libéralisme, socialistes, François Mitterrand, Raymond Barre, Pierre Mauroy, Jacques Delors, Jean-Pierre Chevènement, Fabius, restructurations industrielles, Front National
La gauche fait son retour en France en 1981 : son candidat, François Mitterrand, annonce un vaste programme de réformes structurelles annoncées dans un texte intitulé 110 propositions pour la France, propositions en partie puisées dans le Programme commun de la gauche, élaboré par les socialistes, les communistes et le mouvement radical de gauche.
Le Parti socialiste parle de "changement" pour caractériser ses propositions. Seulement, il sera en butte à de lourdes difficultés et ne parviendra pas à résoudre les difficultés que la crise de l'après-choc pétrolier de 1973 pose à l'économie française. S'en suivra donc un revirement des socialistes, qui adopteront des politiques conformes à l'économie de marché.
Alors qu'à partir de 1981, les gouvernements successifs ont mis en place des politiques qui étaient destinées à contrer celles de Raymond Barre, avec, entre autres, une revalorisation du SMIC et des bas salaires, une reprise de la consommation et un abaissement des taux d'intérêt, des difficultés se font rapidement sentir, dues aux contraintes internationales, et en particulier à la discipline communautaire européenne.
[...] Cependant, ces privatisations satisfont les milieux d'affaires, en même temps qu'une part majoritaire de l'opinion publique qui est invitée à acheter des parts dans ces sociétés nouvellement privées. Le gouvernement rend également plus faciles les procédures de licenciement : l'autorisation administrative, normalement nécessaire jusque- là, n'est plus nécessaire. Dans le domaine de l'audiovisuel et de l'information, la Haute Autorité de l'audiovisuel est remplacée par une Commission nationale de la communication et des Libertés (CNCL). Le CNCL s'attelle très vite au renouvellement des dirigeants des chaînes de radio et de télévision. [...]
[...] Le fait qu'un parti de gauche soit porté aux affaires dans le sillage de ce choc avait soulevé dans ce bord politique d'énormes espérances. Les électeurs attendaient l'instauration des mesures du programme commun comme l'ouverture d'une nouvelle ère politique, prélude à l'élaboration d'un nouveau système économique qui aurait rompu avec le capitalisme. Le fait que les gouvernants, une fois au pouvoir, aient effectué un virage considérable et rallié les rangs libéraux a plongé les électeurs de gauche dans le désarroi. [...]
[...] Ce tournant libéral a eu des répercussions politiques et économiques considérables : sur le plan politique, l'inflexion de la ligne politique du parti socialiste a été sensible, si bien que la convergence des vues avec les communistes a fini par s'évaporer au profit d'une conversion au libéralisme et à l'économie de marché. Sur le plan économique, ce tournant libéral a été plus important encore : la crise économique qui a suivi le choc pétrolier de 1973 signait, pour les défenseurs du programme commun de la gauche, un essoufflement significatif du système capitaliste. [...]
[...] Un libéralisme systématique (1986-1988) Il en va autrement en ce qui concerne la politique intérieure. Dans ce domaine, le président se met en retrait par rapport au Premier ministre, qui guide les opérations, et occupe le terrain médiatique de manière à préparer les esprits à sa future candidature à l'élection présidentielle de 1988. Jacques Chirac, pour convaincre l'opinion de l'élire sur son bilan gouvernemental, prend l'initiative et s'efforce de contrecarrer dès qu'il le peut l'application du programme de la gauche de 1981 : pour ce faire, il joue la carte du libéralisme avec l'appui, par exemple, d'Alain Madelin ou de François Léotard (tous deux des libéraux de l'UDF). [...]
[...] Cette politique libérale consiste d'abord en de larges restructurations industrielles, telles que des diminutions d'effectifs, effectuées dans le secteur nationalisé, et qui suscite de vives protestations. L'intervention de l'État est limitée et la libre action du marché est favorisée, de même qu'une culture de la rentabilité, du profit et de la productivité. Dans le même temps, le gouvernement enclenche une politique d'austérité sur les salaires : l'inflation ralentit jusqu'à rejoindre des taux similaires à ceux d'autres pays. Cette politique obtient des résultats perceptibles à partir de 1986 : l'inflation a cessé d'augmenter, et l'économie est sur la voie d'un rééquilibre général. [...]
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