Après la Seconde Guerre mondiale, la France entre dans une longue période de croissance économique (5 % par an en moyenne) à laquelle l'économiste Jean Fourastié donnera le nom de "Trente Glorieuses". La croissance se brise cependant au début des années 70 donnant naissance à une longue période de croissance hésitante (plus ou moins importante) qui ne retrouve pas cependant les valeurs de la période 1945-75.
L'économie française connaît une modernisation qui touche tous les secteurs de l'économie et transforme profondément ceux-ci. L'agriculture française, qui était profondément traditionnelle et peu tournée vers le progrès, connaît d'importantes mutations qu'il faut notamment relier à la création de la Politique Agricole Commune (PAC) en 1962 (...)
[...] C'est également l'Etat qui favorise la concentration des entreprises françaises afin de disposer de grands groupes capables d'affronter la concurrence internationale. Depuis le lendemain de la guerre, l'Etat est aussi patron car de nombreuses entreprises (banques et assurances notamment) ont été nationalisées. Cela donne au pouvoir les moyens de peser sur la conjoncture (le crédit) en même temps que l'action sur la monnaie [1960 : création du nouveau franc] permet de maintenir une inflation qui ne rend pas l'endettement des ménages trop dramatique. Enfin, l'Etat est également le garant de l'Etat-providence qui explique les nouvelles données du marché français. [...]
[...] En un demi-siècle, les évolutions au plan économique, social et culturel ont été remarquables par leur intensité. La France est entrée dans une période où le confort domestique individuel ou l'accès à la culture et à l'information apparaît comme une évidence à laquelle on refuse de renoncer. Toutefois, parallèlement à ces évolutions qui font vivre mieux une grande partie des citoyens, les difficultés économiques n'ont cessé de fragiliser, d'écarter, de marginaliser une partie croissante des Français. Les temps de crise qui s'ouvrent semblent annoncer un nouvel accroissement de cet écart. [...]
[...] Ce phénomène de stagflation (mot formé à partir de stagnation et d'inflation) est l'effet économique dominant de la période qui va jusqu'aux années 80. Cependant, même lorsque l'inflation diminuera, les effets de la crise continueront à se manifester par d'autre biais. La crise est en effet une crise industrielle violente qui frappe les vieux secteurs industriels issus de la première révolution industrielle (activités minières et métallurgiques, textile L'industrie en France perd ainsi un tiers de ses salariés entre 1974 et 2001 [dans le même temps, les emplois créés le sont surtout dans le tertiaire, ce qui les rend souvent impossible d'accès aux anciens ouvriers licenciés]. [...]
[...] L'équipement des familles commence à être en grande partie assuré ce qui limite évidemment les nouveaux achats. La France de 1973 ne ressemble plus que de très loin à celle de 1945 mais l'expansion rapide touche à sa fin. Des évolutions plus chaotiques (1974-2009) 1973-1974 marque un retournement spectaculaire de la croissance. L'économie s'enfonce dans un enlisement qui conduira à donner à la période qui suivra des noms aussi divers que 20 piteuses 20 calamiteuses avant que ne s'impose l'idée d'une croissance molle. [...]
[...] Les économistes et les historiens avec le recul ont cessé de présenter la période inaugurée en 1973-74 comme une période de crise mais comme un simple ralentissement de la croissance. Les origines de cette crise ne sont pas davantage clairement établies tant elle est le résultat d'une conjonction de facteurs. Le premier facteur, celui qu'on a spontanément mis en avant au milieu des années 70, est la forte augmentation des prix du pétrole suite à une décision de l'OPEP en octobre 1973 d'augmenter ses prix tout en réduisant sa production (en liaison avec la guerre israélo-arabe qui venait d'éclater). [...]
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