La crise sociale de l'An III. Les contrastes sociaux s'accentuent. Les journées parisiennes de Germinal et de Prairial. La peur des masses : vers une république bourgeoise. La Terreur blanche. La réaction officielle. Réaction populaire ou réaction royaliste ? Le massacre du fort Saint-Jean à Marseille. Les faits. Les témoignages
[...] Fin Floréal, une insurrection se prépare. A l'aube du 1er prairial, (20 mai) le tocsin réveille le faubourg Saint- Antoine et Saint Marceau. Entre 5 et 9 une foule gagne les sections du centre. Les mécanismes de Germinal se répètent : ce sont d'abord les femmes qui se rassemblent. Elles appellent les hommes à marcher sur la Convention. Cette fois on ne néglige ni les armes, ni la participation de certaines autorités. Vers 1 h les faubourgs commencent leur descente sur la ville en criant" du pain ou la mort" "du pain et la Constitution de 1793". [...]
[...] Mais on ne pouvait mettre fin à la Terreur sans mettre en cause les terroristes. Le problème des responsabilités se posa et l'opinion publique intervint. Spontanément, elle se passionna pour la libération des détenus soupçonnés de non- patriotisme et pour le châtiment des terroristes. L'opinion fut bientôt relayée par des pamphlets comme La Queue de Robespierre de Méhée qui remporta un franc succès : à quoi servait d'avoir coupé la tête puisque, avec Billaud-Varenne, Collot d'Herbois et Barère, la queue remuait toujours ? [...]
[...] La Convention tenta néanmoins de limiter la division. Elle vota avec empressement la Constitution présentée par Boissy d'Anglas le 2 août, qui devait satisfaire thermidoriens et monarchistes constitutionnels. Le suffrage censitaire fut rétabli dans le but d'écarter à jamais une intervention populaire. La Convention tenta de se maintenir à flots en évitant le double écueil du royalisme et du jacobinisme. Elle engloba les députés jacobins emprisonnés dans une amnistie générale. La Convention disparut le 26 octobre 1795, à la suite d'une insurrection de la jeunesse dorée le 13 vendemiaire, incapable de faire face aux fantômes de son passé. [...]
[...] Néanmoins le mouvement de prairial est plus radical, il obéit à des consignes précises : désobéissance de la garde royale, fraternisation ; surtout, l'insurrection était armée. Mais l'échec se répète, faute de cohésion. Ces deux journées révolutionnaires n'en ont presque que le nom. Elles n'aboutissent à rien, sinon à attiser la peur et la crainte de la Convention et des comités envers les faubourgs. Dans les mentalités des classes possédantes, la représentation terrifiante d'un peuple barbare et dépravé se trouve renforcée à la suite de ces événements. [...]
[...] Marseille prit peur. Ainsi le capitaine des grenadiers nous apprend que lui et sa troupe sont arrivés à marche forcée. Sa tâche était sans doute à l'origine de défendre la ville face aux Toulonnais. Le témoignage de Pâris d'Arles indique la préméditation des meurtres du fort. Ces muscadins [ ] ordonnent des changements fréquents de cachot Le terme de muscadins est un sobriquet donné aux hommes de la jeunesse dorée en raison de leur apparence soignée ; le muscadin était une petite pastille à sucer contenant du musc. [...]
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