Le terrorisme en tant que mode d'action contestataire et violente sur une société n'a reçu l'aval ou le rejet de religieux lors de certaines phases historiques lorsque la religion était omniprésente ou lors de retour au religieux de la fin de la XXème siècle. Ces considérations nous amènent à nous questionner sur l'ambiguïté des rapports entre les religions et les terrorismes
[...] Ceci permet d'expliquer en partie le rejet des autorités religieuses des formes de terrorisme. Durant notre première partie, nous avons choisi délibérément d'occulter la définition de terrorisme pour nous attarder sur l'histoire et des mouvements considérés comme tels. Une des raisons est qu'il n'existe aucun consensus international sur cette question car chaque État souhaite voir son ennemi politique attribué de ce sobriquet. Ces dissensions expliquent que l'ONU n'ait pas réussi à s'accorder sur une définition claire, puisque certains veulent désigner les mouvements autonomistes alors que d'autres veulent protéger leurs alliés, etc. [...]
[...] Ceci pousse à la création de mouvements hybrides entre religieux et politique. Ceci provoque des difficultés pour les États à les dissocier afin de réprimer un mouvement politique illégal sans toucher à un courant religieux et à la liberté de culte protégée par la Déclaration des droits de l'homme. Ce cas est particulièrement prégnant dans le cadre de l'islam salafi, terme particulièrement flou, puisque littéralement se référent à des Ancêtres, dont les choix sont laissés à la guise de chacun. [...]
[...] La récupération de ce mouvement en Israël pour afficher une abnégation juive ou le rejet de ces derniers par l'identité zélote qu'aurait eue Judas Iscariote, selon Claudio Monge démontre l'ambigüité qui demeure envers les formes de terrorisme selon la récupération qui est faite par la suite. Même s'ils sont rejetés, les traces et le prestige qu'ils ont laissés sont bien plus importantes que leur rôle effectif souvent marqué d'échec. Cette remarque convient à une autre secte dont le lien avec le concept de terrorisme est souvent mis en avant : les assassins. Ce groupe issu du chiisme ismaélien est connu non pour leur conception ésotérique mais pour ces assassinats mythiques contre des musulmans adversaires ou des croisés. [...]
[...] En effet, l'apparition du mot « terreur » à des fins politiques désignant une peur collective irrationnelle date de 1789, tandis que son substantif « terrorisme » désigne dès 1794 la période qui vient de se clore (1792-94) où le Comité de Salut Public conduisait la Révolution française. Les cibles religieuses (éliminer les traces de christianisme dans la société) de ce pouvoir montre que ce mot ne se rapportait pas à un mouvement religieux. Néanmoins, l'effacement du religieux au profit du politique a fait songer que la nation était une forme dévoyée de la religion. Même, ce mot a changé de sens puisqu'il désignait une autorité politique effective et non un groupe marginal. [...]
[...] Dans les deux cas, le pouvoir étatique est disqualifié. Il est intéressant de noter que cette quête de légitimité est souvent le fait par des groupes religieux marginaux que ce soit le fondamentalisme calvinisme ou les islamistes, issus du néo-hanbalisme, branche ultra-minoritaire de l'islam sunnite. Dans cette deuxième partie, nous avons vu qu'en absence de définition acceptée par tous du mot « terrorisme », il avait tendance non à s'appuyer sur une réalité concrète (acte, intentionalité), mais sur des individus marginalisés religieusement. [...]
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