Le travail des enfants dans la France du XIXème siècle

Résumé du document

Le 19ème siècle fut le début d'une ère industrielle moderne qui conduisit rapidement à un excès dans l'emploi de la main d'oeuvre des enfants.
En effet, ces derniers furent très prisés par les diverses industries de par leurs qualités physiques spécifiques à leur jeune âge (la petite taille facilite l'accès aux mines, les petites mains sont plus agiles pour certains travaux de manufactures...), mais surtout parce qu'ils sont facilement exploitables. Les enfants sont peu payés, travaillent la plupart du temps dans des locaux malsains, mangent peu et mal, manquent cruellement d'hygiène et sont souvent relégués aux travaux dangereux, éreintants ou répétitifs que les ouvriers adultes eux-mêmes refusent d'exécuter. Ils n'ont, pour ainsi dire, aucun droit, mais beaucoup de devoirs leur incombent (...)

Extraits

[...] Souvent, les membres d'une même famille travaillent dans la même entreprise. De même pour les mines : Un peuple d'hommes crevant au fond de père en fils Etienne Lantier, Germinal Les enfants viennent de partout : de la campagne, de l'étranger (Suisse Ils arrivent surtout pendant les périodes où les affaires sont fructueuses. A la fin du 19ème siècle, on dénonce le trafic d'enfants achetés à leurs parents et venant de l'étranger (Italie, Espagne). Ces enfants sont parfois estropiés. L'abbé Cetty parle de traite des enfants avec un raffinement d'insigne cruauté La durée moyenne de vie des travailleurs diminue au cours des années, en raison de leurs conditions de vie et de travail. [...]

[...] Les conséquences de telles conditions de vie se montrent vite désastreuses, tant sur le plan de leur santé, que sur celui de leur instruction, qui, avec un tel train de vie, est inexistante. Il faut attendre plusieurs décennies avant de voir une prise de conscience commencer à percer et des solutions se voir proposées. Celles-ci, sous forme de lois, provoquent souvent des tollés et sont peu ou pas respectées. Il faudra bien du temps avant que les populations ne prennent tout à fait conscience du danger encouru par leurs enfants et que les lois ne commencent à se montrer efficientes. [...]

[...] Elle est renforcée en 1892. L'enseignement technique et professionnel émerge avec l'introduction d'ateliers dans les écoles sous l'intitulé "Science d'application à l'industrie" : certaines entreprises ont leur propre instituteur, mais sa fonction se réduit souvent à de la simple surveillance des plus jeunes. Dès que les plus grands peuvent prendre part aux travaux de l'usine, ils ne vont plus à l'école. Certains inspecteurs d'académie s'inquiètent du manque de fréquentation des enfants ouvriers qui n'aura pour effet, selon eux, que de produire à la longue une véritable population de sauvages (Inspecteur de Belfort). [...]

[...] En effet, depuis 1802, le Parlement Anglais décide de mettre un terme aux "cruels abus" de ce genre. Jules Simon, pour avoir écrit un ouvrage intitulé "L'ouvrier de huit ans" dans lequel il s'élève contre ces faits, se voit accusé de vouloir ruiner l'industrie française, en particulier dans les textiles où l'on dit ne pouvoir réduire le temps de travail de l'enfant étant donné qu'il est calqué sur celui des ouvriers plus âgés dont ils sont les auxiliaires. Cette résistance à toute amélioration de la situation des enfants est mise en évidence par la multiplicité des textes législatifs qui vont se succéder et par la modestie de leur portée, par leur efficacité très relative. [...]

[...] Le travail se fait en famille et les enfants succèdent généralement à leur père dans leur profession (à leur tour, ils deviendront paysans, maçons, ouvriers . ) Ainsi, très jeunes, ils apprennent un métier, ce qui leur est d'autant plus utile que leurs parents mourront jeunes et qu'ils se verront dans l'obligation de subvenir seuls à leurs besoins. Certains enfants, issus de familles nombreuses, sont même placés comme ouvriers dans des fermes ou chez des patrons de façon à rapporter un peu d'argent à leur famille. [...]