Dès 1868, la Restauration Meiji amorce de nombreuses mutations. A l'aube de la première guerre mondiale, les réformes économiques, sociales, institutionnelles et militaires ont transformé le Japon en une puissance connue internationalement sous le nom d'Empire du Japon. La mort de l'empereur Mutsu-Hito en 1912 marque la fin de l'ère Meiji qui correspond à un véritable tournant dans l'histoire du Japon. Nous allons rapidement rappeler pour souvenir les grands éléments de l'ère Meiji qui ont permis de faire du Japon ce qu'il était à la veille du premier conflit mondial. Les infrastructures économiques sont prises en charge par l'Etat, qui cherche à développer le pays industriellement afin d'être indépendant de l'Occident. Aussi l'agriculture est réactivée pour pouvoir s'assurer une autosuffisance alimentaire. En 1889, le Japon adopta sa première constitution, ce qui fit passer institutionnellement le pays d'un régime féodal à un Etat moderne centralisé. Enfin voyant qu'il commence à prendre de l'importance sur la scène internationale et qu'il rattrape économiquement les puissances européennes, le Japon inscrit sa politique étrangère dans une logique d'impérialisme et d'expansion. Cependant le bilan de l'ère Meiji est terni par le surendettement qui semble emmener le pays tout droit vers une crise intérieure.
Dans la période qui nous intéresse nous allons chercher à montrer que le Japon, tout en faisant face à un contexte international de guerre et de crise, tente de continuer sur sa lancée de mutations économiques et sociales en résolvant aussi le problème d'une crise financière. Quels sont les avancements en matière sociale et industrielle que le pays du Soleil Levant va réussir à tirer de la première guerre mondiale et des années de crise qui précédèrent le deuxième conflit mondial ?
[...] La situation internationale et la volonté de l'Etat nippon expliquent alors la rapidité législative. En 1931 sont signées les lois sur le contrôle des principales industries, et des décrets sur la collecte d'urgence des capitaux sont acceptés. En 1939, le gouvernement fixe les prix et met en place dès 1940 une nouvelle structure économique Après le constat des mutations économiques conséquentes de la guerre, favorisées par la structure de l'industrie et le rôle de l'Etat, nous allons voir que les choses ont encore pu évoluer en deux décennies, mais pas directement de la même façon. [...]
[...] On remarque qu'à la sortie de la guerre est mise en place une structure dite contemporaine duale de l'industrie japonaise D'une part, il y a le secteur dit moderne qui recouvre la sidérurgie, la métallurgie lourde et les produits chimiques. Dès le retour de la paix, ces entreprises riches en capital utilisent des techniques avancées, elles dépendent du marché international pour s'approvisionner en équipement et en matières premières. Aussi elles exportent peu car leur production correspond à des commandes d'Etat. Ensuite, il y a le secteur alimentaire avec le textile, le vêtement, la petite métallurgie. [...]
[...] Aussi, nous pouvons constater que les caractères démographiques jouent sur les transformations sociales et que leurs évolutions font parties des changements sociaux du pays. Nous pouvons dire aussi que le développement économique vu dans la première partie a eu pour conséquence une forte croissance démographique ; et inversement : le développement démographique a influé sur le développement économique. La création en juillet 1927, d'un comité chargé d'instaurer une politique d'approvisionnement de produits alimentaires répondant à l'augmentation de la population, montre qu'on cherche à faire de la forte démographie nipponne un atout politique et économique. [...]
[...] En regardant de plus prêt nous constatons qu'il a toujours un rôle prégnant et qu'il contribue au développement économique. Par exemple, c'est souvent l'interventionnisme de l'Etat et les actions militaires qui ont poussé au développement économique du pays. En effet, à part le fait qu'en période guerre, les demandes d'armes, de bateaux soient plus élevées, ce sont les mesures protectionnistes, les subventions et les prêts accordés par la Banque du Japon qui ont favorisé l'expansion industrielle. C'est aussi au niveau législatif que sont fixées les règles d'entente entre les zaibatsu. [...]
[...] Aussi, alors que le conflit mondial a eu pour conséquence la prospérité et des mutations économiques au niveau du Japon, ça a aussi eu l'effet néfaste de rendre le Japon dépendant de l'évolution des marchés. Ainsi en 1919, en quelques mois, le prix de gros du riz, de la soie et du coton s'effondre de 50%. Les faillites se multiplient. La banque japonaise aide alors les entreprises qui ne réussissent pas à résister seuls, comme Suzuki. Donc même si la fin de la guerre a renforcé la puissance des grands groupes, elle a ébranlé l'économie du Japon. Par contre, il y a aussi eu des erreurs de conception. [...]
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