Cet exposé résume de manière très claire le rôle qu'ont joué les monarques anglais de 1750 à 1850 dans la vie politique anglaise. Il montre, en distinguant les périodes et les règles et en dégageant les grandes problématiques de la période, que l'autorité royale s'est définitivement affaiblie au profit du Parlement durant la période considérée - malgré une brève tentative de restauration fin XVIII.
[...] En fait, George III par exemple n'a jamais eu l'occasion d'appliquer une seule fois cette doctrine. Ce discrédit du pouvoir royal renforce naturellement le poids du Cabinet et du Parlement. L'une des règles fondamentales non écrite britannique est celle de la neutralité politique du souverain, qui est l'essence même de la monarchie constitutionnelle. Dès le XIXe siècle, les prérogatives du monarque, si elles sont formellement nombreuses, sont purement nominales et subordonnées au consentement du Premier ministre et des membres du Cabinet concernés le roi intervenant pour ratifier leur utilisation. [...]
[...] A cet égard, le règne de Victoria peut être considéré, selon l'expression de Roland Marx, comme l'époque de la réconciliation des Anglais entre eux, de la Couronne et du peuple Conclusion La Couronne est la plus ancienne des institutions anglaises, dont dérivent toutes les autres, qu'elles soient parlementaires, judiciaires, exécutives et même ecclésiastiques. Elle remonte au IXe siècle et n'a souffert qu'une interruption sous Olivier Cromwell, de 1649 à 1660. Ainsi, tandis que les gouvernements et les majorités passent, la monarchie, elle, demeure. [...]
[...] Si elle peut user de son influence sur les hommes politiques, la reine accepte de régner sans gouverner. C'est grâce à elle que la pratique parlementaire du pouvoir s'impose. L'institution du Premier ministre a longtemps conservé un caractère quasi officieux. Son autorité s'affirme dès les premières décennies du XVIIIe siècle, sous les trois premiers hanovriens, et s'établit définitivement, dans son sens parlementaire, à la fin de ce siècle, avec Pitt (qui oblige le roi à choisir le premier de ses ministres dans la majorité, au sein des Communes) et Lord North. [...]
[...] En 1867 Walter Bagehot, célèbre constitutionnaliste britannique, écrira : le monarque détient le droit d'être consulté, le droit d'encourager, le droit de mettre en garde (La Constitution anglaise, 1867). Bibliographie indicative Histoire du XIXe siècle, Serge Berstein et Pierre Milza, Hatier, Paris Ouvrage clair pour comprendre l'essentiel de la vie politique britannique à partir de 1815. Décrit bien les données générales du problème. Utile pour les révisions - peu précis mais très clair. Histoire du peuple anglais au XIXe siècle tomes 1 et Elie Halévy, Hachette, Paris Un ouvrage très exhaustif, qui problématise bien le sujet. [...]
[...] Contre le rôle croissant du Cabinet, on voit donc se dresser à partir de 1860 le premier Hanovre véritablement anglais George III. Bon connaisseur de la tradition anglaise, il veut le respect des principes fondamentaux mais entend jouer le rôle que la Constitution lui réserve de droit. Il veut donc consommer à son profit une restauration de l'autorité monarchique affaiblie, gouverner l'Angleterre comme les autres rois d'Europe gouvernent leurs Etats, comme lui-même gouvernait son électorat de Hanovre : c'est de ce jour-là que date en Angleterre l'ère de la réaction tory. [...]
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