Traité de Lucarno, conséquences, gouvernement travailliste, Chamberlain, Herriot, Painlevé, crise de la Rhur, dialogue diplomatique, Stresemann, République de Weimar, réparations allemandes, Rhénanie, SDN
Pour commencer, il existe deux grands facteurs d'apaisement en 1925. Tout d'abord sont élus des gouvernements plus ouverts aux négociations avec le, Royaume-Uni (gouvernement travailliste de janvier à novembre 1924 puis retour des conservateurs au pouvoir en novembre 1924, Chamberlain aux affaires étrangères). Toutefois, les gouvernements en France évoluent (gouvernement issu du cartel des gauches depuis mai 1924 (Herriot puis de Painlevé), Briand aux affaires étrangères de 1925 à 1932) avec en même temps la montée de Stresemann en Allemagne (chancelier en 1923 puis ministres des Affaires étrangères de 1923 à 1929) et de la fin de la crise de la Ruhr.
[...] Dans le même temps, Stresemann en signant ce traité déçoit la plupart des nationalistes allemands qui voient dans le traité de Locarno le signe d'une nouvelle soumission de la République de Weimar aux autres puissances étrangères. Le rêve pangermaniste allemand qui souhaite voir un Reich allemand uni jusqu'aux Vosges est au point mort. Or, la République de Weimar reçoit le soutien de la France pour son entrée à la SDN (en 1926), mais la Rhénanie commence à être remilitarisée secrètement, mais personne ne peut le surveiller en 1925. [...]
[...] Un traité visant à garantir les frontières occidentales de l'Allemagne et les dispositions sur la Rhénanie La clause centrale se situe à l'article 1er avec l'engagement germano-belge et franco-allemand de maintenir les frontières du traité de Versailles concernant l'Alsace Moselle pour la France et les cantons d'Eupen et Malmédy pour la Belgique (notamment l'article 27 alinéa 1 du traité de Versailles pour la frontière belge et l'article 27 alinéa 3 pour la France) + respect de la zone démilitarisée pour l'Allemagne précisée dans les articles 42 et 43 du traité de Versailles qui indiquent qu'il est interdit à l'Allemagne de maintenir ou de construire des fortifications, soit sur la rive gauche du Rhin, soit sur la rive droite, à l'ouest d'une ligne tracée à 50 km à l'est de ce fleuve et que sont également interdits, dans la zone définie dans l'article 42, l'entretien et le rassemblement de forces armées, soit à titre permanent, soit à titre temporaire, aussi bien que toute manœuvre militaire de quelque nature qu'elles soient et le maintien de toutes facilités matérielles de mobilisation. L'article 2 du traité de Locarno interdit l'attaque et l'invasion réciproque entre ces 3 pays. Les signataires du traité garantissent « individuellement et collectivement » le respect de cet article et du suivant. [...]
[...] Les commissions de conciliation font de la SDN un organe d'arbitrage et on peut également en appeler à la cour permanente de justice internationale de La Haye. Ainsi, la Grande-Bretagne sort de son isolement et offre sa garantie au sujet des frontières occidentales allemandes. Par conséquent, ces accords court-circuitent la volonté hégémonique française sur le continent européen après 1918. L'Italie de Mussolini en participant à ce traité cherche à se faire accepter des autres pays européens et Benes voit dans la sécurité collective la seule garantie d'indépendance de son pays. [...]
[...] Le traité repose sur un équilibre entre la force française (40 millions d'habitants) et la force allemande (60 millions). La France reconnait publiquement son impuissance à contraindre seule l'Allemagne et la Grande- Bretagne montre qu'elle n'est pas disposée à soutenir la France dans sa contrainte de l'Allemagne. La France renonce à toute intervention militaire en Allemagne (efforts contre-productifs dans la Ruhr de 1920 à 1923). Elle accepte de retirer ses troupes de Rhénanie et n'intervient pas sur le sujet des frontières occidentales de l'Allemagne. [...]
[...] Cet esprit peut apparaître trop optimiste puisqu'il repose sur le pari de paix de Briand, persuadé que ces concessions vont désarmer moralement l'Allemagne et réconcilier les Allemands avec le traité de Versailles. Ce traité suscite un espoir de paix avec un écho formidable en Europe. Par la suite donc, l'Allemagne entre dans la SDN en 1926 alors que Briand et Stresemann deviennent prix Nobel de la Paix la même année. Cette illusion de paix est pourtant vite balayée avec la crise de 1929 et l'arrivée d'Hitler au pouvoir en janvier 1933. [...]
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