Le mot « Tiers-monde » a été utilisé pour la première fois par l'économiste français Alfred Sauvy en 1952, en analogie avec le Tiers-état français, avant 1789. Mais c'est à Bandoung en 1955, qu'est ouvertement affirmée, par ses dirigeants eux-mêmes, l'existence politique du « Tiers-monde ». La conférence de Bandoung étant étroitement liée au combat de la décolonisation, les contours de ce premier Tiers-monde sont afro-asiatiques (...)
[...] Le Tiers-monde de Bandoung aux années 1970 Page 2 Vers la diversification du tiers-monde Le tiers-monde écartelé entre les deux Grands En dépit de leur volonté d'unité et de non-alignement, les pays du tiers-monde se maintiennent difficilement en dehors des deux blocs. Certains, comme le Viet Nam constitue un terrain où les EU et l'URSS règlent leurs conflits. De leur coté, les pays du TM font appel aux deux Grands, à la fois pour obtenir des aides, et pour trancher leurs propres litiges. [...]
[...] Mais la conférence de Bandoung se pose aussi comme une Internationale des pauves selon le mot de l'Egyptien Nasser, et elle affirme également son refus de la division de la planète entière en deux blocs. Ces positions sont reprises à la conférence de Belgrade (1961) qui réunit Nasser, Nehru et le dirigeant yougoslave Tito. Cette conférence marque officiellement la naissance du mouvement des non-alignés soucieux non seulement de refuser la soumission aux blocs mais aussi d'affirmer la présence du Tiers-Monde et de sa diplomatie dans la politique mondiale. [...]
[...] Compter dans l'économie mondiale Les difficultés économiques que connaissent les pays du tiers-monde au début des années 1960 sont à cette époque largement interprétés par les économistes occidentaux comme un simple retard de développement. C'est pourquoi on les désigne parfois du terme de pays en voie de développement plutôt que de pays sous-développés, comme on le faisait auparavant. L'opinion générale est qu'un aide substantielle suffira à faire décoller les pays pauvres. Cependant, les dirigeants du tiers-monde estiment cette explication insuffisante. Dès 1956, dans le discours d'Alexandrie où il annonce la nationalisation du canal de Suez, Nasser dénonce l'exploitation économique subie par son peuple. [...]
[...] Cela impose aux nouveaux Etats de recourir à des importations couteuses en provenance des pays développés. Les techniques agricoles sont en général routinières -culture sur brûlis, faible usage des engrais- surtout en ce qui concerne les cultures vivrières, destinées à nourrir la population. En effet, peu d'efforts ont été faits par les colonisateurs en ce domaine. Les cultures de plantation (coton, café, cacao), tournées vers l'exportation, font appel à des techniques plus modernes. Mais le profit que peuvent atteindre les jeunes Etats dépend du cours des produits sur le marché mondial, cours souvent fixé par les centres financiers des pays développés. [...]
[...] Ainsi l'Inde signe en 1971 un traité avec l'URSS avant d'attaquer dans la région du Cachemire, le Pakistan soutenu par les américains. Le TM se divise progressivement entre prosoviétiques (Cuba, Guinée, Ghana, Mali, Irak, Algérie ) et pro-occidentaux (Arabie Saoudite, Maroc, Côte-d'Ivoire, nombreux pays d'Amérique latine EN 1966, la Conférence trilatérale réunie à La Havane par le Cubain Fidel Castro, appelle, à l'initiative du Che, à généraliser les guérillas en Amérique latin. Mais ce romantisme révolutionnaire, qui inquiète l'URSS, ne donne aucun résultat -Che Guevara est tué en 1967 en Bolivie- et ne fait que diviser un peu plus le TM. [...]
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