multitude de métiers : chronométreur, employé de banque, agriculteur. La guerre le soustrait de ces recherches du succès. Envoyé à l'Europe, il revient avec honneur : le grade de capitane et une excellente réputation d'un véritable leader. Il ouvre une chemiserie, mais est vite ruiné. Enfin, ses échecs commerciaux lui pousse à la politique : il commence par se faire élire pour le mandat local en 1922, grâce à la « machine » démocratique, pour être enfin élu, en 1934, au Sénat des Etats-Unis. En dépit d'une entrée aussi tardive sur la scène politique, il s'intéresse à la « Commission chargée de la mise en état d'alerte de l'armée » et parvient à faire des économies dans le budget militaire. Il est ainsi choisit par Roosevelt comme colistier, mais reste à l'écart du véritable pouvoir : il ignore même que les Etats-Unis disposent d'arme atomique.
[...] Il s'en tirera fort bien, à la surprise générale. Même l'opinion, plutôt réticente, le réélit contre toute attente en 1948. Dans un environnement d'inquiétude au sein de son pays, perçu par le public comme un falot Truman réussit à marquer le début d'une période nouvelle dans la politique américaine. Si Edward CORWIN décrit la Constitution américaine de 1787 comme une invitation à la lutte pour le privilège de diriger la politique étrangère c'est bien cette invitation que Truman utilise jusqu'au bout, pour entamer ce qui sera connu sous le nom de la présidence impériale Dès lors, Truman s'implique d'une manière intensive dans la politique étrangère des États-Unis : un capitaine de la guerre froide comme le nota André FONTAINE, il met terme à la guerre dans le Pacifique et juge son imposition en Europe nécessaire. [...]
[...] American Foreign Policy and the Limits of Power: Eastern Europe 1946-50», Journal of Contemporary History, volume 21, juillet 1986, pp. 347-366. CHALBERG, John C., Review: Keeping Cool with Harry», Reviews in American History, volume 13, juin 1985, pp. 262-268. OFFNER, Arnold A., Reviewed Work(s): From War to Cold War: The Education of Harry S. Truman by Robert James Maddox The American Historical Review, volume 95, juin 1990, pp. 938-939. [...]
[...] La mort du Président Roosevelt, malade depuis des mois, met le nouveau Président Truman dans une situation extrêmement difficile, car tout en étant le colistier de Roosevelt depuis 1944, il n'est aucunement préparé à une tâche aussi immense. En effet, l'entrée de Truman dans la politique est relativement récente et il dispose d'une expérience minuscule dans les affaires internationales. Né en 1884, à Lamar (Missouri), en adolescence il subit la faillite de sa famille auparavant aisée, ce qui l'interdit de faire les études supérieures. Il est donc contraint d'essayer une multitude de métiers : chronométreur, employé de banque, agriculteur. [...]
[...] Dans la dimension européenne, ceci permet à Truman de ne pas attendre l'aide de l'URSS dans la guerre contre le Japon, l'Union soviétique devant intervenir en Manchourie le 1er novembre, selon l'accord de janvier 1945. On y voit déjà la volonté d'instaurer une paix américaine, un peu malgré les alliés européens, d'où l'affirmation de Truman dans ces Mémoires, je ne permettrais pas aux Russes de contrôler quelque partie du Japon que ce soit. La paix était bien une paix américaine, puisqu'elle avait été imposée par la bombe atomique. L'Amérique sortait renforcée de la guerre et prête à imposer son hégémonie aussi longtemps que durerait son monopole atomique. [...]
[...] Sous peine de passer pour une marionnette des communistes en continuant une politique d'intervention minimale dans l'Europe de l'Est, Truman va se croire contraint de réagir par la force en Corée chose que va faire baisser sa popularité (jusqu'à jusqu'à ce qu'il renonce à se représenter. [...]
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