La Grande Guerre a précipité l'Italie dans un marasme économique sans précédent ; et l'ascension fulgurante du fascisme mussolinien débute justement en 1919, année où les troubles sociaux et les grèves répétées commencent à se multiplier. Pour le peuple russe également, Staline apparaît comme un sauveur, une sorte de messie venu extirper la Russie de la famine, des épidémies et de la morosité économique ; il est l'incarnation de la conscience révolutionnaire du prolétariat, qui voit en lui le préfigurateur du royaume à venir (...)
[...] Ainsi les régimes totalitaires sont souvent synonymes de force et de violence. Les partis contrôlent enfin l'ensemble de l'activité économique dans le but avoué de devenir de grandes puissances ; le dirigisme de l'État et une politique autarcique sont caractéristiques du totalitarisme. En effet si Mussolini souhaite dès 1921 l'abolition de l'État collectiviste et manifeste énergiquement son soutien au capitalisme libéral, il affirme en 1926 que le fascisme est opposé aux doctrines du libéralisme Il mène alors une politique de protectionnisme, de grands travaux et de stimulation de la consommation ; il met en place des corporations qui encadrent les relations entre patrons et ouvriers : pour une même profession, chaque corporation est représentée au sein de l'État, étant ainsi mieux contrôlée. [...]
[...] Mais la doctrine est souvent doublée d'un culte du chef : celui-ci se substitue à dieu et fait l'objet de rituels nombreux. Il guide le peuple vers la Vérité à travers une quête de l'absolu et incarne, ou du moins est supposé incarner, les valeurs exaltées par l'idéologie officielle. Il existe par exemple une mystique du chef en Italie : en effet le Duce à toujours raison Sa figure charismatique est imprimée sur des affiches de propagande ; on fête le nouvel an dans le calendrier fasciste par de pompeux défilés à la gloire de Mussolini. [...]
[...] L'homme nouveau de Staline est, somme toute, bien dégagé de quelque considération morale ou philosophique que ce soit, et sert surtout à la bonne marche de l'industrialisation. Ainsi le régime totalitaire, en s'inspirant parfois de la mythologie antique, parfois d'intellectuels et parfois de vues intéressées (bien souvent des trois à la fois), crée la figure idéalisée d'un homme nouveau, qu'il diffuse au sein du peuple par la propagande, et qui vient illustrer la doctrine officielle. III L'Etat totalitaire exerce donc, en plus d'un contrôle permanent de la société, une terreur idéologique qui va jusqu'à vouloir créer des hommes nouveaux, le tout en maintenant le culte de la figure du chef. [...]
[...] Pour cela, les impurs autrement dit les Juifs, les homosexuels et les invalides, doivent être éliminés. Mais le national-socialisme devient une véritable religion dans la mesure où il veut renverser les valeurs héritées du christianisme et célébrer la force vitale, religion diffusée par le cinéma, par des autodafés et par les Jeux olympiques de 1936, où seuls des sportifs aryens participaient. Ironie révélatrice, quand Fritz Lang réalise en 1927 le film Metropolis, qui dénonce la montée du nazisme en le caricaturant, l'œuvre est mal interprétée par les dirigeants qui y voient un éloge évocateur de leur idéologie. [...]
[...] La diffusion de la doctrine et le culte du chef ont enfin vocation à créer un homme nouveau, une sorte d'idéal humain à rejoindre absolument. Bien sûr l'unicité de cet idéal tend à effacer les différences, mais c'est justement l'objectif du régime totalitaire. Il s'inspire souvent de la mythologie : Mussolini parle de recréer les Italiens pour en faire des hommes jeunes, vigoureux, rudes, pragmatiques et disciplinés, reprenant ainsi la figure du guerrier de la Rome antique. L'Italien doit croire au fascisme pour assurer son propre renouveau intellectuel, et surtout savoir affronter avec courage et fermeté toute forme d'opposition. [...]
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