Après la démission du général de Gaulle, les trois partis vainqueurs des élections du 21 octobre 1945 restent en présence.
Mais le parti socialiste craint ce cas de figure, car il redoute d'être l'otage du PC dans la mise en place d'une démocratie populaire comme ce fut le cas en Europe de l'est, c'est pourquoi le PS préfère un gouvernement à trois avec le MRP. Quant au MRP, il hésite entre l'opposition (soit quitter l'assemblée, joindre l'opposition et ainsi apparaître comme le parti du Général de Gaulle) et la participation au gouvernement afin d'éviter de laisser le champ libre aux communistes. Finalement, les dirigeants du MRP décident de participer au gouvernement. Tout simplement pour éviter de basculer dans le communisme. La réunion de ces trois grands partis pour former un gouvernement s'appelle le tripartisme (...)
[...] Le cadre de ce revirement est les grèves à la régie Renault. Alors qu'en avril 1947, la CGT avait tenté de freiner ces grèves spontanées chez Renault, au début du mois de mai, elle décide de les encadrer. Dans le même temps, les députés communistes décident d'interpeller le gouvernement Ramadier sur sa politique salariale chez Renault, alors même q'ils en font parti. C'est leur 1ère forte opposition. Dans le domaine colonial, les communistes ont approuvé dans un premier temps la politique de reprise en main des colonies après la libération. [...]
[...] Les communistes et les socialistes perdent la majorité à l'Assemblée constituante. C'est Georges BIDAULT, membre du MRP, qui devient le président du gouvernement provisoire. Dans le cadre de l'Assembles constituante, le MRP veut transformer le projet de constitution pour le rendre conforme à sa conception du pouvoir. Il passe un compromis avec les partis de gauche qui garantit la prépondérance de l'Assemblée nationale qui sera élue au suffrage universel. (La 2nde assemblée et le président n'auront qu'un pouvoir restreint). Le général de Gaulle condamne ce projet dans le discours d'Epinal du 22 septembre 1946. [...]
[...] Les communistes et les socialistes veulent une assemblée unique toute puissante. Le MRP, au contraire, craint que cette assemblée unique ne soit l'instrument d'une dictature communiste. Il voudrait qu'il existe un contrepoids au pouvoir de l'assemblée : une seconde assemblée et un président de la République qui disposerait d'un certains nombres de prérogatives. Le MRP siège au côté des socialistes et des communistes, fait parti du même gouvernement, pourtant ils le considèrent comme un parti d'opposition. Les socialistes et les communistes présentent un projet de constitution qui est conforme à leur conception du pouvoir contre l'avis du MRP, leur partenaire à l'Assemblée. [...]
[...] Quoiqu'il en soit, cette élection a le mérite de faire sortir la France du provisoire. L'élection à l'Assemblée Nationale a lieu le 10 novembre 1946. Elle confirme la prééminence des trois grands partis qui forment le tripartisme. Pourtant, il existe une menace, car le parti socialiste recule et qu'au contraire les radicaux et les modérés progressent. Cette situation fait que les radicaux et les modérés pourraient servir d'appui à deux des partis du tripartisme s'ils voulaient éliminer le troisième. En décembre 1946 est élu le Conseil de la République, qui est la 2ème chambre. [...]
[...] Le gouvernement ne peut plus continuer dans ces conditions. Paul Ramadier, président du conseil, renvoie les ministres communistes du gouvernement. Les communistes et une partie des socialistes pensent que ce n'est qu'un incident et que les communistes reviendront rapidement au gouvernement, conformément au tripartisme. [La guerre froide rendra ce retour impossible, on ne connaîtra plus de ministres communistes avant 1981]. [...]
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