A la suite de l'armistice du 11 novembre 1918, une conférence de paix s'ouvre à Versailles le 12 janvier 1919 réunissant 32 Etats avec la difficile mission d'établir un nouveau système international sur les ruines de l'Europe. Le sort de l'Allemagne vaincue doit être réglé. La carte de l'Europe centrale est à redessiner après l'effondrement de l'Empire Austro-hongrois et après les pertes territoriales de la Russie devenue bolchevique. Mais au delà de ça, l'objectif premier de cette conférence est d'établir une paix durable là où le concert des nations a échoué afin que la première guerre mondiale soit bien la « der'des der' ». Mais plusieurs conceptions de la paix s'opposent au cours de la conférence et les traités qui en résultent, le Traité de Versailles mais aussi ceux de Saint-Germain, du Trianon, de Neuilly et de Sèvres sont très controversés. Et à la lueur des événements postérieurs, ils ont souvent été présentés comme contenant les germes de la Seconde Guerre mondiale. A travers cet exposé, nous allons tenter de vous apporter des éléments d'analyse pour comprendre ce que signifie « faire la paix » dans l'esprit des contemporains et pour répondre à cette question « A-t-on réellement fait la paix à Versailles ». Nous nous pencherons dans un premier temps sur les principes qui entrent en jeu dans la négociation du traité dont nous analyserons ensuite le contenu pour établir s'il s'agit d'un traité allant dans le sens d'une paix durable ou non. Puis nous terminerons en observant les conséquences du traité.
[...] II- Les conséquences du traité de Versailles : une avancée pour une paix à concrétiser ou les germes d'un nouveau conflit ? Je ne crains pas dans l'avenir les guerres préparées par des complots secrets des gouvernements, mais plutôt des conflits crées par le mécontentement des populations. Si nous nous rendons nous-mêmes coupables d'injustice, ce mécontentement est inévitable Voilà ce que disait Wilson le 23 mars 1919 Mais sa clairvoyance n'a pas suffit à éviter ce qu'il voulait éviter, la première conséquence de la conférence de paix de Versailles est le fort ressentiment qu'elle provoque chez les Allemands, les Italiens et même dans une moindre mesure parmi les Français. [...]
[...] L'affaiblissement de l'Allemagne prime sur les principes wilsoniens. Les nouveaux Etats d'Europe centrale ont vocation à être des alliés pour garder l'Allemagne en tenaille et des Etats tampons contre le bolchevisme. C'est bien une paix belliqueuse que le traité instaure. Le principe du droit des peuples est bafoué de la même façon dans ce qui s'apparente à un partage colonialiste. Outre les colonies allemandes en Afrique, la Grande Bretagne et la France se partagent les vestiges de l'Empire Ottoman sous la forme de mandat de la SDN on peut le voir sur la carte du recueil. [...]
[...] Aucune des conceptions de la paix n'a été réellement mise en œuvre. Le traité est insuffisant pour garantir la paix envisagée par Clemenceau car l'Allemagne est affaiblie mais pas mis hors d'Etat de nuire. Mais il est beaucoup trop dur pour une réconciliation des belligérants dans laquelle Wilson plaçait ses espoirs de paix. Cette impression de demi-mesure se retrouve également dans le Pacte de la Société des Nations et dans l'application du droit des peuples. Toutes ces failles du traité ont favorisé l'avènement de la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] Les autres nations dites à intérêts particuliers ne sont associées que pour les questions précises qui les concernent. Dans ce contexte, les revendications nationales jouent un rôle considérable et chacun y va de la surenchère pour obtenir le maximum de ce qu'il revendique. Or à l'exception des Etats-Unis, chacun des vainqueurs veut sa part du gâteau. La France, pays qui a le plus souffert de la guerre, exige le paiement par l'Allemagne de fortes réparations de guerre, elle veut recouvrer l'Alsace-lorraine perdue en 1871 et l'annexion au moins de la Sarre s'il n'est pas possible d'obtenir toute la rive gauche du Rhin. [...]
[...] Le traité de Versailles : traité de paix équitable ou revanchard ? Le traité de Versailles est un traité de vainqueurs en contradiction avec l'objectif affiché d'une paix durable entre les nations. Tout d'abord quant au sort de l'Allemagne qui est rendue responsable de la guerre par l'article 231 du traité. Cet argument est la base juridique mais aussi morale pour faire reposer sur l'Allemagne l'ensemble des réparations de guerre. L'Allemagne est également amputée d'un septième de son territoire et coupée en 2 par le couloir de Dantzig. [...]
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