Les trois traités rassemblés ici, présentent trois visages de la France coloniale, à trois époques différentes : 1851, 1881, et 1892. Ils présentent les différents intérêts français, mais aussi les intérêts africains. Les Français sont intéressés par le commerce avec les pays africains (débouchés des produits français, production africaine bon marché pour la métropole) et aussi un certain prestige pour conserver leur place de puissance européenne voire mondiale. Les Africains y trouvent un certain enrichissement et un caractère de domination sur les autres peuples africains. En 1851, la France installe ses premiers comptoirs sur les côtes des rivières du Sud (Guinée) : ce sont surtout des traités de commerce, comme le traité franco-dahoméen, qui servent à garantir le commerce entre les pays africains et la France. En 1842, c'est la fondation des premiers comptoirs fortifiés en Côte-d'Ivoire, notamment Grand Bassam. Les premiers protectorats apparaissent vers 1879 pour la France : surtout au Congo, puis en Guinée, avant de l'étendre à tous ses anciens comptoirs. Au Dahomey, le protectorat sur le Cotonou en 1863, effectif en 1879, s'étendit sur tout le pays dès 1892. Les protectorats sont ensuite systématiquement appliqués sur les territoires colonisés.
Le premier traité a été conclu par un lieutenant de vaisseau, Auguste Bouêt et Ghézo, roi du Dahomey (règne de 1818 à 1858) : c'est un traité de commerce qui légitime les relations commerciales entre la France et le royaume du Dahomey. Le texte se compose en 6 parties : tout d'abord, il y a une sorte de récapitulatif qui présentent les personnes signataires du « contrat » ( Bouêt, Ghézo), la date (1 juillet 1851) (l.1 à 5). L'article 1 est un compromis, faisant suite à une formule de politesse d'usage, qui assure protection et liberté de commerce aux ressortissants français dans la mesure où es coutumes du Dahomey sont respectées (l.10 à 12). Ensuite vient une énumération de conditions commerciales qui permettent le développement des relations entre le Dahomey et la France et garantissent une certaine sécurité à ces « industries naissantes » (l.13 à 39). L'article 9 demande au roi du Dahomey de détruire ses fortifications (l.40-42). Puis c'est au tour des missionnaires d'être protégés par le roi Ghézo (l.43-45). Enfin, c'est une formule d'usage pour finir le document administratif, saluant le roi du Dahomey, et finissant par la signature de l'envoyé français. (l.46-51)
Le deuxième document est un traité instaurant un protectorat sue le royaume du Bélédougou, signé à Mamakomo le 26 octobre 1881 entre le docteur Bayol et le chef peul Mamadi. Le début du traité présente les personnages et leurs fonctions (Bayol est un médecin de la marine, chevalier de la Légion d'honneur) ainsi que des formules d'usage pour le roi du Bélédougou (l.4-8). Ensuite, c'est l'instauration du protectorat sur le pays indépendant du Bélédougou (l.9). L'article 2 exclut les autres pays du Bélédougou (l.10). Les 4 articles suivants règlent le commerce et défendent les intérêts de la France (l.11-17). Enfin, c'est un paragraphe sur l'attente de l'approbation du Président de la République, ainsi que le rappel de la date (26 octobre 1881) et les signatures de Bayol, du roi Kéké Mamadi et d'un « témoin » Ernest Noirot. (l.18-24).
Le troisième traité, enfin, règle le protectorat sur le Nord de la Côte d'Ivoire, signé par le capitaine Binger et le roi de Diammala en 1892. Il débute par une courte introduction rappelant les personnes concernées (le capitaine Binger, le roi de Diammala), la date (24 juin 1892) (l.1-4). L'article 1 fixe le protectorat sur les Etats du roi du Diammala (l.5). Les 3 articles suivants traitent du commerce et garantissent les droits français (l.6-9). Ensuite le traité place sous protection les missionnaires qui viendraient s'établir dans les Etats du Diammala (l.10-12). Après c'est l'affirmation de la souveraineté française qui peut intervenir directement dans les affaires du Diammala avec les autres protectorats français et la France lui interdit de signer une autre convention avec un autre pays (l.13-16). Ensuite, c'est la mention d'un cadeau annuel au roi du Diammala (25 fusils) (l.17-19). Enfin, c'est l'attente pour ratifier le traité de l'approbation de la République française ainsi que des formules d'usage (l.20-22).
Tout d'abord, la France bénéficie d'avantages le plus souvent acquis sous la contrainte : les traités font part d'un compromis illusoire, avec une relation exclusive avec la France qui se garantit une certaine protection africaine. Enfin, ces traités montrent la réalité du commerce franco-africain entre négriers et « entrepreneurs libéraux » : c'est le recul de la traite négrière sur tout le continent africain, l'essor du commerce dit licite, et l'inondation de produits français sur le continent africain.
[...] Bibliographie _Les armes retournées, colonisation et décolonisation française, André Nouschi, éd Belin _Culture coloniale, la France conquise par son Empire 1871-1931, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, éd Autrement _L'Afrique au 20e siècle, Hélène d'Almeida Topor, éd Armand Colin. [...]
[...] Ils veulent plus de liberté pour leur commerce, - en 1848, l'esclavage est aboli dans toute l'Europe. Victor Schœlcher en est le principal instigateur. Visitant Cuba, il y est révolté par l'esclavage . De retour en France, il publie des articles, des ouvrages, multiplie ses déplacements d'information et adhère à la Société pour l'abolition de l'esclavage. Il n'aura de cesse que de lutter pour la libération des esclaves En tant que président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage en France et dans ses colonies. [...]
[...] Enfin, c'est l'attente pour ratifier le traité de l'approbation de la République française ainsi que des formules d'usage (l.20-22). Tout d'abord, la France bénéficie d'avantages le plus souvent acquis sous la contrainte : les traités font part d'un compromis illusoire, avec une relation exclusive avec la France qui se garantit une certaine protection africaine. Enfin, ces traités montrent la réalité du commerce franco-africain entre négriers et entrepreneurs libéraux : c'est le recul de la traite négrière sur tout le continent africain, l'essor du commerce dit licite, et l'inondation de produits français sur le continent africain. [...]
[...] Fait double à Abomey, le le` juillet 1851. Pour le Président, l'officier français en mission Signé : A. BOUÊT. Cité par R. Cornevin, Histoire du Dahomey, Berger- Levrault La conquête de l'Afrique de l'Ouest : protectorat français sur le Bélédougou/Guinée (1881) Extrait du traité entre le Bélédougou et la France, signé à Mamakomo le 26 octobre 1881, entre le docteur Bayol et le chef peul Mamadi. Le Bélédougou, pays indépendant, désireux de témoigner aux Français la grande estime et la profonde sympathie qu'il a pour eux, a signé avec le gouvernement de la République française, le traité suivant : Kéké Mamadi, fils de Kama, roi du Bélédougou, au nom de sa famille et de tous les habitants de son royaume, et le docteur Jean Bavol, médecin de lère classe de la marine, chevalier de la Légion d'honneur, représentant le gouvernement de la République française, ont signé d'un commun accord ledit traité. [...]
[...] Enfin, c'est un paragraphe sur l'attente de l'approbation du Président de la République, ainsi que le rappel de la date (26 octobre 1881) et les signatures de Bayol, du roi Kéké Mamadi et d'un témoin Ernest Noirot. (l.18-24). Le troisième traité, enfin, règle le protectorat sur le Nord de la Côte d'Ivoire, signé par le capitaine Binger et le roi de Diammala en 1892. Il débute par une courte introduction rappelant les personnes concernées (le capitaine Binger, le roi de Diammala), la date (24 juin 1892) (l.1-4). L'article 1 fixe le protectorat sur les Etats du roi du Diammala (l.5). Les 3 articles suivants traitent du commerce et garantissent les droits français (l.6-9). [...]
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