Si les patrons de l'industrie et les ouvriers constituent les deux catégories sociales créées par l'industrialisation, celle-ci a touché toutes les catégories de la société.
L'histoire sociale et fondamentale pour appréhender ces phénomènes, qu'il s'agisse des acteurs sociaux, des conditions de vie, des modèles de relations industrielles, du rôle des syndicats et surtout des modèles de sociétés industrielles que l'on trouve à la veille de la première guerre mondiale. Il y a trois modèles de sociétés industrielles : français, anglais, allemand.
Le terme de patron qui revêt plusieurs sens est un concept moins connoté politiquement que capitaliste, moins connoté socialement que bourgeois, c'est un terme moins fonctionnel que chef d'entreprise, le patron, c'est une autorité sur les hommes, les choses, qui dérive tout droit du droit de propriété. Le patron, c'est celui qui possède et donc nécessairement possédera la plus grande partie du capital de l'entreprise, ce qui ne garantit pas ses compétences. Le rôle du chef d'entreprise dans la dynamique économique a été mis en évidence par Schumpeter : l'entrepreneur est nécessairement innovateur et performant. L'entrepreneur, c'est celui qui produit à ses risques et périls un bien. Il n'empêche qu'à partir des années 1880, les structures du capitalisme se transforment graduellement en raison d'une dilution croissante du capital des entreprises qui conduit à séparer les fonctions de direction et de la possession de l'entreprise. On passe donc d'un capitalisme familial à un capitalisme managérial puisque le pouvoir au sein des entreprises est tenu non plus par les actionnaires mais par les dirigeants salariés. Ce que l'on appelle la révolution managériale est formalisé par J. Burnham en 1931.
[...] Mais cette société présente néanmoins un trait spécifique : l'extrême faiblesse de sa natalité qui conduit à une urbanisation très lente et de manière corollaire ainsi qu'une faible densité. Dès lors, l'industrialisation suppose de faire appel à une main d'œuvre étrangère. La France en 1914 est un bassin récepteur de flux migratoire dans une Europe plutôt émettrice. En 1911, les étrangers représentent de la population française. La société française est une société à transformation lente ou les traditions sociales sont importantes. [...]
[...] S'est développé en France un syndicalisme de métier, certes, mais il est davantage un système syndical d'affrontement entre syndicat et ouvriers que de négociation, davantage un syndicalisme d'actions directes que d'adhérents, réticent à l'action politique et méfiant voire défiant à l'égard de l'Etat. C. Un modèle social européen ? 1. Le modèle britannique de société industrielle 3 concepts peuvent caractériser la société anglaise en 1914 : libéralisme, religiosité et hiérarchie. - Le libéralisme sous ses 2 aspects (politique et économique) est très souvent avancé pour expliquer le démarrage précoce de l'économie britannique fin 18e. [...]
[...] Le patronat de la seconde industrialisation est caractérisé par ses exemples de mobilité sociale : Louis Renault, M. Bloch, M. Berliet. Parfois la mutation entrepreneuriale s'éteint avec le fondateur, c'est la loi des trois générations. La première génération crée l'entreprise, la deuxième la fait prospérer et la troisième la met en faillite. Seulement des entreprises en France restent aux mains de trois générations ou plus L'identité patronale Toute strate confondue, les chefs d'entreprises partagent les valeurs des classes précédentes, c'est à dire le respect de la hiérarchie, de l'ordre et de la propriété. [...]
[...] À la veille de la 1re GM, ce taux bondit à en raison de l'apparition d'une concurrence dans le domaine de la métallurgie et qui offre des salaires plus élevés. Selon Simone Weil l'ignorance du travail conduit à une forme d'aliénation de l'individu, à une déshumanisation du travail qui contribue à démoraliser le travailleur. B. Les relations industrielles 1. Les différents modèles de relation industrielle On peut identifier un premier modèle de relation industrielle dans lequel le conflit de travail est une procédure particulière dans un cadre général privilégiant les négociations. C'est le modèle dominant dans les pays anglo- saxons et surtout en Allemagne après la seconde GM. [...]
[...] - 1895 : création de la CGT. - 1905, création de la SFIO. Par la Charte d'Amiens de 1906, la CGT s'oriente vers un syndicalisme indépendant des partis, et on peut même donc considérer la CGT comme étant un autre parti ouvrier (au moins jusqu'en 1921). Un autre parti ouvrier concurrent à la SFIO et vers lequel convergent des réformistes, des marxistes, des anarchistes et qui va donc donner une forme particulière au syndicalisme français : l'anarcho-syndicalisme. C'est un syndicalisme révolutionnaire ou un syndicalisme d'actions directes. [...]
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