Les 23 et 24 décembre 1922, Lénine rédige une lettre à l'intention des délégués du 12ème Congrès du parti qui doit se réunir au printemps de 1923.
Il dicte ainsi une note qui fait partie d'une série de papiers concernant la réorganisation du parti où il consigne par écrit son opinion sur plusieurs de ses collègues (notamment Trotski et Staline).
A cette date Trotski est alors commissaire du peuple à la guerre et Staline est devenu secrétaire général du Comité Central depuis le 11ème Congrès en mars 1922.
Cette lettre qui est destinée au Congrès, ainsi que la note additionnelle qui l'accompagne sont connues sous le nom de « testament de Lénine ».
C'est un journaliste américain, Max Eastman, qui réussit, on ne sait pas vraiment de quelle manière, à s'en procurer une copie et la publia dans le New York Herald d'abord, puis dans un livre qu'il écrivit en 1925. Le New York Times publie une seconde fois le texte le 18 octobre 1926.
Ce texte est très représentatif des sentiments qui agitent Lénine à ce moment
[...] Un homme affaibli physiquement En 1922, Lénine est gravement malade. Avant même la révolution, il a de nombreuses fois été gêné dans ses activités par des troubles nerveux et contraint de prendre des temps de repos. De plus, la tentative d'assassinat du 20 août 1918 par Fanny Kaplan a gravement affaibli Lénine, et la balle qui reste logée près de sa colonne vertébrale est indéniablement une des causes de ses futures attaques. Dès 1921 sa maladie se manifeste et le 25 mai 1922, il est terrassé par une attaque cérébrale qui l'écarte du pouvoir pour un temps. [...]
[...] Lénine s'oppose frontalement à Staline sur ce sujet. Il rédige ainsi une note les 30 et 31 décembre 1922, qu'il fait porter à Trotski avec l'ensemble des informations qu'il a pu récolter malgré les obstacles dressés par Staline. Pour Boukharine, Lénine a confié une bombe à Trotski pour briser Staline. Cette soudaine confiance envers Trotski se manifeste le 21 décembre 1922. Lénine rédige une note à Trotski dans laquelle il lui demande de sauvegarder le monopole du commerce extérieur et de mobiliser le Congrès du parti pour ce combat qu'il juge décisif. [...]
[...] La lutte pour le pouvoir 1. La défaite de Trotski Kroupskaia, à la mort de son mari demande un entretien avec Staline. Elle exige que le texte soit lu devant le comité central. Staline cède. Ainsi, le Comité Central se réunit en séance plénière secrète afin de lire le testament de Lénine. A la fin de la lecture, Zinoviev et Kamenev prennent la parole ; ils défendent Staline. L'un tente de montrer que les craintes de Lénine sont restées vaines et l'autre insiste sur la forme physique et mentale de Lénine au moment de la dictée. [...]
[...] Les enveloppes restent fermées. On peut néanmoins supposer que lors du Congrès Trotski va évoquer les notes que Lénine lui a transmises et qui mettraient fin aux aspirations de Staline Le mutisme de Trotski La question géorgienne est au cœur des discussions du 12ème Congrès. Trotski a une arme redoutable pour attaquer Staline. Cependant, il ne prononça pas un mot concernant la politique géorgienne. Lénine à la veille de sa mort ne put intervenir. Dès lors, Staline pris la parole et accusa Trotski de dissimuler au parti et de garder pour lui des notes de Lénine. [...]
[...] Sa démission est bien sur refusée. Le 13éme Congrès est alors un modèle d'unanimité, Trotsky absent car malade sera accusé de révisionnisme anti bolchévique et de déviation anti- léniniste le point 7 condamnant quant à lui les fractions trotskystes. Il apparaît de plus en plus que la Troïka règne sur l'URSS La prophétie de Lénine se réalise Après cet évènement, Staline va tout faire pour éliminer Trotsky et ainsi le testament de Lénine qui mettait en garde sur l'éventualité d'une scission au sein du parti et d'une prise de pouvoir exagéré de Staline va apparaître comme une prophétie. [...]
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