Le XIXème siècle connaît de grands changements provoqués par une forte industrialisation qui prend ses sources dès la fin du XVIIIème siècle et qui perdure jusqu'aux années 1870. Le foyer de cette première industrialisation, également baptisée « première révolution industrielle » correspond au Nord-Ouest de l'Europe, d'abord en Grande-Bretagne puis en France et en Allemagne. Durant cette période, un marché du travail fondé sur des valeurs libérales se développe. La question du travail et des travailleurs du secondaire, c'est-à-dire les personnes qui travaillent dans l'industrie, devient une question de société. Nous allons donc étudier comment et à quelle vitesse la mise en place de la manufactory system a fait apparaître un nouveau type de travailleurs. Dès le passage d'une proto-industrie à un système manufacturier, on se rend compte que la manière de concevoir le travail change. Il en va de même pour le statut des travailleurs. En effet, c'est le travail et la main-d'oeuvre abondante de travailleurs qui sont le moteur de l'industrialisation, si bien que ces travailleurs finissent par prendre conscience d'eux-mêmes au point de former une classe sociale à part entière.
[...] En 1789, la Révolution française bouleverse les modes de penser et d'établir la société. Avec une libéralisation de la société, le travail devient une des valeurs les plus importantes. Désormais, il n'y a plus de société d'ordres mais une société dans laquelle chacun peut réussir grâce au travail. Avant la Révolution française, il existait dans les villes des corporations de métiers très codifiées. Les décrets d'Allarde et le Chapelier libéralisent le travail et les travailleurs en mettant en vigueur un système basé sur le contrat de travail, c'est-à-dire un contrat de louage entre le patron et l'ouvrier. Dès lors, le travail n'est plus l'affaire de l'État. Ce sont les patrons et les ouvriers individuellement qui s'entendent entre eux sur le salaire, le nombre d'heures de travail etc... D'une part, les ouvriers n'ont pas le droit de se coaliser et d'autre part, les patrons n'ont pas à fixer les salaires entre eux. Dans cette vision libérale du travail, la place du travailleur est désormais plus importante. Il n'est plus voué à travailler dans un secteur particulier et est à présent libre d'entreprendre (...)
[...] Ce sont eux le moteur de cette révolution industrielle. Une main-d'œuvre abondante Dès la fin du XVIIIeme siècle, l'Europe est entrée dans une transition démographique. Avec le recul de la mortalité dû en partie aux progrès médicaux et à la raréfication des conflits meurtriers, la population européenne augmente de manière considérable au XIXème siècle. Par ailleurs, les progrès médicaux, l'accès aux soins et une alimentation plus variée permettent aux européens non seulement de vivre plus longtemps mais aussi d'être plus résistants aux maladies et aux épidémies. [...]
[...] L'ampleur de la classe ouvrière Ainsi, dès les années 1830, le monde ouvrier prend de l'ampleur. La question du travail des ouvriers dépend fortement des fluctuations de l'offre et de la demande si bien qu'il existe un risque constant de basculer dans l'indigence. Lorsque la demande est forte et qu'il y a beaucoup de travail, les salaires des ouvriers leur permettent de vivre, mais dans le cas inverse, la situation devient plus précaire. La naissance d'une question sociale On assiste alors à la naissance d'une question sociale : comment aider ceux qui ne peuvent subvenir à leurs besoins ? [...]
[...] Néanmoins, cette multiplication de travailleurs dans le secondaire, parfois protégés par une couverture sociale, est une aubaine pour l'industrie. Ce dynamisme dans le travail permet la mise en place d'un cercle vertueux, lui aussi moteur de l'industrialisation. Le cercle vertueux de l'industrialisation Durant la révolution industrielle, la mécanisation et l'abondance de main-d'œuvre permettent d'accroître la productivité. On produit alors plus à moindre coût ce qui provoque la baisse des prix. Comme les prix baissent, le marché des consommateurs s'élargit, notamment au sein même des travailleurs du secondaire dont le niveau de vie a augmenté. [...]
[...] Corrélativement, le mode de vie des travailleurs se modifie : le travail devient plus mécanique et moins valorisant, on ne travaille plus chez soi, on ne voit plus l'objet fini . On assiste alors à une forme d'assujettissement de l'individu par le travail. Alors que le travail est censé rendre libre, les travailleurs du secondaire se trouvent soumis à un tout nouveau système, le système capitaliste. Conscients de ces changements, les travailleurs décident de faire entendre leur voix et de revendiquer leurs droits pour reprendre le contrôle de leur travail. [...]
[...] La machine devient alors un instrument de travail incontournable pour les travailleurs. Or l'apport en machines nécessite beaucoup de capitaux si bien que ce sont les marchands qui s'en procurent et qui les regroupent dans un même bâtiment dans lequel les ouvriers travaillent ensemble. Alors que le système proto- industrie consistait à donner du travail à une main-d'œuvre disséminée dans les campagnes, la création de l'usine permet de regrouper les travailleurs entre eux et d'élaborer ainsi une conception collective du travail. Pour certains historiens comme F. [...]
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