Ibn Badis, Le Censeur, réformisme musulman, Algérie, Berbère, Constantine, Conseil supérieur de l'Algérie, sciences religieuses, presse algérienne, Al-Muntaqib, colonisation française, al-Sihab
Ibn Badis est un algérien d'une famille aisée et bien implantée dans l'Algérie de Constantine, figure phare du réformisme musulman en Algérie, né à Constantine en décembre 1889 et mort le 16 avril 1940. C'est un homme qui est fier de ses origines berbères. Sa famille était très implantée dans l'Algérie et son grand-père fut décoré par Napoléon III, son père était membre du Conseil supérieur de l'Algérie.
Nous nous focaliserons sur le travail de réformateur d'Ibn Badis. Nous nous focaliserons spécialement sur la période de l'entre-deux guerres : la date à partir de laquelle nous approfondirons notre réflexion sera celle de la parution du premier numéro de al-Muntaqib (« Le Censeur »), le 2 juillet 1925 ; celle sur laquelle nous nous arrêterons est la date de sa mort.
[...] Le journal se focalise d'abord sur la religion et l'éducation afin de répandre la doctrine que défendait Ben Badis. En 1931, le journal commence à s'intéresser aux questions sociales et politiques du moment ; le journal et son impact sur la population algérienne grandissent en même temps que la liberté d'expression se restreint. Cette même année, le 5 mai plus précisément, voit la création de l'Association des ‘Ulama Musulmans Algériens à Alger. Après le 1er Congrès national du mouvement réformiste en septembre 1935, Ben Badis devient le porte-parole de l'opinion publique musulmane en Algérie face à l'administration française. [...]
[...] Nous nous focaliserons spécialement sur la période de l'entre-deux-guerres : la date à partir de laquelle nous approfondirons notre réflexion sera celle de la parution du premier numéro de al-Muntaqib le 2 juillet celle sur laquelle nous nous arrêterons est la date de sa mort. Cette période est appelée par Ali Merad cycle badisien », premier cycle du mouvement réformiste musulman en Algérie. Il est bien évident que le réformisme religieux existait avant la naissance de Ben Badis et qu'il a continué après sa mort. Quelles sont les causes du réformisme religieux musulman en Algérie ? 1. [...]
[...] Pourquoi ? Avec son journal al-Sihab et sa présidence à l'A'UMA (qui d'ailleurs le hisse en tant qu'autorité morale et chef du mouvement réformiste algérien) ; mais également parce qu'il était proche du puisqu'il allait exposer ses thèses réformistes dans les villes et dans les villages, jusqu'à certains douars reculés (agglomérations de tentes disposées en cercle, temporairement) ; il cherchait le dialogue direct. Ses ennemis font tout pour le rebuter : le 21 décembre 1926, il fut attaqué à la tête par une matraque lors d'un attentat, que l'on suppose ourdi par ses adversaires maraboutiques. [...]
[...] Ainsi, la médersa prit le pas sur la mosquée dans l'action islahiste. La mosquée constitue pour tout religieux l'endroit le plus naturel pour le prédicat, fonction rituelle qui, dès la naissance de l'islam, s'accompagna d'une fonction éducative. Ibn Badis lui-même affirme que la mosquée et l'enseignement constituent dans l'islam un couple d'éléments inséparables en prenant comme exemple la vie du Prophète. Dans les milieux algériens francisés, profondément attachés à leur culture française et aux principes laïques, on ne voyait pas sans amertume les progrès du mouvement réformiste, qu'on assimilait à un parti clérical fanatique et rétrograde. [...]
[...] À cette époque, Ben Badis est enseignant. Celui-ci se sentait avoir appelé à servir l'Islam, mais pas uniquement en Algérie. Il aurait été déçu de la manière de vivre et de penser de son milieu ; lors de son pèlerinage quelques années auparavant, il fit deux rencontres qui le menèrent sur la voie du réformisme : son ancien maître Hamdam Wanisi, qui lui fit promettre de rester libre vis-à-vis du pouvoir du contrôlé par l'État, ce qu'il promit. Il se trouvait à Médine, ville où est parti le Prophète Muhammad, marquant l'Hégire ; promettre à son maître en cette ville revenait à promettre au Prophète et donc à Dieu. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture