À la fin de la Première Guerre mondiale, le règlement du conflit s'opère par plusieurs traités, signés en 1919-1920, dispositif de règlement de la paix dont la pièce maîtresse est le traité de Versailles, signé le 28 juin 1919. Comme nous allons le voir, le but de ces traités était la mise en place d'une paix solide et durable en Europe, avec notamment la création d'un système diplomatique original et innovant, la SDN, basé sur un droit international. Mais pourtant, l'entre-deux-guerres fut marqué par une montée des extrémismes en Europe, et vingt ans après la Grande Guerre, pourtant surnommée la « Der des ders », un second conflit mondial se profilait, avec pour théâtre principal l'Europe. Il s'agit donc ici de se pencher sur les éléments de cette paix de Versailles, afin de comprendre pourquoi elle n'a pas réussi à assurer une paix et une sécurité durables en Europe.
[...] Les traités de 1919-1920 et la paix en Europe À la fin de la Première Guerre mondiale le règlement du conflit s'opère par plusieurs traités signés en 1919-1920. Dispositif de règlement de la paix dont la pièce maîtresse est le traité de Versailles signé le 28 juin 1919. Comme nous allons le voir, le but de ces traités était la mise en place d'une paix solide et durable en Europe, avec notamment la création d'un système diplomatique original et innovant, la SDN, basée sur un droit international. [...]
[...] De plus subsiste un climat de tensions latentes qui n'aide pas à résoudre les rivalités entre Etats. Le deuxième problème lié au règlement de la paix tient à ce que les pays aient négligé une solution aux problèmes économiques de l'Europe, chacun estimant que cela relève du domaine des politiques nationales. L'économiste Keynes, dans son ouvrage Les conséquences économiques de la paix, parue en 1920, est le premier à s'aviser du déclin économique et des énormes besoins financiers de l'Europe, ainsi que des solutions nécessaires à la reconstruction et à un retour à la stabilité économique, mais cette vision n'est pas partagées par les vainqueurs[5]. [...]
[...] Enfin, les traités résultent en la création d'une position révisionniste adopté par la plupart des pays vaincus et par l'Italie. L'Allemagne contrainte de signer le traité de Versailles sous la menace d'une invasion dénonce un acte insupportable Diktat auquel elle entend résister. Ce qui créera l'essentiel des tensions franco-allemandes dans les années 1920 et servira de base à la propagande nazie dans les années 1930. En Italie le Traité sert de base au thème de la victoire mutilée et débouche sur une poussée nationaliste violente dont le révisionnisme est le fer de lance et qui permet l'accession des fascistes au pouvoir en 1922. [...]
[...] De même, les Etats-Unis dénoncent la persistance des rivalités et ambitions nationales qui ont causé la guerre, et Wilson défend une vision libérale, démocratique et universaliste des relations internationales (Les Quatorze Points de Wilson, qui proposent une nouvelle diplomatie ouverte placée sous le contrôle d'une Ligue des Nations Enfin, l'Italie quitte un temps la conférence après avoir essuyé un refus à sa volonté d'annexer les terres irrédentes Fiume, le Trentin, l'Istrie et la Dalmatie, annexion prévue par un traité secret signé à Londres en avril 1915 mais que Wilson ne reconnaît pas[1]. Ainsi, les principaux acteurs de la conférence n'ont pas les mêmes buts, ni la même logique face à l'instauration de la paix en Europe. De plus la survivance des intérêts nationaux et des rivalités immédiates rendent extrêmement difficiles les négociations. [...]
[...] Ces déséquilibres se constatent en effet, si l'on se penche sur le contenu même du Traité de Versailles, signé en juin 1919, ainsi que sur les dispositions des quatre autres traités signés dans l'année qui suivit. Le premier point du Traité de Versailles qu'il nous faut souligner est la création de la SDN. Il s'agit de la première organisation constituée en faveur du maintien de la paix. Elle est chargée non seulement de l'exécution des termes des différents traités de paix, mais aussi de régler les différents problèmes diplomatiques pouvant se produire sur la scène mondiale, par l'observation des prescriptions du droit international[2]. Les autres clauses du Traité de Versailles sont territoriales, militaires et financières. [...]
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