traité de Paris, 10 décembre 1898, empire colonial espagnol, guerre hispano-américaine, Espagne
La guerre hispano-américaine de 1898 aussi appelée « el desastre del 98 » est un tournant à la fois pour l'Espagne, mais aussi pour l'ordre mondial.
Les Espagnols sont chassés du Nouveau Monde ; les aventures de Colomb ont désormais perdu toute signification.
Les États-Unis, jusque là assez prudents sur la scène internationale, se sont lancés dans une opération militaire qui fait durablement bouger les lignes à l'échelle mondiale. On peut voir le déclenchement de cette guerre comme la fin de la doctrine Monroe qui a dicté l'attitude des États-Unis jusqu'au 20e siècle. Cette faiblesse de la métropole espagnole face aux États-Unis s'explique en grande partie par une situation difficile due à la fragilité de sa monarchie. Cette dernière, malgré sa relative stabilité, est malmenée par une capacité économique insuffisante, on note cependant un regain de l'économie à partir de 1897. L'Espagne est en retard du point de vue industriel, rencontre des difficultés agraires ; elle est aussi affaiblie par les revendications autonomistes dans plusieurs de ses régions que ce soit en métropole ou en outre mer.
En effet, les terres restantes à l'Espagne comme Porto Rico, Cuba ou les Philippines sont considérées comme des terres à part entière et non plus comme des colonies. Cependant, dans les faits, elles restent sous exploitées et leurs économies en sont largement entravées.
[...] Les américains ont une stratégie bien établie, c'est sous couvert de la protection des civiles et des biens en vertu du droit international qu'ils prennent progressivement la direction de l'île . C'est pour des raisons en partie économique que les Américains veulent obtenir à tout prix Cuba. Le sort des autres îles Comme nous l'avons dit précédemment, l'Espagne avec le traité de Paris perd ses dernières grandes possessions territoriales. Cependant les autres îles ont un sort différent de Cuba, elles sont directement intégrées au nouvel empire colonial américain. [...]
[...] Le commerce est un point primordial du traité, avec des articles équivoques comme l'article 15. il règle la question des frais de ports, les taxes ou encore le droit d'entrée des navires marchands. Cependant des articles sont moins explicites comme le rachat des Philippines déjà évoqué dans l'article 3. L'importance du commerce est d'abord visible comme nous l'avons dit avec Cuba. En effet, avant la signature du traité, Cuba est le premier partenaire économique des États-Unis, avec la vente de nombreux produits tropicaux. [...]
[...] Les États-Unis souhaitaient intervenir pour rétablir une stabilité ainsi qu'une paix durable à Cuba. La paix et l'anti impérialisme ne sont pas les seules raisons de cette intervention : les américains avaient développé un commerce lucratif avec les îles des caraïbes. Les insurrections ainsi que les répressions successives des Espagnols ont nuit au transactions avec les américains. On peut comprendre alors le sens de leur intervention. De cette guerre va découler un nouvel ordre géopolitique incarné par le traité de Paris ici présenté. [...]
[...] Cuba, l'objectif primordial Le traité de Paris reflète l'intérêt des États-Unis pour Cuba. L'article premier lui est en effet entièrement dédié. La première phrase reflète cette convoitise " L'Espagne abandonne tout droit et titre de souveraineté sur Cuba". Cette île va être occupée par les Etats-Unis ligne 7 : aussi longtemps que cette occupation doit durer[ . ] pour la protection de la vie et des propriétés Les États-Unis utilisent cette excuse de maintien de la paix pour pouvoir gouverner l'île de Cuba comme ils le souhaitent. [...]
[...] Le phénomène reste le même aux Philippines où les officiers, prisonniers de guerre conservaient armes, chevaux et logement jusqu'à l'évacuation stipulée dans l'article 6. Le respect scrupuleux de ces conditions a finalement permis une meilleure reddition de la part des espagnols puisque, craignant les represailles des insurgés ils préférent se soumettre aux directives américaines. Par conséquent, les grands perdants de cette nouvelle prise du pouvoir américain sont les insurgés. Ces derniers, bien que libérés comme le stipule les premières lignes de l'article 6 ligne 32) vont être rapidement soumis à la nouvelle autorité américaine. [...]
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