Mao développe la théorie de révolution continue, inspirée de Trotski, après s'être retiré du gouvernement en 1960, peu avant de lancer la révolution culturelle. Elle contient l'idée que le comportement révolutionnaire ne peut durer éternellement, car il est freiné par des parasites internes au Parti, des serpents contre-révolutionnaires. Il faut donc régulièrement, c'est-à-dire tous les dix ans au moins, purger le Parti communiste et régénérer les idées révolutionnaires originales.
Comment expliquer le concept de révolution continue ?
Pour tenter de comprendre ce phénomène, nous partirons de principes issus de la pensée chinoise – l'origine du mot contradiction et des caractères qui le composent, le yin et le yang – pour ensuite tenter une approche nouvelle en s'inspirant du travail de Francesco Alberoni, professeur de sociologie italien contemporain, qui compare le choc qui précède l'amour aux mouvements collectifs révolutionnaires.
[...] L'avenir de leur pays est entre leurs mains. Il s'agit bien là d'un mouvement passionnel initié par Mao envers la jeunesse pour profiter de leur énergie, leur force, leur courage et leur ambition. C'est à l'âge adolescent que les hommes et les femmes sont le plus aptes à répondre aux signaux révolutionnaires envoyés par le dirigeant du Parti, en raison des nombreux changements qui ont lieu dans leur vie. Lorsque l'on entend aujourd'hui le témoignage de personnes ainsi enrôlées à cette époque, on peut reconnaître tous les symptômes de l'amour naissant : ils quittent leur famille pour une condition meilleure, ils se sentent comme dans un rêve, ils voient les couleurs autrement : le ciel paraît plus bleu, l'herbe plus verte qu'auparavant, tout leur semble du domaine du possible. [...]
[...] La théorie et pratique de la révolution continue de Mao, et comment elles ont affecté le Parti Communiste Chinois (PCC) Mao développe la théorie de révolution continue, inspirée de Trotski, après s'être retiré du gouvernement en 1960, peu avant de lancer la révolution culturelle. Elle contient l'idée que le comportement révolutionnaire ne peut durer éternellement, car il est freiné par des parasites internes au Parti, des serpents contre-révolutionnaires. Il faut donc régulièrement, c'est-à-dire tous les dix ans au moins, purger le Parti communiste et régénérer les idées révolutionnaires originales. [...]
[...] Le mouvement est un trait caractéristique des soulèvements révolutionnaires. C'est cette notion de mouvement qui intéresse Francesco Alberoni lorsqu'il compare l'amour aux révolutions, ou plus exactement les mouvements collectifs révolutionnaires au choc amoureux. Le choc amoureux, aussi appelé amour naissant, est l'état qui précède l'amour. Il le décrit dans ces termes : L'étincelle dans la grisaille quotidienne, le moment exquis où tout est encore possible, un état transitoire qui débouche parfois sur l'Amour. Un phénomène comparable aux mouvements collectifs révolutionnaires. [...]
[...] En appliquant ce type de vocabulaire au cas qui nous intéresse, on peut parler d'un élan révolutionnaire du peuple mené par Mao, comparable à l'élan amoureux. Il s'agit donc d'un mouvement passionnel, et c'est cet état passionnel que Mao est soucieux de conserver grâce à la révolution continue. Pourquoi vouloir faire perdurer cet état passionnel ? Parce qu'il est un élan, il représente le fondement révolutionnaire du Parti. Appuyons nous un peu plus sur la description de Francesco Alberoni pour expliquer cette comparaison. [...]
[...] D'ailleurs, pour caractériser cette période, on parle du romantisme révolutionnaire de Mao à l'origine du chaos causé par les Gardes rouges. Les femmes et les paysans Nous avons traité jusqu'à présent de la jeunesse chinoise, mais qu'en est-il des autres parties de la population ? Comment Mao s'est-il attiré leurs faveurs ? Les deux autres classes qu'il a ralliées à sa cause avec succès dès le début de la formation de la République Populaire de Chine sont les femmes et les paysans. [...]
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