La IIIe République est proclamée le 4 septembre 1870 au balcon de l'hôtel de ville parisien par les parlementaires républicains, dont Gambetta, à la suite de l'effondrement de l'Empire napoléonien. Un gouvernement dît de défense nationale est rapidement mis en place, la guerre n'étant pas totalement finie. Ce gouvernement d'urgence tente de maintenir un exécutif en France après la chute de l'Empire.
En 1885, la IIIe République affronte la crise du boulangisme.
Par République, on entend une forme constitutionnelle de l'Etat consubstantiel au peuple. C'est un régime mais c'est aussi un peuple qui adhère à ces institutions républicaines, l'existence de la République étant conditionnée à la participation active du peuple au régime (contrairement à la monarchie).
Or à la suite des élections exigées par Bismarck, une Assemblée « de circonstance » est élue avec une forte majorité monarchiste et bonapartiste. Cette contradiction apparente entre la vision politique des parlementaires et la nature du régime est le véritable point de tension inhibiteur à l'affirmation d'une République républicaine, c'est-à-dire à une République qui respecte et se conforme à l'esprit républicain et à ses idéaux. L'esprit républicain se caractérise par la volonté d'intégration politique mais aussi sociale du peuple : il s'agit de rassembler, de souder le peuple autour de grandes valeurs telles que la laïcité ou l'éducation afin de raviver le patriotisme et le sentiment de Nation. Il existe une dichotomie entre la vision monarchiste des parlementaires et la nature républicaine du régime.
Comment la Troisième république surmonte-t-elle cette contradiction apparente pour à terme s'imposer institutionnellement mais aussi dans la société française, à travers l'incarnation de l'esprit républicain par ses acteurs ? Comment les républicains ont-ils imposé une Troisième République républicaine en France entre 1870 et 1885, malgré les réticences des hommes au pouvoir ?
[...] Révisions républicaines et fonctionnement du régime Les républicains au pouvoir opèrent certaines modifications sur l'ensemble institutionnel existant. En premier lieu, les républicains par la révision du 21 juin 1879 refixent la Chambre à Paris, quittant ainsi Versailles. Puis, par la révision du 14 août 1884, ils précisent que la forme républicaine du gouvernement ne peut faire l'objet d'une proposition de révision interdisent la candidature à la présidence aux membres des familles ayant régné sur la France et suppriment les prières publiques lors de la réunion des Chambres ainsi que la catégorie des sénateurs inamovibles. [...]
[...] Il est alors remplacé par Mac- Mahon qui se prête à une intense politique antirépublicaine. Thiers est écarté du pouvoir car il a fait le choix de la République (et non parce qu'il choisit une République conservatrice). Bien que les conditions à une Restauration semblent posées, la conversion d'une figure éminemment monarchiste au républicanisme, même modéré, souligne le risque de propagation de l'esprit républicain au sein du Parlement. L'échec définitif de la Restauration Le problème de la Restauration bute sur les conceptions opposées entre légitimistes (Duc de Chambord) et orléanistes (comte de Paris). [...]
[...] pour ensuite s'ancrer dans la société française (1877-1885) Les institutions sociales qui diffusent l'esprit républicain L'école, bastion de l'éducation républicaine et anticléricale Une fois au pouvoir, les républicains s'attachent à diffuser l'esprit républicain dans la société. Cet esprit, imprégné du positivisme, doit permettre le recul de l'influence de l'Eglise, notamment par l'instruction. Les républicains adoptent alors le programme ternaire : gratuité, obligation, laïcité de l'enseignement primaire. Par laïcité, on entend la neutralité de l'école en matière religieuse. Bert et Ferry (ministre de l'Instruction à partir de 1879), portés par l'opinion et les mouvements maçonniques, décident de rétrécir le champ d'activité des congrégations enseignantes et de favoriser en concomitance la laïcité sur le plan national. [...]
[...] Comment les républicains ont-ils imposé une Troisième République républicaine en France entre 1870 et 1885, malgré les réticences des hommes au pouvoir ? Mon objectif est de vous montrer que la Troisième République devient républicaine en deux temps. En premier lieu, elle s'impose politiquement à travers des hommes au pouvoir qui se républicanisent et donc modifient les institutions. Dans un second temps, l'esprit républicain se diffuse dans la société française grâce à la sphère politique, à travers de grandes institutions sociales et le culte de lieux de mémoire républicains. [...]
[...] Les délits concernant la presse sont clairement encadrés : il est interdit de calomnier, d'insulter les chefs d'Etat ou d'inciter au meurtre et à la désertion. La presse française se développe, touchant plus de lecteurs, et devient source d'éducation des citoyens. La place des journalistes grandit dans la vie politique. Le journal Lacroix est par exemple fondé en 1880, et devient un quotidien en 1883. Les lieux de mémoire qui renforcent le caractère républicain Les républicains, après avoir forgé les institutions, redéfinissent le paysage, le cadre de la société. [...]
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