Parti des Etats-Unis à la recherche de David Livingstone (1813-1873), l'explorateur britannique Henry Morton Stanley (1841-1904) le retrouve à Oudjidji au Congo en 1871 (voir document 1), mais il ne s'arrête pas là et explore une grande partie du Congo. Le roi des Belges Léopold II, rêve d'une colonie pour la Belgique. En 1876, il crée l'Association Internationale du Congo (AIC), puis il charge Stanley d'explorer pour son compte le Congo. En 1884-1885, lors de la Conférence de Berlin, plusieurs puissances (Angleterre, Allemagne, Belgique) approuvent un acte qui définit le Congo comme un territoire sur lequel le commerce est libre, et qui recommande la protection des Africains et mes missionnaires chrétiens. Elle approuve aussi la création d'un Etat Indépendant du Congo (EIC) dont Léopold II devient le souverain. A partir de là, Léopold II, qui rêvait d'avoir une colonie, va mettre en place une administration au Congo, mais va surtout investir dans « sa » colonie afin, il l'espère, de lui permettre de dégager par la suite des bénéfices. Au départ, l'entreprise est difficile et Léopold II se voit très tôt contraint de demander à l'Etat belge, dont il est toujours le souverain, de lui prêter de l'argent. Lui sont cédés successivement 25 puis 6 millions de francs belges. Après quelques années d'effort, et grâce au commerce du caoutchouc, le Congo devient rentable, et permet même par la suite, l'enrichissement de Léopold II. A quoi est dû cet enrichissement ? Qu'est-ce qui a permis à Léopold II de dégager d'importants bénéfices (66 millions de francs belges) de sa colonie ? La réponse se trouve peut-être dans le recours au travail forcé pour les autochtones.
[...] Les critiques protestantes se firent d'autant plus virulentes que leurs missions étaient marginalisées au sein du nouvel Etat Indépendant du Congo. Les critiques s'internationalisèrent lorsqu'Edmund Dene Morel notamment, se mit à dénoncer les atrocités commises. Cet anglais réussit à convaincre le gouvernement britannique de mener une enquête, dont le rapport fut publié en 1904. Ce rapport mettait en lumière les crimes commis au Congo par les agents de l'administration, mais aussi par les missionnaires catholiques sur les enfants qu'ils accueillaient dans leurs missions. [...]
[...] Les travailleurs étaient souvent engagés pour des périodes courtes ans), rare étaient ceux qui restaient plus longtemps. Le taux de mortalité dans les mines était très élevé car nombre de maladies s'y développaient, ajoutées aux accidents et aux exécutions souvent liés à des désertions. Les femmes des travailleurs étaient autorisées à séjourner près des mines à condition qu'elles travaillent dans des champs pour le compte de l'Etat. Pour citer quelques chiffres, entre 1913 et kilos d'or furent extraits des mines du Kilo-Moto. [...]
[...] Bien évidemment, dans de nombreux cas, l'ivoire fut tout simplement confisqué par les agents territoriaux. Mais le domaine dans lequel l'EIC réalisa le plus de profit fut pendant longtemps celui du marché du caoutchouc. Les récoltes débutèrent en 1893 et se poursuivirent jusqu'en 1912. Les agents d'Etat fixaient par village, un certain nombre de kilos de caoutchouc à fournir. Il faut savoir que le caoutchouc se trouve dans les lianes et que celles-ci sont présentes dans les forêts (voir document ce qui veut dire que, lorsqu'un homme doit fournir du caoutchouc sous peine de représailles, et ce, tous les 15 jours, il part en forêt et met environ deux jours pour trouver un lieu propice à la cueillette, ensuite, il passe trois voir quatre jours à amasser le caoutchouc nécessaire, dans des conditions précaires, isolées, proie facile des bêtes sauvages, puis il rentre chez lui, il met encore deux jours, puis quatre jours aller et retour jusqu'au lieu de livraison, ce qui lui laisse à peu près trois jours à passer dans son village avant de devoir repartir. [...]
[...] La réponse se trouve peut-être dans le recours au travail forcé pour les autochtones. Ce travail forcé résulte des différentes logiques de la colonisation belge, qu'il convient d'étudier en trois temps avec tout d'abord l'utilisation et l'exploitation de la main d'œuvre sous le régime de l'EIC, puis en s'intéressant au travail forcé au Congo Belge, c'est-à- dire après qu'en 1908, Léopold II ait été obligé de céder le Congo à la Belgique, et enfin en étudiant les multiples conséquences des travaux forcés au Congo. [...]
[...] Le travail forcé au Congo n'a pas seulement eu pour conséquence l'enrichissement de la Belgique. Les populations sont traumatisées, les ressources bien entamées et le développement économique du pays très en retard. Surtout, le Congo, qui était riche d'une population très nombreuse (25 millions d'habitants en 1880 selon les estimations), a perdu plus de la moitié de ses habitants (10 millions d'habitants en 1935). Ces estimations, qui sont à nuancer mais qui reflètent néanmoins une réalité, nous confortent dans l'idée que le combat sera difficile pour que le Congo devienne un pays stable. [...]
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