La Russie s'est lancée dans la socialisation de son économie dès 1917, date depuis laquelle elle s'est définie par opposition au modèle capitaliste : abolition de la propriété privée des moyens de production, de l'initiative individuelle, du rôle du marché et du salariat, le tout dans un cadre fermé. Alors que le modèle stalinien avait permis la résistance puis la victoire face au nazisme, la Chine a suivi, en 1949. Ainsi, même si la Chine s'est assez vite détachée du modèle stalinien, les deux pays ont connu une véritable économie socialiste jusqu'à la fin des années 1970. Cependant, les mauvaises performances économiques et technologiques ainsi que les souffrances de la population ont poussé les dirigeants à s'interroger sur le système. Après la mort de Mao en 1976, la Chine a opéré un changement de cap. La Russie, englobée dans l'URSS depuis 1921, n'a changé d'orientation qu'en 1991. Cependant, ce n'est pas seulement une considération temporelle qui sépare les deux transitions, mais deux voies véritablement distinctes. Ainsi, comment les deux pays ont-ils abandonné le système socialiste, et avec quels résultats ?
Nous comparerons d'abord les moyens mis en œuvre par les deux pays pour s'orienter vers l'économie de marché, puis examinerons leurs situations économiques, nettement distinctes. Enfin, nous tâcherons de donner des explications à ces divergences. Comment la Chine et la Russie ont-elles effectué leur transition ?
[...] La Chine l'a fait avec succès, en allant prudemment, et sans déréglementer trop vite son économie, alors que la Russie, qui est allée loin et vite, subit un échec cuisant. On peut y voir les limites aux thèses du FMI, prônant une déréglementation rapide pour rendre les économies viables. La démarche progressive, lente mais sûre a eu un impact très favorable par opposition à la méthode russe. Si bien qu'aujourd'hui, ce n'est plus la Russie qui concurrence directement les Etats-Unis, mais la Chine, qui devrait être un concurrent sérieux à la première économie marché- du monde, d'ici quinze ans. [...]
[...] La transition avait pour but l'amélioration du niveau de vie des populations. Qu'en a-t-il été ? Si c'est loin d'être l'aisance générale en Chine, on note un net progrès : d'un tiers de pauvres en 1978, on est passé à On note cependant une nette différence entre Est, dynamique, et Ouest, plus pauvre d'une part, et entre villes et campagnes d'autre part. Des millions de paysans chinois ont été financièrement obligés de vendre leur sang à des collectes, et ont été contaminés par le SIDA à cause de mesures d'hygiène déplorables. [...]
[...] La Russie a également vendu beaucoup d'entreprises, dont le capital a rarement été disséminé, mais plutôt acquis par un groupe étranger, ou bien les anciens directeurs ont racheté l'entreprise. La réduction du déficit s'accompagnait également de la réduction des subventions en Russie. Avant l'éclatement de l'URSS, Eltsine faisait une réforme beaucoup plus radicale que Gorbatchev, en libérant la totalité des prix. Effectivement, les prix étaient artificiellement maintenus par des subventions à un niveau raisonnable pour la population. Or, les prix sont censés guider les agents économiques. [...]
[...] Au niveau commercial, si on ajoute Hong-Kong, retourné dans le giron chinois en 1997, on obtient une part non négligeable de du commerce mondial, tiré par les exportations (taux de couverture de avec les Etats-Unis par exemple). Ces échanges sont essentiellement des produits manufacturés. A l'inverse, la Russie réalise moins de du commerce mondial, soit moins que Singapour millions d'habitants). D'autant plus qu'avec la dévaluation du rouble, les Russes n'ont pas vraiment pu conquérir des parts de marché à l'extérieur mais n'ont plus eu, au contraire, les moyens d'acheter à l'étranger. En outre, ce commerce est constitué en grande part par les exportations d'hydrocarbures dont la Russie est très dépendante. [...]
[...] Etant de véritables zones franches où la production pour l'exportation est dépourvue de taxes, elles sont stratégiquement placées. Par exemple, Schenzen est aux portes de Hong- Kong, territoire britannique. Progressivement, ce sont toutes les villes du littoral pacifique qui ont obtenu un statut semblable dans les années 1980, preuve de leur succès. Au cours de sa période socialiste, la Russie a maintes fois tenté l'ouverture, toujours sans succès. En 1991, c'est l'ouverture totale qui est décidée par Boris Eltsine. Elle a pour but de confronter les entreprises nationales à la concurrence étrangère pour plus d'efficacité. [...]
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