Dans une Europe en ruines, au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, tout est à reconstruire. Qu'il s'agisse de bâtiments et de biens matériaux, ou de l'économie d'un pays. En effet, le conflit a précipité la plupart de ses belligérants dans une économie de guerre, reposant principalement sur une industrie de l'armement. Or, au sortir de cette situation, de nombreux états n'ont plus les moyens de se relever et d'assurer la mutation vers une économie de marché, ainsi que la reconstruction du pays. C'est principalement le cas de l'Allemagne, considérablement touchée par les bombardements, politiquement esseulée, et qui connaît une inflation exponentielle, rendant impossible toute stabilité économique. Les difficultés sont aussi vécues par de nombreux pays, tels que le Japon ou la France. Telles étant les conjonctures, tout porte à croire que la situation économique mondiale ne peut que très fébrilement se relancer. Toutefois, il n'en sera rien ; les pays touchés, devant tout reconstruire, vont connaitre une croissance pour le moins inattendue pendant presque trois décennies, établies comme « Les Trente Glorieuses » par Jean Fourastié. On parle alors de « miracle économique ».
Ainsi, afin d'assimiler ce revers de situation, l'interrogation portera sur l'analyse de cette période économiquement exceptionnelle (...)
[...] Keynes ambitionne la mise en place d'un étalon de réserve supranational, le bancor. White quant à lui, propose le retour au Gold Exchange Standard. C'est ce dernier qui sera désigné, l'hégémonie du dollar se trouvant ainsi au centre des échanges internationaux, cette monnaie étant désormais étalon car la seule échangeable contre de l'or. De plus, les taux de changes seront désormais fixes, dans le but de favoriser les échanges en rendant les devises stables. Afin de concrétiser ces accords, deux institutions voient le jour : le Fonds Monétaire International, et la Banque Mondiale composée de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, et de l'Association Internationale de Développement. [...]
[...] Les entreprises mettent tout en œuvre pour répondre à la forte demande, et ainsi soutenir la croissance. En effet, les consommateurs suivent désormais le modèle américain. La consommation de masse devient la norme, et les salaires sont grandement dépensés en consommation. En Allemagne, l'on recherche principalement le consensus social ; en 1951, syndicats et patrons deviennent les co-gestionaires de la majorité des entreprises. Dans toute l'Europe, le Baby-boom renfloue la demande de main d'œuvre, et permet de tenir un niveau conséquent de production. [...]
[...] Or, depuis la fin des années 70, une telle croissance n'a jamais été retrouvée. L'on constate même, avec la crise de 2008, un effondrement total de tout le système économique jusqu'alors en place. Ne serait-ce pas là le signe d'un épuisement du système tel que nous le connaissions depuis l'après-guerre ? Les facteurs qui ont permis les trente glorieuses ne sont t-ils pas à la limite de leur exploitation ? La question trouve d'autant plus de possibilités de réponse du fait de la conjoncture actuelle. [...]
[...] La croissance des Trente Glorieuses est indéniablement liée aux politiques et accords alors mis en œuvre pour la reconstruction. Pour commencer, la création d'un nouveau système monétaire international est vue comme une priorité. L'étalon-or et le gold-exchange standard étant tous deux abandonnés depuis plus de vingt ans, il faut désormais trouver une entente internationale qui primerait sur les politiques nationales. Pour cela, dès 1944, la conférence de Bretton Woods œuvre afin de mettre en place une organisation monétaire mondiale et de favoriser le développement et la reconstruction des pays touchés. [...]
[...] Pour finir au Japon, la croissance est trouvée d'une autre manière. En effet, le pays mise tout sur les produits à forte valeur ajoutée tels que les nouvelles technologies. Pour cela, la formation des travailleurs est d'autant plus importante, et l'industrie de pointe est favorisée. De plus, la loi eugénique empêche un boom démographique qui couterait trop cher au pays et limiterait peut être sa croissance. Au lendemain de la guerre, les belligérants n'ont pas tardé à remettre leurs économies en route. [...]
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