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L'utilisation d'Africains dans les troupes françaises remonte au XVIIe siècle en Sénégambie. Les détachements de soldats européens pour protéger les compagnies en Afrique sont insuffisants. Ils ont alors recourt à l'enrôlement d'Africains aussi bien dans l'armée que dans la marine. Cet emploi d'Africains dans les troupes françaises se poursuit jusqu'au XIXe siècle même si cela concernait majoritairement des esclaves et parfois quelques « libres de couleurs » qui trouvent un emploi dans l'armée. La prime d'engagement était souvent récupérée par les maîtres et l'enrôlement prenait la forme d'un rachat d'esclaves.
Cette pratique fut officiellement interdite en 1848 avec l'abolition de l'esclavage. Il n'est dès lors plus question pour l'armée de racheter des esclaves. Cela entraîna une crise de recrutement dans les années qui ont suivi, car l'armée était désormais vue comme un emploi d'esclaves ou d'affranchis, de plus relativement peu payés. La méthode du rachat fut donc remise en pratique afin d'obtenir l'effectif de soldats nécessaire au maintien des garnisons.
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Louis Faidherbe est nommé gouverneur de la colonie du Sénégal en 1854. Son action est essentielle dans la création du corps des Tirailleurs sénégalais. Souhaitant poursuivre la conquête des territoires du Sénégal et au-delà, il se retrouve vite confronté à une pénurie de recrues. Plusieurs problèmes se posent à lui dans l'emploi de soldats européens. Tout d'abord le coût. Outre les questions de soldes, l'envoi de troupes de métropole jusqu'en Afrique est un processus coûteux. De plus on constate que les Européens souffrent beaucoup des maladies et le nombre de morts est considérable. Il faudrait des envois réguliers de soldats métropolitains, or, ceux-ci sont rendus difficiles par un manque d'effectif disponibles, car il faut à la fois maintenir des soldats en nombre constant dans les casernes de métropole et fournir des contingents à l'armée d'Afrique qui se bat en Algérie (...)
[...] Les tirailleurs sénégalais participent aux évènements officiels comme le défilé du 14 juillet. La propagande du tirailleur sénégalais s'accentue encore davantage avec la Première guerre mondiale. Les médias inventent sans cesse des héros afin de maintenir le moral des soldats et des civils. La mobilisation des soldats africains montre un engagement total de la France. Il s'agit d'illustrer la devise Liberté, Égalité, Fraternité Le tirailleur partage le même sort que le Poilu et ceux-ci luttent ensemble contre la barbarie en devenant des frères d'armes. [...]
[...] HISTOIRE CONTEMPORAINE Les Tirailleurs sénégalais Propos liminaires. Lorsque l'on évoque les troupes coloniales françaises, l'image du tirailleur sénégalais vient immédiatement à l'esprit. Cette représentation des soldats africains fut omniprésente en métropole et dans les colonies aussi bien au XIXe qu'au XXe siècle. Il est dès lors intéressant de revenir sur l'histoire de ce corps de troupes si particulier à l'empire colonial français. Création et promotion des Tirailleurs sénégalais Si la création officielle des tirailleurs date de 1857, ceux-ci sont héritiers de pratiques largement antérieures. [...]
[...] L'exemple de soulèvement qui a le plus marqué les esprits est celui du camp Thiaroye près de Dakar. Des anciens prisonniers de guerres se soulèvent car l'administration militaire refuse de leur payer les compensations qui leur sont dues. Cela aboutit à un drame avec une trentaine de morts et une centaine de blessés du côté des Africains et seulement des blessés du côté des Français. Après la fin de la Seconde guerre mondiale, la présence des troupes coloniales en Europe est vue comme moins nécessaire. Le recrutement est donc profondément modifié en Afrique. Les quotas chutent. [...]
[...] Ces soldats forment désormais des bataillons à part entière. Ils bénéficient d'un uniforme spécifique. Bien qu'appartenant à des unités de traditions différentes, les conditions de services sont les mêmes que pour les Européens. La différence la plus importante concerne la solde, qui est fixée par le gouverneur du Sénégal. De plus, les officiers commandants ces compagnies sont toujours des Français malgré l'existence de quelques officiers africains. Les Tirailleurs sénégalais sont dès lors des soldats et le temps consacré aux corvées doit être limité au profit d'un véritable entraînement militaire. [...]
[...] Il est difficile de se faire une idée de la réalité du terrain, à cause du manque de sources, mais aussi de la propagande entourant le personnage du tirailleur sénégalais. Les soldats africains souffrirent beaucoup de leur internement dans les camps allemands. Cela était lié aux manques de nourriture, d'habits chauds. Ils sont frappés par les maladies. Certains parvenant à s'échapper rejoignent la Résistance. Des bataillons de Tirailleurs sénégalais restés en Afrique n'hésitent pas à se rallier au Général De Gaulle. On peut citer ici comme exemple, les tirailleurs sénégalais du Tchad et leur gouverneur général Félix Eboué. [...]
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