L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, après sa chute, en décembre 1991, laissait derrière elle une kyrielle d'Etats indépendants. Le plus important d'entre eux est évidemment la Fédération de Russie, Etat le plus étendu du monde, puissance militaire et, peut-être avant tout, puissance nucléaire.
L'importance de ce pays nécessitait qu'il effectuât sa transition du régime soviétique au régime républicain et démocratique sans heurts. Mais la tâche était immense. Plus de soixante-dix ans de communisme ne pouvait s'effacer du jour au lendemain dans un pays où d'autant plus, jamais un système démocratique digne de ce nom put prévaloir. La classe politique au pouvoir sous l'Union Soviétique dut assumer elle-même la transition, l'opposition n'ayant, par définition, jamais existé.
Comment a-t-elle donc conduit la Russie, depuis la chute de l'Empire communiste sur les chemins de la démocratie ? Il faut d'abord s'interroger les bouleversements institutionnels nécessaires pour passer du pouvoir du Parti, au multipartisme, et plus généralement à la démocratie. Mais il faut également porter son intention sur cette classe dirigeante politique, qui tout en étant la réalisatrice principale de cette transition, n'en reste pas moins au pouvoir dix ans après la chute de l'ancien régime.
En juin 1991, Boris Eltsine devint le premier Président de Russie élu au suffrage universel. L'U.R.S.S. était alors dirigée par Mikhaïl Gorbatchev. Un courant de l'Histoire qu'il ne contrôlait plus devait quelques mois plus mettre fin à soixante-quatorze de communisme en Russie. Un dernier sursaut des communistes conservateurs survint en août, lorsqu'ils tentèrent un putsch contre le premier secrétaire du Parti Communiste de l'Union Soviétique. Mais ce fut un échec, notamment dû à la résistance pacifique des partisans de la légalité, regroupés derrière Eltsine. Dès lors, il était l'homme fort du pays. En novembre, le Congrès des députés de Russie accorde à Eltsine les pouvoirs spéciaux qu'il avait demandés, afin d'engager des réformes radicales pour libéraliser l'économie. Les proclamations successives d'indépendances des autres républiques soviétiques accélérèrent un peu plus la chute de l'Union et de son chef. En effet, Gorbatchev n'est plus qu'à la tête d'un Etat fantoche, les nouvelles républiques se retrouvant pour l'essentiel au sein de la Communauté des Etats Indépendants. Le 25 décembre1991, Mikhaïl Gorbatchev annonça sa démission dans une allocution télévisée. L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques venait de disparaître, et la Fédération de Russie s'appropriait son héritage (constitution, ambassades, Kremlin,…).
[...] En décembre 1993, la population approuva par référendum le projet de constitution présenté par Eltsine. Sans instaurer un régime présidentiel pur à l'américaine, la nouvelle Constitution affirme nettement la supériorité de l'exécutif : le Président élu au suffrage universel pour quatre ans, nomme et révoque le Premier ministre que la Douma peut désavouer par un vote de méfiance, auquel cas le Président a le droit de la dissoudre. De même, un nouveau Premier ministre doit être investi par celle- ci, seulement s'il n'a pas obtenu la majorité en sa faveur au bout de la troisième fois, le Président peut également la dissoudre. [...]
[...] On peut donc dire que la régionalisation ne semble plus menacer l'unité de la Russie. La transition institutionnelle de la Russie peut paraître réalisée. Mais la véritable transition ne s'est-elle pas faite au sein de la classe politique, détentrice du pouvoir depuis soixante-quatorze ans? Le passage à la démocratie ne s'est-il pas traduit comme le moyen pour les hommes politiques d'exprimer les vieilles rancœurs et les frustrations, étouffées par la dictature communiste ? Penchons nous un peu d'abord sur les métamorphoses des communistes. [...]
[...] La transition institutionnelle de la Russie Dissertation L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques, après sa chute, en décembre 1991, laissait derrière elle une kyrielle d'Etats indépendants. Le plus important d'entre eux est évidemment la Fédération de Russie, Etat le plus étendu du monde, puissance militaire et, peut-être avant tout, puissance nucléaire. L'importance de ce pays nécessitait qu'il effectuât sa transition du régime soviétique au régime républicain et démocratique sans heurts. Mais la tâche était immense. Plus de soixante-dix ans de communisme ne pouvait s'effacer du jour au lendemain dans un pays où d'autant plus, jamais un système démocratique digne de ce nom put prévaloir. [...]
[...] Le Congrès désigne les membres de la Cour constitutionnelle, de la Cour suprême et le procurateur général. Le chef de l'Etat, lui, nomme les membres du gouvernement. Il dispose d'une administration présidentielle, prend les avis d'un Conseil présidentiel, d'un Conseil de sécurité et d'un Conseil des sujets de la Fédération (représentant les Républiques et les régions). Qui doit faire quoi ? C'est toute la question. Le conflit entre un président réformateur et un parlement conservateur ne pouvait dès lors qu'éclater. [...]
[...] Il faut savoir que le rapport avec le pouvoir reste paternel : être promu est un cadeau, être révoqué, une punition. Un nouveau système se dessine: le mode de gouvernement par l'intermédiaire des favoris périodiquement élevés et renversés. «Avancer un pion, mais de manière inattendue» est une des expressions favorites de Boris Eltsine. La faiblesse de l'Etat se retrouve à son sommet , lorsque les maladies, la fatigue et la vodka font provisoirement s'éclipser les dirigeants de la scène politique (même s'il est vrai que diriger le pays de plus de cent- cinquante millions d'habitants doit être une tâche épuisante). [...]
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