L'année 1919, déjà est lourde de symboles. C'est l'année de la Conférence de la Paix, qui se tient à Paris, capitale d'une France meurtrie mais victorieuse. Le traité de paix y sera longuement réfléchi et discuté, pour être enfin signé le 28 juin, à Versailles, dans la Galerie des Glaces, lieu resté dans les mémoires celui de l'humiliation de 1871 (...)
[...] Autre point qui accabla l'Allemagne fut les réparations considérables qu'on exigeait d'elle. Le terme remplaçait celui d'indemnité jusqu'alors utilisé et il était particulièrement mis en avant par la Allemagne dans la mesure où la majorité des combats et donc des destructions avaient eu lieu sur son sol. On reconnaissait que les ressources de l'Allemagne n'étaient pas suffisantes pour réparer tous les dommages mais néanmoins elle devrait payer les dommages subis par la population civile. Les montants avancés par les différents négociateurs quant à ces réparations étaient extrêmement variables et on s'arrêta à une solution provisoire : l'Allemagne devrait payer 20 millions de marks avant le 1er mai 1921, on aviserait alors du montant total de la dette allemande. [...]
[...] Dans le domaine strictement militaire, les autorités allemandes tentent d'entraver au mieux la commission interalliée de contrôle. Devant le refus de l'Allemagne de mettre en application le Traité, la France va se faire plus intransigeante encore qu'elle n'était. Elle va ériger le douloureux problème des réparations allemandes comme clef de voute de la reconstruction européenne. Mais l'Allemagne, une fois encore avance ses conditions : elle paiera si elle trouve compensation par le biais d'accords avec les puissances victorieuses ou uniquement sous contrainte par la force. [...]
[...] Après le refus par le Sénat américain de ratifier le Traité de Versailles, Washington a effet signé un accord de paix séparée avec l'Allemagne. Ainsi prenait fin le traité des garanties que les Américains avaient proposé à la France à condition qu'elle renonce à la rive gauche du Rhin. L'engagement par lequel Clemenceau renoncé, malgré les insistantes protestations de Foch, à la garantie physique de la France était rompu : la France se retrouvait seule. Mais il est à noter un effet plus significatif encore de cette désunion des vainqueurs que mit en lumière la non-ratification du Traité de Versailles par les Etats-Unis. [...]
[...] De plus en plus d'hommes du monde des affaires et des dirigeants de l'industrie, dont Gustav Stresemann exercent une pression importante sur la politique. Progressivement associés au gouvernement, ils deviennent rapidement les dirigeants de l'Allemagne. Leur objectif premier est d'entraver le projet de restructuration économique du continent, dont le volet le plus important est le projet sidérurgique du Quai d'Orsay. Le patronat allemand se promet donc de n'accepter aucun compromis économique avec la France et de mener le combat sur le terrain de l'industrie lourde. Il s'agit par exemple de reconstituer l'industrie sidérurgique allemande. [...]
[...] Les Tchèques appellent à l'aide les démocraties : la France hésite et la Grande-Bretagne préfère jouer la carte de l'apaisement face à Hitler. Ce dernier en profite pour exiger, en septembre 1938, l'annexion des Sudètes au Reich. L'insistance allemande finit par provoquer l'irritation des Anglais et la menace d'une guerre générale. Une ultime conférence, tenue à Munich les 29 et 30 septembre 1938 permet d'arriver à un accord : moyennant quelques concessions, les démocraties acceptent l'annexion des Sudètes. Dernier recours pour sauver une paix incertaine, cette acceptation est suivie de la signature d'accords de non-agression avec Hitler. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture